Orange Blossom
Under the shades of violets
Produit par
1- Ommaty / 2- Lost / 3- Ya Sidi / 4- Pitcha / 5- Jerusalem / 6- Goodbye Kô / 7- Mexico / 8- The nubian / 9- Black box / 10- Pink man / 11- Aqua
Pas moyen de se stabiliser pour le groupe nantais Orange Blossom. Car en même temps que la vie du groupe se jalonne de recrutements et de séparations, Pierre-Jean Chabot et Carlos Robles Arenas, même si ils représentent le noyau dur du groupe, symbole de cette stabilité souhaitée, ne tiennent pas en place. Une bougeotte inspiratrice, au gré des voyages en Jordanie, au Brésil et enfin en Egypte ou ils rencontrent Hend Ahmed, la remplaçante de l’envoutante Nathalie Bernardini, pour qui nos poils s’hérissent encore au souvenir de \"Souffrance\", le pénultième morceau d’Everything must change, leur précédent et second album. Un titre magistral en digne représentant d’un album qui l’est tout autant. C’était il y a 9 ans. Une longue attente jusqu’à ce nouvel album, Under the shades of violets, qui semble habituelle pour le groupe, puisque leur premier album date de 1997, et une barre placée bien haute qu’il était temps de dépoussiérer.
Pour ce faire, quelques petits changements, donc. Bien sûr, la chanteuse et la vibrante Leïla Bounous rempacée par Hend Ahmed, nous l’avons dit, mais aussi une production légèrement plus construite et complexe que ne pouvait l’être Everything must change. Une progression logique, qui fait suite à un retour d’expérience plutôt long. Pour ce qui est des points commun, on retrouve donc cette ambiance orientale, arabisante, mixée à une ambiance électro enchanteresse, dépaysante, souvent hypnotique. Bienvenue dans un monde de rêve où tout est mis en œuvre pour nous faire voyager. Et ils y mettent les moyens : Violons classiques européens, arabes ou mexicains (\"Mexico\"), piano (\"Ommaty\"), rythmes électro enlevés, basses profondes, samba brésielienne (\"Aqua\"). Un choix dans les instruments et dans les genres qui confirme la place du groupe et de son nouvel album dans l’étagère des musiques du monde. Une musique du monde revisitée, modernisée, comme l’ont pu faire Yas, inspiré par la même culture arable, ou Nittin Sawhney, dans un registre encore plus abouti.
Plus abouti que ne peut le paraître Under the shades of violets, car celui-ci présente tout de même assez peu d’arrangements ambitieux. L’intérêt de l’album n’est pas là. Non. Il se trouve plutôt dans la composition, dans la mélodie, et dans ce truc très fort qui est l’habilité à faire rentrer un cube dans un rond, où de la musique traditionnelle dans écrins électro assumé et cohérent. On se retrouve donc avec du trip-hop pur, groovy, mélodieux (\"Ommaty\"), du rock du monde (\"Lost\") ou du big-beat (\"Pitcha\", \"Pink man\").
Une démarche artistique qui fait adorer cet album assez rapidement. Le manque de nuances et de richesse le rendant hyper accessible et agréable. En revanche, gare aux répétitions trop nombreuses : comme une vraie gourmandise, Under the shade of violets se montre vite écœurant. A consommer sans aucun doute, avec modération sûrement.