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Compte-rendu de concert

Antimatter


Date : 19/10/2025
Salle : Supersonic (Paris)
Première partie :

Antimatter : 25 ans et toujours aussi magnétique !

Franck, le 25/10/2025
( mots)

Si le fait de vivre en région parisienne comporte son lot de contraintes, cela offre aussi un privilège certain au mélomane : celui d’accéder aisément à une grande partie des tournées de ses artistes et groupes favoris. Entre les salles mythiques (Élysée Montmartre, Trianon, Bataclan), les mastodontes comme l’Accor Arena ou la U Arena, et les temples de l’acoustique que sont la Salle Pleyel ou l’Olympia, les occasions de vibrer ne manquent pas. Pourtant, je dois avouer trouver un plaisir particulier dans les lieux plus modestes, ceux où la proximité avec les artistes crée une atmosphère unique - plus chaleureuse, plus sincère. C’est souvent là que se cachent les plus belles surprises, ces soirées inattendues qui s’impriment durablement dans la mémoire.

C’est dans cet esprit que je me suis laissé tenter par la venue, pour le moins improbable, du groupe Antimatter au Supersonic Records. Improbable, car on aurait pu imaginer qu’un groupe fort de vingt-cinq ans de carrière puisse prétendre à lieu d’un tout autre standing, un peu plus imposant que les quelques 150 places de cette petite salle du XIIe arrondissement.

Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec ce groupe britannique - et je dois avouer que j’ignorais moi-même qu’il était toujours en activité -, Antimatter est une formation originaire de Liverpool, fondée en 1998 par Duncan Patterson (qui venait de quitter Anathema) et Mick Moss. Leur musique, aux tonalités résolument sombres, puise dans des influences aussi variées que le rock gothique, la dark wave, ou encore le trip-hop, le tout relevé d’éléments progressifs et d’une touche électronique. Patterson quitte le projet en 2006, laissant Mick Moss seul aux commandes. Depuis, ce dernier poursuit son chemin avec constance, façonnant au fil des années une discographie solide, riche aujourd’hui de neuf albums.

Le retour d’Antimatter à Paris, 11 ans après son dernier passage dans la capitale, était forcément attendu au tournant par la fanbase locale. Et le Supersonic affichait complet pour l’occasion. Avant leur entrée en scène, c’est Tina Rilli et ses musiciens qui ouvrent le bal avec une folk-pop intimiste et épurée, prenant le temps d’installer un univers raffiné, à la fois délicat et sincère. Une musique qui agit comme un refuge émotionnel, portée par des textes tantôt en français, tantôt en anglais. Une prestation touchante et tout en finesse, qui donne clairement envie d’en entendre davantage. La chanteuse en profite d’ailleurs pour annoncer la sortie prochaine d’un nouvel EP — le rendez-vous est pris !

Les quatre membres d’Antimatter ne tardent pas à prendre place, le temps de quelques réglages (l’avantage des petites salles), avant de dérouler pendant plus d’une heure et demie un set maîtrisé et sans réel temps mort. Les Britanniques délivrent une musique puissante, mais jamais dénuée de sensibilité, laissant surtout la place au chant impeccable de Mick Moss, dont la voix de baryton, légèrement vibrante, suffit à elle seule à susciter une adhésion immédiate.

Le groupe propose une belle rétrospective de sa carrière, alternant morceaux posés et passages plus saturés, mettant ainsi en lumière les différentes périodes de son parcours. Leur musique se situe quelque part entre Anathema (période Alternative 4) et Pearl Jam, teintée d’une touche plus introspective, à l’image de textes à la fois graves et profondément psychologiques.

Par moments, quelques sonorités inattendues viennent enrichir l’ensemble, comme lorsque le guitariste troque sa six-cordes pour un violon électrique - une nuance appréciable qui apporte une petite touche de folkore à l’ensemble.

L’ensemble du set demeure toutefois très dense et homogène, révélant une formation fidèle à sa ligne directrice depuis ses débuts. C’est peut-être là le seul bémol : les non-initiés (dont je fais partie) risquent d’être un peu laissés sur la touche, face à des titres parfois redondants à la première écoute. Heureusement, quelques morceaux se détachent clairement du lot, immédiatement entêtants et mémorables.

Malgré ce constat, la prestation reste d’une grande qualité. Je me laisse volontiers emporter par l’énergie de Mick Moss et de sa bande, mais aussi par l’enthousiasme d’un public visiblement conquis et connaisseur. En guise de clin d’œil, le groupe offre une surprise avec une belle reprise de "Black Sun" de Dead Can Dance, avant de conclure sur un bouquet final généreux, rassemblant certains de ses titres les plus emblématiques du combo.

Au final, un concert sans prétention, mais d’une qualité irréprochable, et surtout un beau moment de communion avec un groupe de l’ombre qui, vingt-cinq ans après ses débuts, prouve qu’il a encore de belles choses à offrir.

 

 

Setlist : 

Existential (Black Market Enlightenment)

Killer (The Judas Table)

Uniformed & Black (Fear of a Unique Identity)

Can of Worms (The Judas Table)

Liquid Light (The Judas Table)

Saviour (Saviour)

Black Sun (Dead Can Dance cover)

The Freak Show (Leaving Eden)

Landlocked (Leaving Eden)

Angelic (Saviour)

The Last Laugh (Saviour)

Stillborn Empires (The Judas Table)

Dream (Lights Out)

Monochrome (Fear of a Unique Identity)

Leaving Eden (Leaving Eden)

Paranova (Fear of a Unique Identity)

 

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