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Critique d'album

Il Rovescio della Medaglia


Contaminazione


(00/10/1973 - RCA - Rock progressif italien - Genre : Rock)
Produit par

1- Absent for This Consumed World / 2- Ora non ricordo più / 3- Il suono del silenzio / 4- Mi sono svegliato e... ho chiuso gli occhi / 5- Lei sei tu: lei / 6- La mia musica / 7- Johann / 8- Scotland Machine / 9- Cella 503 / 10- Contaminazione 1760 / 11- Alzo un muro elettrico / 12- Sweet Suite / 13- La grande fuga
Note de 3.5/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Rock progressif bien tempéré"
François, le 27/05/2023
( mots)

Au-delà de l’utilisation de la langue vernaculaire, le rock progressif italien (RPI pour les intimes) possède d’autres traits esthétiques spécifiques : les emprunts à la musique traditionnelle méditerranéenne et ceux tirés de la musique savante, plutôt du côté baroque qui avait connu des heures de gloire dans la Botte (citons au moins Corelli). On parle alors de "contaminazione" ou de fusion des genres musicaux. Il n’est donc pas étonnant que certains groupes fussent tentés de pousser la démarche le plus loin possible à l’image d’Il Rovescio della Medaglia sur le bien nommé Contaminazione en 1973.


Le sous-titre de l’album (Contaminazione di alcune idee di certi preludi e fughe del Clavicembalo ben temperato di J.S. Bach.) renvoie directement à l’œuvre de Jean Sébastien Bach, le plus fameux compositeur baroque et au Clavier bien tempéré composé dans la première moitié du XVIIIème siècle. Non content de déborder d’ambition, le groupe romain tourne donc la page de son style initial, c’est-à-dire un hard-rock un peu prog’ présent sur ses deux premiers albums (La Bibbia – 1971 et Io come io – 1972) qui leur avait assuré une bonne audience en Italie. Cette évolution était sûrement aussi nécessaire, au regard des tropismes de la scène italienne, que pertinente, puisque Contaminazione est indéniablement leur grand œuvre.


Après une entrée en matière atmosphérique ("Absent for this Consumed World"), "Oro non ricordo più" nous dispense la première citation classique mise en musique par les instruments électrifiés, mêlée ensuite à des passages plus hard-rock puis jazzy. Les sonorités offertes par les claviers analogiques sont bien explorées et ce titre assez court est comme un manifeste qui dévoile l’innovation dont est capable le groupe et l’ambition de leur entreprise.


L’hybridation entre la musique baroque et le rock progressif jouée à partir d’instruments modernes fonctionne sans anicroche. Ces deux esthétiques sont parfaitement imbriquées sur "Scotland Machine" ou sur "Il suono del silencio" qui, après une introduction bruitiste et expérimentale, renoue avec une solennité plus typiquement italienne où s’entremêlent à nouveau les citations baroques débridées. Plus encore, le symphonisme parfois ampoulé du très classicisant "Mi sono svegliato e … Ho chiuso gli occhi" est exacerbé grâce aux orchestrations à cordes mises en place par Luis Bacalov, un compositeur habitué aux collaborations avec la scène italienne (notamment New Trolls et Osanna). Ce très bon titre brille par sa belle montée en puissance nourrie de percussions bombastiques et possède un excellent solo de guitare particulièrement virtuose. Le pinacle de ce métissage et de l’opus est sans conteste "La Grande Fuga", une pièce magistralement composée et inspirée, où les emprunts à la musique savante sont minutieusement articulés avec un fort registre progressif, et ce de façon virtuose.


La guitare s’illustre par sa subtilité, que ce soit d’une manière psychédélique sur "Johann" ou de façon plus classique et hispanisante sur l’introduction de l’enthousiasmant "Cella 503". Il Rovescio della Medaglia n’a pas oublié ses racines hard-rock et propose un titre assez heavy dans ce registre, "Alzo un Muro electrico", où la guitare agressive entre en contraste avec un pont jazzy. Sans surprise, les claviers sont au cœur du propos tout au long de l’opus, allant chercher toutes les sonorités possibles, du clavecin baroque sur "Lei sei tu : lei" au piano intimiste et à l’orgue sur "La mia musica" (dont les arrangements sont hélas un peu kitsch), ce dernier s’avérant encore plus époustouflant sur la toccata de "Cella 503". Grâce aux arrangements, l’album dispose d’une belle richesse instrumentale à l’image des flutes de "Contaminazione 1760".


Comme beaucoup de groupes italiens, ils traduiront leur œuvre en anglais (Contamination, 1975) avant de la ressusciter en 2020 dans un très bon album live en 2020 (Contaminazione 2.0). Amoureux de musique savante et de rock progressif, n’hésitez pas à vous laisser éblouir, le seul revers de la médaille pour qui tend une oreille à cette œuvre magistrale.  


À écouter : "La Grande Fuga", "Mi sono svegliato e … Ho chiuso gli occhi"

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