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Critique d'album

Palace


Shoals


(21/01/2022 - Rough Trade - Indie Rock - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- Never Said It Was Easy / 2- Shame On You / 3- Fade / 4- Gravity / 5- Give Me The Rain / 6- Friends Forever / 7- Killer Whale / 8- Lover (Don't Let Me Down) / 9- Sleeper / 10- Where Sky Becomes Sea
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Plongée dans l'Océan Indie-Rock de Palace, chainon manquant entre Foals et Island"
Maxime L, le 31/01/2022
( mots)

Au rayon des groupes passés relativement inaperçus en France, penchons nous aujourd’hui sur Palace, un des énièmes groupe d’Indie-Rock venus d’Outre-Manche, et qui ne sont pas les moins talentueux.


Suivant un rythme de sortie métronomique, un album tous les 3 ans, les Anglais débarquent en ce début d’année avec Shoals, leur 3ème production. Si vous avez la chance de connaitre les deux premiers, So Long Forever et Life After, alors vous pouvez fermer votre navigateur et aller vous perdre dans les doux rythmes des 12 chansons qui composent ce Shoals. Et si “Palace” n’évoque rien pour vous (si le terme vous rappelle une émission culte de la télé française, c’est que vous êtes au moins aussi vieux que moi), vous pouvez continuer à lire cette chronique. Suivez le guide.


La scène indie-rock britannique est décidément inépuisable. Il faudra d’ailleurs un jour se pencher sur la toute supériorité de celle-ci (y compris à mon sens face à la scène américaine), et le ratio nombre d’habitants / nombre de formations talentueuses y est tout bonnement extraordinaire. Particulièrement à Londres, où se rencontrent Leo Wyndham (chant et guitare), Rupert Turner (guitare), Will Dorey (basse) et Matt Hodges (batterie).


La presse (très) spécialisée avait salué leur très réussi premier album, So Long Forever en 2016, concentré de rock britannique aérien rappelant les sonorités d’un des tauliers du genre : Foals, notamment grace (ou à cause, c’est selon) de la tessiture de voix de Leo Wyndham, rappelant très fortement celle de Yannis Philippakis. Si l’enchainement avec Life After n’avait pas déchainé les passions, il est apparu comme un successeur solide, presque une confirmation pour les puristes, jugeant tout à fait acceptable de se voir livrer une sorte de So Long Forever bis. Et c’est une question qui revient sans cesse dès lors qu’on se penche sur l’évolution (ou l’absence d’évolution) d’un groupe qui nous est cher : a-t-on forcément besoin de voir un groupe évoluer, expérimenter pour l’apprécier ? (les exemples contraires sont d’ailleurs légion). Si la recette est bonne, que le public et les musiciens y trouvent leur compte, pourquoi daigner expérimenter à tout prix ?


Si vous connaissiez le groupe et que vous avez écouté ce Shoals, alors vous savez que non, Palace ne s’est pas soudainement mis au trashcore ou au post-métal et nous propose de nouveau, des ambiances très familières. Et après ? Est ce qu’on s’ennuie pour autant ?


Absolument pas. “Never Said It Was Easy” ouvre le disque avec un chant presqu’inhabituellement haut. Leo Wyndam chante bien, ça, on ne le découvre pas, mais il parvient à élever sa voix, avec ce falsetto très reconnaissable. L’atmosphère y est presque électro, rend cette introduction assez singulière, et on pense davantage à la pop électronique d’Isaac Delusion qu’au rock de Foals.


Le groupe enchaine sur “Shame On You”, premier single, et nous sommes presques rassurés de retrouver les frissons habituels : lignes de guitares éthérées, batterie binaire et un refrain mélodique, quasi immédiatement reconnaissable et qui nous rappelle les (très) belles heures du premier album de Coldplay (que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre). Ce “Shame on You” est un parfait résumé de la musique de Palace. De la douceur, de la mélancolie contemplative, presque enjoleuse, avec beaucoup d’harmonisations de voix (comme sur la grande majorité des titres), mais surtout cette constante sensation de “lâcher prise”, de saut dans le vide ou dans les profondeurs de l’océan, qui rend l’écoute de l’album grisante, et qui donne envie de fermer les yeux et de respirer à pleins poumons.


Sur la propension du groupe à nous emmener avec lui main dans la main dans les tréfonds marins, Leo Wyndham explique d’ailleurs que c’est une véritable volonté stylistique et que “le titre de l'album est inspiré par le comportement imprévisible des bancs de poissons qui évoluent rapidement de la même façon que nos peurs et nos angoisses du monde qui nous entoure.” Voilà qui explique cette délicieuse impression d’assister parfois au chant des baleines au gré des instrumentations de l’album.


Entre un “Gravity” tout en légereté, voire en lévitation et un “Give Me The Rain” absolument imparable, “Shoals” nous offre son lot de pépites cotonneuses mais jamais anodines. Même des morceaux chaloupés comme “Sleeper”, rythmiquement très simples, mais mélodiquement très pointus peuvent évoquer (toutes proportions gardées) Radiohead, en plus instinctif, moins cérébral ou “élitiste”. L’album se délecte lentement, avidement, que ce soit en musique de fond ou en écoute active.


Bien évidemment, si vous un·e fidèle d’albumrock, vous ne tarderez pas à associer la musique des britanniques à celles d’un des chouchous de la rédaction : Island, dont on n’a cessé de vous rebattre les oreilles ces deux dernières années. Ca n’est d’ailleurs pas un hasard si les deux formations sont très proches (et dont on a le droit d’espérer, qui sait, une tournée commune très bientôt). Tout le soin apporté aux compositions, l’utilisation (jamais excessive) de la reverb sur les lignes de guitares ou les arrangements rapelle irrémédiablement Feels Like Air et ses délicieuses chansons en forme de bulles d’air.


Shoals ne réinvente rien, Palace non plus, et ils n’en ont de toute façon pas la prétention, mais pour qui aime perdre pied, et tournoyer au fond des océans en se laissant bercer par des chansons légères, gorgées d’embruns, et presque “atmosphériques”, alors voilà 49 minutes en tous points parfaites.


 


À écouter : "Shame On You", "Gravity", "Give Me The Rain".

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