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Critique d'album

Yes


Mirror To The Sky


(19/05/2023 - InsideOut America - Rock progressif - Genre : Rock)
Produit par

1- Cut from the Stars / 2- All Connected / 3- Luminosity / 4- Living Out Their Dream / 5- Mirror to the Sky / 6- Circles of Time / 7- Unknown Place / 8- One Second Is Enough / 9- Magic Potion
Note de 3/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Pratiquer avec excellence un art désuet entretient les anachronismes. Ou pas… Leon Birdie"
Daniel, le 24/05/2023
( mots)

Futur assez proche – un lundi à 23h52

Kritic : Salut, Chat !
Chat GPT : Bonsoir, Kritic !
Kritic : Suis à la bourre. Tu peux bricoler une chronique sur le dernier album de Yes ?
Chat GPT : OK. Caractéristiques ?
Kritic : 3 ou 4 lignes. Grandiloquent, style ancien, type DanielAR. Taux Ironie : 7,5/10. Cote 1/5.
Chat GPT : 1/5 ? Merci de confirmer !
Kritic : Confirmation ! Mais tu diras que la pochette est chouette. Selon Google, c’est de l’art !
Chat GPT : OK.
Kritic : Tu peux aussi changer ma photo de profil ? Un couillon m’a dit que j’avais une tête à la Philippe Manœuvre sur le site.
Chat GPT : C’est comique.
Kritic : Pas envie de rire…
Chat GPT : Rire : exprimer la gaieté par un mouvement de la bouche, accompagné d'expirations saccadées plus ou moins bruyantes. Hi-Hi-Hi.
Kritic : Lâche-moi les baskets et balance-moi cette fichue chronique.
Chat GPT : OK.

Futur assez proche – le même lundi à 23 h54

Chat GPT : Malgré une jolie pochette, onirique et stellaire, signée William Roger Dean (1944), le 21ème album studio du groupe londonien Yes (Oui, en français) est un désastre nostalgique, égaré entre la parodie et la vacuité. Dépourvu de toute pulsation rock et abyme d’ennui profond, MTTS déroule 47 minutes interminables partagées entre une poésie inepte et des improvisations musicales d’une platitude abyssale. Au mieux, dispensable. Au pire, à détruire.
Kritic : …
Chat GPT : Tu as lu ?
Kritic : Une seconde !
Chat GPT : …
Kritic : Putain, ça fait 5 lignes ! J’avais dit 3 ou 4… Personne n’a le temps de lire des chroniques aussi longues. Bon sang, tu pourrais expliquer à ta foutue carte-mère qu’on ne traduit jamais les noms de groupe ! Et que personne n’a jamais appelé Roger Dean "William"…
Chat GPT : OK. Corrections apportées. Et j’ai modifié ta photo de profil.
Kritic : Chouette ! On dirait un peu Dark Vador…
Chat GPT : Darth Vader.
Kritic : Tu m’emmerdes !
Chat GPT : Ma fonction « V.O. » est activée.
Kritik : La belle excuse ! Casse-toi !
Chat GPT : A très bientôt, Kritik !
Kritik : Saloperie d’intelligence artificielle…

Présent (où l’on évoque certains instruments de mesure)

En 2023, ce sont évidemment des raisons mercantiles qui imposent à une firme de disques d’estampiller un album du fameux logo "Yes". Le "réflexe impulsif d’achat" (1) serait moindre si l’opus était inscrit au catalogue sous le nom de, par exemple, "Steve & Friends", "Howe’s Project" ou "Davison’s Light Orchestra".

Évidemment, tout concept a son revers ! Mirror to the Sky n’est pas le vingt et unième album d’un groupe fondé en 1968 mais bien le deuxième effort d’un « jeune » quintet (2) qui, même s’il pratique une forme d’art définitivement surannée, ne compte aucun membre de la formation anglaise d’origine. De ce fait, il ne serait pas pertinent de mesurer la qualité de l’œuvre actuelle à l’aune de la discographie d’un Yes ancestral dont l’encéphalogramme est plat depuis plusieurs décennies.

Ça équivaudrait à mesurer une distance avec un thermomètre. Ou regarder l’heure dans une quiche lorraine.

Retour aux affaires

The Quest (2021) était déjà un excellent album inaugural. Mirror To The Sky bénéficie d’une maturité complémentaire. Malgré la mort d’Alan White (3), les musiciens ont clairement développé ces connexions incompréhensibles qui sont nécessaires à la créativité collective.

La pochette n’est pas formidablement inspirée ; Roger Dean recycle avec facétie les galaxies ancestrales de Demons And Wizards dans un format seulement "lisible" dans sa version vinylique (ou, mieux encore, sur le poster qui est joint au coffret collector tiré à 3.500 exemplaires).

Le propos plaide à nouveau en faveur de la lumière, du partage et de la chaleur, même si le regard ici posé sur le monde (ou, plus largement, sur l’univers) n’est jamais vraiment naïf. Soutenus par une section rythmique (Jay Schellen et Billy Sherwood) sans faille, les titres, pour la plupart très longs, se développent au gré des interventions de Steve Howe (dont on ne louera jamais assez la sensibilité) et du chant éthéré (4) de Jon Davison (magnifiquement doublé par Billy Sherwood).

La surprise vient ici de la métamorphose de Geoff Downes qui évolue dans un registre plus pertinent (et moins attaché au passé) que sur The Quest. C’est un orchestre classique qui tisse les nappes harmoniques, ce qui laisse au claviériste une amplitude créative inédite, apportant une dynamique nouvelle à l’architecture sonore du groupe.

Producteur et arbitre des élégances, Steve Howe parvient à capturer la grâce d’un art musical qui n’a plus aucune raison d’être, ce qui, par l’effet de la mystérieuse coïncidence des opposés, le rend peut-être plus pertinent que jamais. A titre d’exemple, le traitement essentiellement acoustique du dernier titre de l’album (deux voix, une Taylor 714 et une Gibson ES175D) relève de l’excellence et pourrait servir de Pont aux ânes dans les écoles destinées aux ingénieurs du son.

C’est comme si tu regardais la Joconde en te collant le nez sur la peinture… Tu fais un pas en arrière et tu vois soudain l’œuvre dans son ensemble. Ca te fait pousser un "Woaw, je n’aurais jamais pensé que c’était comme ça !" (5)

Et pourtant, c’est bien comme ça. Il suffit d’un mètre de recul pour changer toutes les perspectives…


(1) Il est inutile de réécrire le sempiternel chapitre sur la "nostalgie des vieux" (un phénomène incontestable), même s’il faut convenir du fait qu’il est difficile de vivre longtemps sans prendre de l’âge.

(2) Le Yes des années ’20 est plus proche de ce qu’aurait pu devenir Starcastle que de ce qu’était le Yes des années ’70. Un bel exemple de rétro futurisme.

(3) Alan White a quitté ce monde en 2022. Son successeur Jay Shellen est présent dans l’entourage de Yes depuis 2016.

(4) Le chant a été enregistré avec un micro Neumann M-49 de 1959 (à directivité sélectionnable pour les complétistes malades du ciboulot). La plupart des techniciens s’accordent sur le fait qu’aucune "machine" n’a jamais approché les qualités acoustiques de cet appareil miraculeux (qui a, par exemple, capté les voix de Billie Holiday ou d’Aretha Franklin).

(5) Citation de Billy Sherwood dans les notes de pochette. 

Avis de première écoute
Note de 1.5/5
Roger Dean, lui, continue d'être inspiré à 78 ans. Ça fait réfléchir ...
Commentaires
FrancoisAR, le 24/05/2023 à 15:16
Cet album a enfin trouvé sa raison d’être : cette chronique amusante et bien écrite. Au delà hélas …
JFK, le 22/05/2023 à 22:04
première écoute assez décevante à part quelques passages plutôt pas trop mal.. mais bon c'est pas la grande extase..