↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Nada Surf


Let Go


(17/09/2002 - Mardev Records - Power Pop - Genre : Rock)
Produit par

1- Blizzard of '77 / 2- Happy Kid / 3- Inside of Love / 4- Fruit Fly / 5- Blonde on Blonde / 6- Hi-Speed Soul / 7- Killian's Red / 8- The Way You Wear Your Head / 9- Neither Heaven nor Space / 10- Là Pour Ça / 11- Treading Water / 12- Paper Boats
Note de 4.5/5
Vous aussi, notez cet album ! (29 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 4.5/5 pour cet album
"Nada Surf signe ici son meilleur album, un vrai bijou de rock indé US."
Nicolas, le 12/04/2011
( mots)

Le disque de la renaissance, musicale et humaine, des new-yorkais de Nada Surf, est également l'un des disques phare de la dernière décennie tout comme le meilleur album du groupe. Quand on a dit ça, on a tout dit, ou presque. Une chose est certaine : il sera difficile, bien difficile à Matthew Caws, Daniel Lorca et Ira Eliott de surpasser ce magnifique opus, à la croisée des genres entre power pop intelligente, indie rock ricain archétypal et songwriting recherché.

Affirmer que le troisième millénaire avait bien mal commencé pour les trois hommes relève vraiment du doux euphémisme au regard de la période douloureuse traversée par le groupe entre 1998 et 2002. Alors que Nada Surf s'était laissé prendre au piège d'un succès populaire - glané d'ailleurs au travers du single "Popular", ça ne s'invente pas ; succès fulgurant, donc, et pas forcément désiré, la formation, signée sur une major (Warner via Elektra), se trouvait condamnée à réitérer son score dans les hits parade. Or The Proximity Effect, deuxième album à voir le jour en 1998, fut taxé d'anticommercial par ses distributeurs, le label reprochant notamment au groupe de ne lui avoir fourni aucun single digne de ce nom à exploiter. Et alors que Matthew Caws et ses comparses tournaient le dos à toutes les compromissions proposées par les imprésarios (enregistrement de reprises, et même d'une version acoustique de "Popular"), Elektra refusa de distribuer l'album et saborda la campagne promo du groupe en ne lui faisant pas suivre les demandes d'interview. Il fallut donc aux Nada Surf de longs mois de tournée, d'abord en Europe puis aux States, pour récupérer les droits de leur album par avocats interposés, puis pour le distribuer sur leur propre label (MarDev) en 2000, sans compter d'autres longs mois de tournée avec mise à disposition de goodies divers pour pourvoir survivre et récolter les fonds afin d'enregistrer leur troisième opus. Pour l'annecdote, Louie Lino et Chris Fudurich, les deux producteurs crédités sur cet album et amis des trois rockers, furent rétribués en liquide sous la forme de billets de 1 et de 5 dollars récoltés via le merchandising. Là encore, ça ne s'invente pas.

Sorti en 2002 chez Barsuk records, label indé bien connu outre Atlantique pour héberger à l'époque les Death Cab For Cutie, Let Go tempère le propos de The Proximity Effect en se recentrant un rock soft d'ailleurs très proche formellement du groupe de Ben Gibbard. Même si les rushs power pop restent présents sur cet album ("The Way You Wear Your Head", "Happy Kid", "Treading Water", ou encore le très catchy "High Speed Soul"), on y retrouve surtout des chansons calmes et apaisées, preuve que les épreuves traversées par le groupe l'ont rendu plus mûr et plus serein. L'intro acoustique rythmée de "Blizzard of '77" et sa progression mélodique peu orthodoxe surprennent autant qu'elles séduisent, et il en est de même des risque mesurés pris par la formation sur d'autres titres, comme par exemple "Fruit Fly" et son début nonchalant qui se retrouve écrasé à mi-parcours par des giclées de riffs mordants à souhait. La voix de Caws s'y fait plus claire et affirmée, notamment sur le superbe "Insight Of Love" à la ligne vocale luminescente. Ailleurs, c'est l'intimisme et la gentillesse qui prévalent, on pensera notamment au bijou qu'est "Blonde On Blonde" (petit clin d'œil à Dylan au passage) avec ses arrangements pudiques et sa voix caressante au possible, ou encore au titre chanté en français, "Là Pour Ca", clin d'oeil kitch pour nous autres hexagonaux mais qui nous éclaire sur la sincérité de ces francophiles convaincus, eux qui voient ce titre comme un hommage à un pays qui les a toujours soutenus. Mais toujours prédomine cette fibre pop solaire, ce goût pour les jolies mélodies naturellement rehaussées par la furie contenue des cordes électriques. En ce sens, un titre comme "No Quick Fix" représente peut-être l'une des plus belles cartes de visite des Nada Surf, un groupe qu'il est difficile, vraiment difficile de ne pas apprécier quand on aime la pop de qualité. Et ce n'est pas ce Let Go aussi sincère qu'inspiré qui nous fera dire le contraire.

 

Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !