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Critique d'album

Italia 90


Living Human Treasure


(20/01/2023 - Brace Yourselves Records - Post Punk - Genre : Rock)
Produit par

1- Cut / 2- Leisure Activities / 3- Magdalene / 4- Competition / 5- New Factory / 6- The Mumsnet Mambo / 7- Funny Bones / 8- Golgotha / 9- Does He Dream? / 10- Tales From Beyond / 11- Harmony
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Le post-punk est mort, vive le post-punk !"
Mathieu, le 30/01/2023
( mots)


Tandis que les dublinois de The Murder Capital viennent de présenter au grand jour leur (grandiose) second effort, encensé par la presse spécialisée et appuyé par une pirouette stylistique d’excellent gout (il est temps d'aller dévorer la chronique de Mathilde si ce n’est pas encore fait), il semble de plus en plus ardu de se démarquer au sein de la désormais sacro-sainte effigie du post-punk britannique, version 2.0. Sensation de déjà vu (entendu) ou lassitude envers cette hype exponentielle, il existe bel et bien une poignée d’arguments viables justifiant la volonté de prendre un peu de la distance avec ce courant musical prenant de plus en plus d’ampleur au sein de la sphère rock globale.


Force est de constater que cela ne décourage en rien certaines formations, qui, comme nos amis de chez Italia 90, balancent sans pression leur premier long format après presque 7 ans d’existence. Outrepassant la corrélation évidente avec le monde du sport, qui associerait une nouvelle fois notre doux carcan rock à nos chers lobbyistes du ballon rond, il est clair que Living Human Treasure va droit au but (sans mauvais jeu de mot) et prouve qu’il est bel et bien possible d’encore remodeler les codes d’un mouvement stylistique qui, de base, se voulait bien codifié. Trois quart d’heure montre en main, voilà le temps que se laissent le quatuor de Brighton pour définitivement nous convaincre que le post-punk est loin d’être en déclin, et qu’une bonne dose d’audace peut parfois s'avérer payante.


Divaguant entre pur tradition punk (le génial “New Factory”, quelle ligne de basse!) et avant-gardisme bien senti (“The MUMSNET Mambo”), l’album s’ouvre pourtant sur une note plutôt classique. Guitare menaçante, batterie mécanique et timbre grinçant, “Cut” réuni tous les ingrédients nécessaires à la confection d’une froide introduction, plongeant instantanément l’auditeur dans une ambiance des plus sombres. On tiquera tout de même d’emblée sur le goût de la troupe pour les dissonances, ciblant notamment le jeu de guitare, qui semble tresser le fil rouge dentelé du déroulé. Cette disharmonie employée furtivement tout du long, permet de renforcer considérablement le contraste lumineux rapporté par les passages interprétés en majeurs, tout en apportant un liant nécessaire à la cohésion de l’ensemble. La transition modale du bipolaire “Leisure Activities”, le refrain quasi disco de “Funny Bones” ou le léger “Does He Dream?” et son carillon enfantin n’en sont que plus grisants lorsqu’ils sont imbriqués dans cette construction sonore innovante.


Les quatre anglais s’amusent constamment à tromper nos sens, feintant nos intuitions et maniant le volte-face avec finesse. Les folles détonations électriques de “Leisure Activities” (encore lui) sont saisissantes, à noter que la première moitié aurait très bien pu figurer sur Gigi’s Recovery cité en début de chronique (la batterie en mode boite à rythme rappelle étrangement “A Thousand Lives” et... Radiohead!). Cette dissemblance douce-rappeuse usée régulièrement réhausse clairement la pertinence du tout, se concrétisant sur "Harmony”, qui évite maintes fois l’explosion sonore avant de nous prendre de court sur un final scandé à toute vitesse. Mentionnons également ici le remarquable crescendo “Competition” laissant peu à peu s'échapper la pression à coups de guitares acérées, contenue par cette basse hypnotique et une batterie martiale imperturbables. Ce titre constitue par ailleurs l’une des premières compo du groupe, dépoussiérée et redorée pour l’occasion grâce à une production impeccable.


Malgré une personnalité bien dessinée, il s’avèrera tout de même aisé d’établir quelques traits d’unions avec certains confrères. On pensera à Squid pour ce côté arty/noisy, à Shame ou Yard Act pour ce ton parfois décalé, à LIFE lorsque le tempo décolle (“Tales From Beyond”) ou encore aux Black Midi quand les rythmiques se font plus complexes (“Golgotha” tout aussi bancal que captivant). Rien n’empêche que malgré ces symétries, Italia 90 démontre grâce à un coup d’essai calibré et ambitieux que, contrairement à The Murder Capital (et cela n’est en rien une critique), la cabriole n’est pas forcément de mise pour se démarquer. Living Human Treasure constitue une véritable démonstration d'un remaniement censé d'anciens mécanismes, agrémenté des quelques innovations et au service d'un album frai et stimulant. L’avenir n’en est que plus radieux, merci Messieurs.


 


A écouter"Leisure Activities", "Competition", "New Factory"


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