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Critique d'album

Iamthemorning


Belighted


(15/09/2014 - Kscope - prog chamber pop - Genre : Chanson / Folk)
Produit par

1- intermission IX / 2- The Howler / 3- To Human Misery / 4- Intermission X / 5- Romance / 6- The Simple Story / 7- Intermission XI / 8- 5/4 / 9- Crowded Corridors / 10- Gerda / 11- Os Lunatum / 12- Intermission XII / 13- K. O. S. / 14- Reprise of light no light / 15- Intermission XIII
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Musique de chambre progressive"
Quentin, le 29/07/2024
( mots)

Depuis les expérimentations progressives des années 1970, il n'est pas rare que les groupes de rock incorporent des éléments issus de la musique classique dans leurs compositions. En revanche, il est plus rare que des musiciens classiques s'affranchissent de l'académisme lié à cette formation musicale pour l'absoudre dans des éléments de rock contemporain. Et en Russie, qui plus est !


Pianiste émérite issu du conservatoire de Saint Petersbourg, Gleb Kolyadin rencontre au tournant de l'année 2010 Marjana Syomkina, chanteuse soprano autodidacte, et se lance à ses côtés dans l'écriture d'une musique de chambre lyrique, sensible et tourmentée, conjuguant une instrumentation et des influences classiques avec une dose de new-prog atmosphérique. Si le duo s'inspire de tout l'imaginaire tragique slave dans ses compositions, on y retrouve également toute l’influence de la sphère new prog (le nom du groupe est une référence au titre "I Am The Morning" du premier album d'Oceansize) ainsi que les climats mélancoliques et éthérés d'Anathema, que la chanteuse écoutait en boucle dans son enfance, rêvant de quitter la pauvreté et le climat aride des steppes du Kazakhstan (son père travaillait au Cosmodrome, base de lancement spatiale du premier Spoutnik).


Après un premier album auto-produit qui posait les bases de leur univers avec une orientation résolument classique, le groupe est repéré par le label Kscope et bénéficie de l'accompagnement du maître batteur Gavin Harrison derrière les fûts. Ce dernier contribue à renforcer la richesse des compositions avec un jeu toujours aussi fin dans les changements de rythmes, notamment sur les titres les plus enlevés, à l'image de l'introductif "The Howler" qui possède l'un des seuls riffs de guitare du disque ou de "K.O.S" à l’atmosphère pesante qui rappelle la noirceur de certains morceaux de The Gathering.


Loin de toute violence instrumentale, la trame de l'album suit un schéma mélodieux soutenu par un accompagnement de vents, de nombreux arpèges et arabesques de piano et un chant lyrique et aérien propre à distiller de nombreuses émotions. La pièce maîtresse "Crowded Corridors" qui s'étend sur plus de 9 minutes rend bien compte de cette maîtrise tant vocale qu'instrumentale avec une première partie où Marjana Syomkina superpose des lignes de chant gracieuses de sa tessiture angélique avant de laisser libre cours à l'imagination et à la technicité virtuose de Gleb Kolyadin. Plusieurs courts intermèdes très mélodieux ou plus planants font le lien entre les morceaux et permettent d'éviter une trop grande surenchère de pathos (on retiendra en particulier le majestueux "Intermission XII") et les titres s'avèrent très fouillés au niveau des arrangements. On appréciera ainsi le fort côté romanesque qui se dégage de "Romance" ou de "5/4", ce dernier morceau bénéficiant une nouvelle fois de beaux passages en apesanteur et de multiples changements de tons rafraîchissants.


Le duo brille par sa capacité à enquiller des titres accessibles aux refrains envoûtants et accrocheurs qui bénéficient de la plasticité de la voix de la chanteuse russe, capable de monter très haut dans les aigus afin de délivrer des airs dénués de toute mièvrerie qui saisissent immédiatement l'oreille à l'image de "To Human Misery" ou "Gerda". Certains titres possèdent une ambiance plus lourde et sombre comme sur "The Simple Story", probablement l'un des plus beaux morceaux du disque, avec de superbes mouvements de cordes et un jeu de batterie particulièrement savoureux mettant en évidence un refrain proprement libérateur. Le jeu tout en délicatesse des arpèges de piano et de la guitare acoustique enrobent également le chant halluciné de la chanteuse sur "Os Lunatum" inspiré par la nouvelle "The Lonely Bones" d'Alice Sebold avant un crescendo final particulièrement inspiré. Un disque envoûtant de bout en bout, jusqu'au majestueux "Reprise of Light no Light" et son instrumentation toute en légèreté virevoltante.


Belighted est une parfaite entrée pour découvrir la discographie de l'un des groupes les plus saisissants du label Kscope. Et si vous avez apprécié cet opus, le duo a encore de belles choses en réserve pour vous, de l'excellent The Lighthouse explorant la thématique de la maladie mentale à The Bell inspiré par l’époque victorienne. Sans oublier la carrière solo de Gleb Kolyadin, également hautement recommandable. Voilà un groupe qui sort définitivement des sentiers de ce que le new-prog nous offre habituellement, et qui le fait d'une manière bien plus qu'éclairée. En attendant un nouvel album ? 

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