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Critique d'album

Scorpions


In Trance


(17/09/1975 - RCA - Classic hard - Genre : Hard / Métal)
Produit par Dieter Dierks

1- Dark Lady / 2- In Trance / 3- Life's Like a River / 4- Top of the Bill / 5- Living and Dying / 6- Robot Man / 7- Evening Wind / 8- Sun in My Hand / 9- Longing for Fire / 10- Night Lights
Note de 4/5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"Cachez ce sein que je ne saurais voir ..."
François, le 09/02/2023
( mots)

Sur le mode de la tartufferie – "Cachez ce sein que je ne saurais voir …", Scorpions inaugure avec In Trance sa série de confrontations avec la censure à propos de ses pochettes plus ou moins provocatrices. Le morceau de poitrine qui dépassait discrètement sur la photographie originelle fut donc pudiquement recouvert par Anastasie, une intervention assez légère par rapport à l’intransigeance des coups de ciseaux à venir.


Premier grand album du combo, In Trance marque aussi une évolution dans l’esthétique du groupe. C’est moins l’arrivée de Rudy Lenners à la batterie qui en est à l’origine que le début de la collaboration avec le producteur Dieter Dierks et surtout l’émancipation stylistique du guitariste Uli Jon Roth.


Le Jimi Hendrix germanique à la crinière blonde avait installé une touche psychédélique et quelques longueurs sur Fly to the Rainbow qui, sans disparaître, s’avère beaucoup moins présente sur In Trance au profit d’une approche plus incisive et mélodique. Certes, il reste des réminiscences de la période précédente, notamment sur les parties chantées très hippies-1960’s de "Longing for Fire" (le titre est remarquable pour son solo) ou sur le très bon slow "Life’s Like A River" qui permet à Roth, en dehors du thème principal typique de son propre jeu, de rendre hommage à son modèle. Par facilité, on évoquera ici "Night Lights", ne sachant pas trop où le placer, à cause de sa dimension presque progressive entre son fond jazzy et son interprétation camélienne.


Mais l’album brille avant tout sur ses titres hard-rock assez agressifs, avec en premier lieu "Dark Lady" qui a cinq ans d’avance sur l’ensemble de la scène en termes de mise en place du rock saturé – la NWOBHM ne fera pas mieux. Ici, Uli Jon Roth s’illustre d’entrée comme un guitariste inventif en matière de mélodie et d’effets, brillant au-devant d’un combo qui veut en découdre et dominer sa génération. En effet, Scorpions prend enfin une tournure tubesque, de l’oublié mais diablement efficace sur "Robot Man", au lancinant "Sun in My Hand" où guitare et chant s’associent parfaitement (sans compter le pont épique), en passant par l’incroyable "Top of the Bill" aux guitares hurlantes et au riff reconnaissable entre mille. Dans ce registre hard-rock, Scorpions sait aussi se montrer sabbathien sur le pachydermique "Lying and Dying", une lenteur qu’on retrouve sur le beaucoup plus doux mais tout aussi sombre "Evening Wind", sorte de requiem éthéré préfigurant presque Portishead par moment, aussi réussi qu’il semble avoir été éjecté des mémoires.


Ce troisième album compte également dans la carrière du groupe puisqu’il offre au public la première power-ballad en bonne et due forme, un exercice avec lequel Scorpions connaitra la gloire dans les années 1980. C’est le morceau-titre, "In Trance", qui inaugure la pratique. Il commence sur des arpèges évanescents, quelques notes éparses, et une performance immédiatement remarquable de Klaus Meine. Uli Jon Roth n’est pas en reste, chacune de ses interventions parait écrite au millimètre et est jouée avec autant de minutie que de fougue, mais il faut avouer que le point fort est le refrain, sans aucun doute l’un des plus beaux de l’histoire du rock.


Album majeur dans la discographie du combo, In Trance est finalement une étape majeure dans la grande aventure du genre qu’il incarne. Non content de révéler au grand jour le talent du plus grand combo allemand, il est, par sa qualité intrinsèque et ses nombreuses pièces de choix, l’un des plus beaux représentants de la scène hard-rock de la seconde moitié des 1970’s.


À écouter : "In Trance", "Top of the Bill",  "Robot Man"

Commentaires
Daniel, le 09/02/2023 à 12:43
Rudy Lenners (qui vient de raccrocher ses drumsticks) était le "grand frère" de notre communauté de petits rockers des bords de Meuse. Le groupe venait jouer à proximité de notre lycée. Je pense que la salle s'appelait le "Paradis Perdu". Ils étaient tous très abordables et Rudy jouait les interprètes. Nous étions très fans (et très envieux du jeu de guitare de Uli Roth). Malheureusement, notre batteur fétiche a quitté le groupe parce que sa compagne ne voulait pas qu'il s'absente et voyage (c'est vrai de vrai). Il s'est alors contenté, pendant toute sa carrière de musicien, de donner des conseils aux gamins et de bricoler avec des groupes régionaux (comme Steelover avec un chanteur canadien doué qui se la jouait un peu à la John Fogerty). Il est à noter que les pochettes des albums "gênaient" le groupe et qu'elles auraient été imposées par le label. Si je fouille dans ma malle à souvenirs, je dois retrouver une photo promotionnelle dédicacée par le groupe encore juvénile. Allez, je coiffe ma lampe frontale et je file au grenier... :-)