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Compte-rendu de concert

Temples


Date : 05/10/2023
Salle : Laiterie (Strasbourg)
Première partie : Cosse

Décollage immédiat vers les tropiques !

Mathieu, le 15/10/2023
( mots)

Alors que l’été joue les prolongations dans l’hexagone (et un peu partout en Europe d’ailleurs), un petit air de vacances plane encore dans les rue Strasbourgeoises en cette soirée du 5 octobre. Les pintes, encore nombreuses en terrasse et les lunettes de soleil toujours de mise collent parfaitement à la récente ode au voyage mise en musique par le quatuor britannique Temples. Et ça tombe bien, leur tournée Françaises fait escale, ce même soir, à la Laiterie. Compte rendu d’une soirée haute en couleur.

Il n’y a pas encore foule lorsque Cosse, invités par leurs confrères britishs à chauffer les foules francophones, apparaissent calmement sur scène. Seulement 3 semaines après leur dernier passage dans la capitale alsacienne (en ouverture pour Madmoiselle K), le quatuor parisien se muera pendant 40 minutes en maitre des crescendos et des cassures rythmiques, déroulant avec aisance un post-noise capricieux. It Turns Pale, leur excellent premier disque sera bien évidemment mis en avant (encore une excellente production bleu-blanc-rouge de 2023!), sans tout de même faire ombre à leur premier EP de 2020 (Attention aux coups de soleil !). Bien que timides lorsqu’il s’agit de meubler entre les titres, les Parisiens se montreront bien plus expressifs derrière leurs instruments, proposant un set calibré, pertinent et versatile, quelque part entre le math-rock de Lysistrata et le rock plus terre-à-terre des Last Train. Le chant maniéré de Nils Bö séduit lorsqu'il use de son phrasé scandé et prend à la gorge dans ses recoins les plus criards à l’issue de nombreuses montées en puissance jouissives. Alors que le chanteur captive, le reste de la troupe ne démérite pas, assurant une synchronisation exemplaire au beau milieu de ce tempo mouvant. Ce set (passé bien trop vite) se conclura de la plus belle des manières avec un batteur se muant en saxophoniste, orchestrant une véritable nappe aérienne hors du temps. Retenez bien ce nom, car Cosse est assurément un groupe à suivre, sur nos terres et bien au-delà.

Ces relents noisy s’effaceront bien vite lorsqu’à 21h pétante, James Edward Bagshaw et ses hommes se présentent, entourés de quelques palmiers disposés de part à d’autre de la scène. Emportant instantanément la foule avec leur psychédélisme léché si caractéristique, le décollage vers les tropiques est immédiat, Exotico placé en première ligne (7 titres ont été proposés ce soir). Le riff de “Liquid Air”, logique entrée en matière séduit d’emblée, Bagshaw alignant les notes avec une précision redoutable. Paraissant minuscule derrière sa Gretsch, personne ne pourra nier son talent de guitariste, toujours prêt faire claquer sa six (ou douze) cordes. De son côté, la basse de Warmsley bien plus palpable et abrasive que sur disque surprend, boostée pour rendre le son réellement massif. Conférant une dimension bien plus rock à certains morceaux, d’autant plus lorsque qu’elle supporte le synthé d’Adam Smith (“Certainty”, “Hot Motion”, judicieuse pioche au sein des 2e et 3e galettes), cette configuration et ce remaniement live des arrangements s’est avéré être un choix judicieux pour tenir l’audience en haleine.

Malgré un set rondement mené et propice aux déhanchements, quelques perturbations sont tout de même venues secouer notre trip tropical en terres psychédéliques. Le chant parfois fragile de Bagshaw, notamment au niveau des tessiture les moins aériennes, a plus d'une fois entrainé dans sa chute la dynamique du déroulé. Les refrains les plus fédérateurs ont été particulièrement impactés (“Cicada”, “Hot Motion”, “Paraphernalia” plombé par une certaine lourdeur mélodique), tandis qu’“Afterlife” a également peiné à convaincre, décoloré par une prestance vocale bien trop en retrait.

L’autre incommodité du soir rejoindra l’une des principales critiques émises par Julien lors de sa chronique d’Exotico, à savoir l’intrication quasi systématique des riffs principaux et des refrains. Le live n’aura malheureusement pas été épargné par cette philosophie, ceux-ci ayant été trop souvent doublés par une ligne instrumentale. Cette astuce à double tranchant fait mouche lorsqu'un malin contre chant est proposé (“Exotico” aura été l’un des temps fort du soir), mais coince lorsque la synchronisation n’est pas parfaitement alignée. “Cicada”, l’un des morceaux phare du dernier disque aura déçu plus d’un fan, Bagshaw peinant à garder le tempo face à un synthé lancé à toute vitesse. Dommage.

Ces quelques sorties de route n’auront cependant pas gâché notre plaisir de retrouver trois titres extraits de Sun Structure. Le groove de “Keep in the Dark”, abordé comme un bon vieux blues, les magnifiques harmonies sixties de “Shelter Song” et le grandiose “Mesmerise”, unique rappel du soir, auront permis de nous replonger avec extase dans l’œuvre la plus marquante du collectif. C’est également en appréciant la quasi-perfection de ces pièces, désormais maitrisées à merveille, qu’il parait pertinent de se questionner sur le déclin de la fougue créative du collectif depuis leurs débuts. Enfin, à la vue du talent des musiciens, le manque d’initiatives et de petites folies improvisées auront été majoritairement cloisonnées. Toute tentative d’extravagance ou d’ouverture à l’impro aura été coupé court pour se cantonner aux longueurs des versions studio. Malgré quelques tentatives, il aura fallu patienter jusqu'à la fin du rappel pour enfin voir le groupe plonger corps et âmes dans une intense improvisation, balayant instantanément tous nos regrets et clôturant le show avec cet intense sentiment de satisfaction. Temples est, malgré ses petits défauts, un groupe à aller découvrir sur scène. 

 

Setlist:
  • Liquid Air 
  • Certainty 
  • Cicada 
  • Exotico 
  • Holy Horses 
  • Oval Stones 
  • Keep in the Dark 
  • Slow Days 
  • Hot Motion 
  • Afterlife 
  • Paraphernalia 
  • Gamma Rays 
  • Shelter Song 
 
Rappel: 
  • Mesmerise  
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