AqME

A la sortie de leur tout premier album Sombres Efforts en 2002, beaucoup ne voyaient en AqME qu'un groupe de (néo) métal français de plus. Ce n'était pas spécialement faux, mais son appartenance à la Team Nowhere où régnait LE groupe de métal du moment (Pleymo), lui valut tout de même une attention particulière et un succès assez étonnant. Aujourd'hui la donne à quelque peu changée. Pendant que Pleymo peine à rester un vrai groupe de métal et que Vegastar donne une image bien "variette" à la Team Nowhere, AqME assure et progresse à vitesse grand V. Car malgré des concerts toujours aussi bons, autant musicalement que scéniquement, AqME peine jusqu'ici à synthétiser sa fougue et son sens de la mélodie sur un album.

Sombres Efforts, malgré qu'il présentait un groupe au style intéressant n'était pas vraiment une réussite. Le chant de Koma sonnait à la limite du supportable et les morceaux mis les uns derrières les autres garantissaient une indigestion rapide. Sur Polaroids & Pornographie, deux ans plus tard, on pouvait noter la très nette amélioration du chant et un meilleur équilibre dans les compositions. Mais malgré quelques bon morceaux, comme "Pornographie" ou "Ce que tu es", le tout semblait sans relief et ne donnait pas autant de plaisir qu'on aurait pu en demander.

Si la logique de l'évolution est respectée, ce nouvel album, La fin des temps, devrait nous offrir quelque chose de bien meilleur. Et il semble que cela soit le cas. Car même s'il l'album est un peu dur à prendre en main, il nous offre pendant plus de 40 minutes une musique puissante et mélodique à souhait, et le tout sans qu'on ait le temps de s'en lasser. Le chant progresse encore et les parties "pop" ne donnent pas d'impression de fausseté, tandis que celles où les cordes vocales sont mises à l'épreuve n'écrasent pas le reste. On retrouve d'ailleurs cette alliance de calme et d'éruptions vocale dans la plupart des titres de ce nouvel album. A commencer par "Ténèbres" avec ses guitares bien sympathiques et sa conclusion tout en cris. Des titres comme "Des illusions", "Une vie pour rien" ou "Une dernière fois" reste dans la lignée des autres albums, même si de meilleur qualité, et pourraient rejoindre sans complexe "La fin des temps" à la radio. D'autres titres méritent cependant un plus grand intérêt comme le calmement macabre "Rien au monde" et ses 7'24, le rythmé "Le poids des mots" en dents de scie entre chant et hurlements, et l'excellent "Ainsi soit-il" (9 minutes !) qui passe de moments très paisibles en refrains nerveux pour finir sur un amas de cris, ambiance fin du monde garantie.

Même si tout n'est pas parfait et que parfois des hurlements semblent rajoutés juste pour le principe, le résultat final est plus qu'acceptable, il est même bon. AqME signe certainement là son meilleur album, qui ne manquera pas de réjouir les fans des premières heures et qui permettra sûrement à d'autre plus réticents jusqu'ici, d'entrer dans l'univers du groupe, sous peine évidemment, d'apprécier les montées hardcore du chanteur, ou plus simplement... d'aimer ce style de musique.