↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Viagra Boys


Welfare Jazz


(08/01/2021 - YEAR0001 - Post Punk - Genre : Ska / Punk)
Produit par

Note de 4.5/5
Vous aussi, notez cet album ! (1 vote)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 3.5/5 pour cet album
"Vous reprendrez bien une petite pilule bleue ? "
Mathieu, le 12/01/2021
( mots)

 Bien qu’avec un nom aux allures de blague puérile, les Viagra Boys ont fait une entrée fracassante sur la scène post punk européenne en 2018 avec leur premier album, le déjanté Street Worms accompagné du cynique "Sports". Suédois d’origine et menés par leur charismatique leader Sebastian Murphy, tatoué de la tête aux pieds, le sextet est en fait un super-groupe dont chacun des membres a été extrait d’une des meilleures formations émergentes du pays.


Les Viagra Boys proposaient alors un son abrasif, soutenu par une section rythmique brute, une basse bien lourde, un chant débridé au possible et de délirantes lignes de saxophone. Les influences perceptibles sur ce premier disque naviguaient entre autres Idles, Fat White Family, Sleaford Mords et Talking Head. Avec ce second opus, les Stockholmois précisent leur formule sur 13 pistes (dont 3 interludes - par ailleurs assez dispensables) mélangeant avec bonheur un grand nombre d’influences. Punk, jazz, psyché, dance, pop et même country sont ici de la partie, mais attention tout de même à l’indigestion...


A l’origine, Walfare Jazz, constitue, en surface, un pic lancé au gouvernement suédois ayant récemment décidé de soutenir financièrement les musiciens de jazz, reléguant ainsi les autres formations au rang d’artistes non essentiels. Mais au-delà de ce règlement de comptes, le disque suinte tout de même de nombreuses influences jazzistiques notamment soutenues par l’omniprésence d’instruments et rythmiques caractéristiques. Bien que le titre d’ouverture,"Ain’t Nice", s’intègre directement dans la même lignée punk que Street Worms, la suite s’avère des plus diversifiées, allant chercher sons, atmosphères et textures originales.


Le premier grand changement notable sur ce disque est la présence quasi permanente d’instruments à vents. Dès l'entame, on retrouve en effet avec enthousiasme les envolées saxophonistiques d’Oskar Carls qui avait déjà fait notre bonheur sur le précédent disque. Le bonhomme apporte son brin de folie lors de chaque intervention, tout particulièrement sur le débridé "Girls & Boys", en totale improvisation. Summum de cette diversification sonore avec "6 Shooters", sorte d'interlude instrumental complètement fou, à la limite du jam et intervenant à mi-parcours. Cuivres, saxophones et même hautbois sont allègrement mélangés pour un titre dansant parsemé de quelques bidouillages électroniques apportant un brin de modernité à l’ensemble. Impossible de rester de marbre face à autant d’énergie.


Les Scandinaves n’ont donc clairement pas perdu de leur folie. Cependant, le disque est tout même composé de quelques morceaux mid tempo permettant une (légère) redescente en pression.  "I Feel Alive", morceau le plus jazzy de l’album appuyé par la légèreté d’un piano et de délicieuses interventions cuivrées, permet à Murphy de se la jouer crooner (on croirait même entendre par moment Pelle Almqvist des Hives) pour nous faire part de sa sobriété retrouvée. On citera aussi le sombre et introspectif "Into the Sun", peut être un peu en deçà du reste de l’album qui débouche sur un "Creatures", véritablement pop, toujours soutenu par un saxophone, une fois de plus en grande forme.


La part laissée à l’expérimentation est palpable sur ce nouveau disque. On pense notamment à "Toad", morceau sans refrain construit autour d’une boucle de basse lancinante et d’un surprenant spoken word."Secret Canine Agent" et ses bidouillages électroniques accompagnés d’une batterie binaire mécanique joue également dans la cour des arrangements ambitieux. Le disque s’achève sur deux morceaux aux saveurs très américaines, avec d'une part le bien nommé "To the Country" présentant un chant très typé. C'est ensuite  "In Spite of Ourselves", reprise de John Prine, musicien de country folk justement, qui vient clore ce voyage stylistique et dont l’intro irait même jusqu’à faire penser aux microtons de nos chers King Gizzard and the Lizard Wizard. L'australienne Amy Taylor des Amyl and the Sniffers accompagne Murphys derrière le micro pour un morceau oscillant entre ombre et lumière.


Finalement, avec ce nouvel effort, les Viagras Boys quittent les sentiers battus du post-punk ayant forgé leur identité quelques années auparavant, pour laisser libre cours à une certaine expérimentation. Rien de nouveau cependant au niveau de la qualité de son, volontairement sale de bout en bout, le chant grinçant et éraillé de Sebastian Murphy aidant (et son passif avec la drogue très certainement aussi...). Même si au premier abord, l’emploi de tout un panel de styles peut surprendre et désorienter, quelques écoutes assidues permettront de transformer ce joyeux bordel en un ensemble plutôt satisfaisant et cohérent. Première bonne nouvelle de 2021 donc, en attendant avec impatience celle de la réouverture des bars et des salles de concert!


Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !