Broadway Calls
Good Views, Bad News
Produit par
1- Midnight Hour / 2- Be All That You Can't Be / 3- Election Night / 4- Basement Royalty / 5- On The Sheets / 6- Give Up the Ghost / 7- Sundowners / 8- Tonight Is Alive / 9- Best Year / 10- Wake Up Call / 11- At The End
Alors comme ça c'était donc vrai. Le joyeux courant du punk-pop FM est bel et bien toujours en activité. Ce style musical qui sait satisfaire tout le monde en soirée mais horripile dès que l'on y risque une oreille plus attentive à toujours quelque chose à dire. Possible. Et en provenance directe de Rainier, Oregon, les Broadway Calls ne semblent pas prêt à changer une formule qui, jusqu'ici, fonctionne encore. Enfin, à peu près.
Ne tournons pas autour du disque. Avant tout, il ne faut pas espérer voir apparaître une seule pointe d'originalité dans le deuxième opus du groupe (Good Views, Bad News). Ne pas espérer voir le trio réinventer quoi que se soit. Se fourrer bien profondément dans le crâne qu'en l'état actuel des choses, Broadway Calls ne restera jamais dans les annales du genre (genre qui lui-même ne restera jamais dans les annales du rock). Et seulement à partir de là, le disque peut se laisser apprécier à sa juste valeur. Comme un écueil de titres sans grandes prétentions, mais qui en même temps s'avalent tout seul. Le genre de morceau qui n'apporte rien, ne prétend à rien, si ce n'est vous faire passer un moment pas trop désagréable. Car sur la forme, difficile de reprocher quelque chose au groupe. Les voix sont bien en place et les mélodies accrocheuses bien comme il faut ("Basement Royalty", "Best Year"), la batterie assure le boulot dans son coin et la guitare reprend ces recettes de riffs usées depuis belle lurette par des générations entières de petits gratteux. Ajoutez à ça une production des plus lisses mettant au même niveau de formatage les ballades power-pop et les parties punk-pop (notez la subtile différence), des textes passent partout, et le tour est joué. Au fond, ils auraient tord de s'en priver.
Sauf que ce type de musique, à force, ça devient lassant. Tout sonne le déjà entendu. De "Be All That You Can't Be" à New Found Glory. Et de American Hi-Fi à "Give Up the Ghost". Rien ne transpire la prise de risque, la remise en question. Surtout ne pas sortir du cadre. Mais c'est finalement peut être aussi ça qui fait l'étrange réussite du genre. Comme un bon gros Big Mac bien graisseux un lendemain de débauche alcoolisée. On sait que ce n’est pas bon, mais quand on a la flemme de trouver mieux, on ne peut pas s'empêcher de se jeter dessus. Vite préparé, vite avalé. Et vite digéré. Et dans le grand monde de l'industrie musicale, je voudrais le power-pop-punk formaté, grande branche du fast-food auditif. Et Broadway Calls reste bien présent au menu. Jusqu'au mois prochain.