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Critique d'album

Voyager


Fearless in Love


(14/07/2023 - Season of Mist - Metal progressif - Genre : Hard / Métal)
Produit par Voyager & Matthew Templeman

1- The Best Intentions / 2- Prince of Fire / 3- Ultraviolet / 4- Dreamer / 5- The Lamenting / 6- Submarine / 7- Promise / 8- Twisted / 9- Daydream / 10- Listen / 11- Gren (Fearless in Love)
Note de 3/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Après une mise en lumière internationale, Voyager nous livre un album qui compense son manque de prise de risque par une bonne dose d’immédiateté"
Franck, le 14/10/2023
( mots)

En représentant l’Australie lors de l’édition 2023 de l’Eurovision, Voyager a pu acquérir la visibilité internationale qui semblait lui échapper depuis ses débuts en 1999. Si la participation d’un groupe catalogué "metal progressif" pouvait susciter le sarcasme, celle-ci s’avérait plutôt naturelle venant d’un groupe tel que Voyager, qui, à force d’expérimentations et de brassage stylistique, a su mettre sur pied une musique exploitant les attributs les plus fédérateurs de la pop et du metal pour un cocktail aussi singulier qu’exaltant. Loin d’être ridicule durant l’évènement (les Australiens terminant 9ème, soit 7 rangs devant la France…) le groupe mené par Danny Estrin a su rester fidèle à lui-même, démontrant par la même occasion que la musique populaire en 2023 pouvait sortir des sentiers battus et s’autoriser une approche légèrement plus incisive, même s’il est vrai que la chanson choisie pour l’occasion ("Promise") restait somme toute assez calibrée et convenue.


Profitant de cette mise en lumière pour lancer la promotion de son huitième album, le groupe australien avait clairement l’intention de marquer le coup avec un opus qui puisse à la fois répondre aux attentes des fans de la première heure mais aussi s’ouvrir à un plus large public. Autant dire que l’arrivée de Fearless in Love pouvait s’associer d’une pointe d’inquiétude : celui-ci constituerait-il un nouveau palier dans le développement du combo de Perth, ou serait-il associé à un rétropédalage qualitatif généré par un calibrage un peu trop appuyé ? 


Le début d’album assure de manière évidente la continuité avec l’opus précédent (Colours in the Sun, 2019) en mettant en avant une synth-pop lumineuse et électronique. Si une des caractéristiques du groupe a toujours été sa capacité à associer les genres - parfois aux antipodes - au sein d’une même composition, ce contraste se voit ici accentué en osant la confrontation de sonorités purement mainstream à des séquences bien plus sulfureuses (faites de riffs heavy et de structures syncopées typiquement djent). Parvenant à trouver ce subtil équilibre, des titres comme "Prince of Fire" et "Ultraviolet" s’avèrent ainsi particulièrement savoureux en se montrant jusqu’au-boutiste dans leur parti pris créatif mais aussi terriblement accrocheurs dans leur approche mélodique. Quand le premier single fait le plein de sonorités 80’s avec ses nappes de synthés et ses paroles facilement assimilables, le deuxième opte pour une approche nettement plus radicale et ambivalente, à l’image d’un break virevoltant dopé à l’electro et d’un passage de death growl assez inattendu (réalisé par Sean Harmanis, chanteur du groupe de metalcore Make Them Suffer).


Comme on pouvait s’y attendre, les titres composés dans le cadre de l’Eurovision sont bel et bien de la partie ! On retrouve ainsi le très dansant "Dreamer" (composé en 2022 à l’occasion d’une première candidature avortée), sûrement le morceau le plus calibré de tout le répertoire de Voyager. Si ce dernier reste très efficace et fédérateur en concert, force est de constater que la version studio s’avère plutôt insipide à la longue… Plus intéressant dans sa partition et bénéficiant de bonnes idées de composition, "Promise" (le titre interprété durant le fameux concours) finira quant à lui par nous achever avec ses « Ah-oh, ah-oh, ah-oh-oh-oh » et son manque de prise de risque. Deux morceaux qui font désormais partie intégrante de l’histoire de Voyager, mais qui ne resteront de toute évidence pas dans les mémoires.


Dans l’ensemble, Fearless in Love comporte des titres plutôt solides à l’image de  "The Lamenting" qui se distingue avec son côté solennel évoquant par moment The Pineapple Thief, ou encore "Submarine" qui culmine avec ses différents soli (dont un de keystar) et son final épique. Cependant - et c’est là que le bât blesse -, certaines structures finissent inexorablement par se répéter, jusqu’à en devenir prévisibles ; la palme revenant au titre electro-pop "Daydream", qui, loin d’être désagréable, n’est autre qu’une version un peu plus incisive et nuancée de Coldplay.


Avec ce huitième album, les Australiens affirment donc leur penchant pour la pop et les sonorités 80’s; un disque de bonne facture qui compense son absence de prise de risque par une bonne dose d’immédiateté. Le contrat est globalement rempli et nous espérons sincèrement que cet album apportera une reconnaissance amplement méritée à ce groupe pas comme les autres. Si vous découvrez Voyager avec Fearless in Love, nous ne saurions que vous encourager à poursuivre l’expérience avec les plus recommandables V, Ghost Mile ou encore Colours in the Sun. Profitons comme il se doit de l'instant présent et de ce genre de groupe, car pour l’heure l’avenir de Voyager semble bien sombre… Il y a quelques jours, Danny Estrin révélait être atteint d’un cancer nécessitant une prise en charge immédiate, annonçant par la même occasion le report de la tournée européenne prévue sur cette fin d’année. Nous transmettons tout notre soutien au charismatique chanteur et à sa famille pendant cette période de rétablissement et espérons pouvoir profiter encore des formidables prestations live de Voyager à l’avenir...


 


A écouter : "Prince of Fire", "Ultraviolet", "Submarine"


 

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