
Midlake
A Bridge To Far
Produit par
1- Days Gone By / 2- A Bridge To Far / 3- The Ghouls / 4- Guardians / 5- Make Haste / 6- Eyes Full of Animal / 7- The Calling / 8- Lion's Den / 9- Within/Without / 10- The Valley of Roseless Thorns


Il y a trois ans et après une décennie d'absence, Midlake sortait de la tombe dans laquelle ont les avait trop vite enterrés avec un For The Sake of Bethel Woods attachant bien qu'un peu terne. Les Texans, emmenés par Eric Pullido depuis le départ de Tim Smith qui avait miné le collectif avec ses exigences perfectionnistes, ont longtemps pensé que ce cinquième album resterait sans lendemain. La machine s'est relancée lorsque le plaisir de la composition a repris le dessus avec l’enregistrement de l'électrisant "The Ghouls", flamboyant titre de folk-rock renouant avec les fulgurances passées du groupe.
Envoyé en éclaireur, "The Ghouls" creuse ainsi le sillon d'un album qui fait tout bien et qui renoue avec l'essence même du groupe : des harmonies vocales gracieuses, une instrumentation riche (piano, flûte traversière, entrecroisement de lignes de guitares acoustiques et électriques, cuivres) et surtout une incroyable puissance mélodique qui évoque la beauté sauvage des grands espaces. On retrouve ainsi sur ce sixième opus des titres à haut potentiel addictif à l'instar de l'excellent soft rock "Eyes Full of Animal" doté d'un riff discret mais hypnotisant, emportant l’auditeur dans ses pérégrinations chargées de mélancolie, ou encore le très catchy "The Calling" avec ses sonorités cuivrées ragaillardissantes.
Présenté comme une vaste méditation sur la résilience et l’espoir, A Bridge To Far n'est pas un pont trop loin mais vers le lointain, qui sait réconforter l'auditeur avec son lot de ballades folk inspirées : respiration bucolique marquée par la délicatesse de la flûte traversière sur "Days Gone By", enchevêtrement solaire et sensible du chant en duo avec Madison Cunningham sur "Guardians" ou encore flânerie chaleureuse aux accents californiens évoquant l'espoir de jours meilleurs sur le titre éponyme. A l'image de l’entraînante "Lion's Den" ou de la ravissante conclusion "The Valley of Roseless Thorns", les mélodies sont simples mais attachantes avec leur coloration pop séduisante et leur esthétique retro qui fait mouche. Les arrangements ont également été particulièrement travaillés avec des textures riches qui façonnent une atmosphère onirique et décalée, légèrement dissonante sur "Make Haste" et qui subliment la beauté pudique de "Within/Without", petit bijou agissant comme une étreinte enveloppante.
Avec son folk pastoral désuet, A Bridge To Far est un disque d'un autre temps particulièrement réconfortant et un compagnon de route tout trouvé passer l'automne et affronter l'hiver à venir.

















