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Critique d'album

Kurt Vile


b'lieve i'm goin down


(25/09/2015 - Matador - - Genre : Rock)
Produit par

1- Pretty Pimpin / 2- I'm an Outlaw / 3- Dust Bunnies / 4- That's Life, tho (almost hate to say) / 5- Wheelhouse / 6- Life Like This / 7- All In A Daze Work / 8- Lost My Head There / 9- Stand Inside / 10- Bad Omens / 11- Kidding Around / 12- Wild Imagination
Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"L'automne est en train de tomber et Kurt Vile nous propose la bande-son parfaite pour l'accompagner"
Erwan, le 13/10/2015
( mots)

L’automne n’était pas là depuis une semaine que nous parvenait déjà sa bande-son parfaite. À seulement 35 ans, Kurt Vile nous dévoile son sixième album en solo B’lieve I’m Goin Down…, le quatrième sous l’étendard très respecté de Matador Records. Très intime, délicieusement mélancolique, B’lieve I’m Goin Down… s’accorde parfaitement aux dimanches pluvieux et aux couchés de soleil de 19h en jouant entre indie rock nonchalant et folk teintée de sud.


Loin de la rock star déchaînée, Kurt Vile est plutôt le type discret. Ses longs cheveux lui tombant sur le visage et sa posture prostrée face au micro, tête légèrement baissée et guitare en main, lui donnent un air grunge passif qui correspond parfaitement à sa façon de chanter. Kurt Vile n’a pas à proprement parlé une jolie voix et on pourrait même aller jusqu’à dire qu’il chante parfois faux. Sa voix, c’est plutôt celle d’un conteur d’histoire comme l’Amérique en a connu dans les années 60-70 avec Bob Dylan, Neil Young et Bruce Springteen. Amateur de banjo, son rock indie/folk fait autant remuer la tête qu’il ne la vide, entre mélodies ensommeillées et rythmes sudistes au piano ou à la guitare.


Les 12 chansons de B’lieve I’m Goin Down... sont dans la plus pure lignée de ce qu’on connaît déjà du natif de Philadelphie. Kurt Vile nous promène de la fin de l’été à l’automne douillet, en commençant par se réveiller un matin dans la peau d’un autre ("I woke up this morning/didn’t recognize the man in the mirror"). Avec des faux airs de "Sweet Home Alabama", "Pretty Pimpin" est le titre idéal pour lancer le disque, et également en faire la promotion puisque le morceau aura droit à son clip pour sortir en single. Arrivent ensuite les premières notes de banjo quand commence "I’m An Outlaw", posant une petite ambiance de Western pour accompagner la solitude de ce hors-la-loi à la dérive. La chanson ne contient pas grand-chose, tant musicalement (un pont de presque une minute où il ne se passe absolument rien) que dans le texte. Mais l’atmosphère qu’elle instaure est d’une grande importance pour la suite du disque.


"That’s Life, Tho (almost hate to say)" est le premier vrai temps calme, triste même, de l’album, et aussi la première fresque qu’on y trouve (6min30). Un long arpège se déroule au-dessus d’un orgue discret pendant que Vile se perd dans quelques réflexions sur la vie, ses hauts et ses bas presque inévitables ("The law of physics have shown that a man must walk through life via peaks and valleys"). Ici, c’est plutôt l’influence de "Dust In the Wind" de Kansas qu’on reconnaît. Et ces six minutes trente passent finalement toutes seules, preuve de qualité dans une chanson si longue qui n’évolue pas spécialement de la première à la dernière seconde. Cette ambiance indie rock planante se poursuite avec "Wheelhouse", un titre similaire où les ornements qu’on peut entendre derrière l’arpège ultra répétitif de Vile sont le seul vrai intérêt à l’écoute. Alors que "That’s Life, Tho" pouvait tout à la fois s’écouter et se ressentir, "Wheelhouse" n’est en revanche qu’un travail (réussi) d’ambiance.


Les arpèges entêtants de Kurt Vile construisent deux autres chansons, "All In A Daze Work" et "Stand Inside", sur lesquels il n’y a pas grand-chose de plus à dire. Les arpèges se déroulent comme d’hypnotiques et apaisantes lianes de lierre qui viennent nous recouvrir avant de nous endormir. C’est peut-être là qu’on trouve les deux titres les plus ennuyeux de l’album, ceux dont on se serait passé. Mais quelques perles nous attendent encore pour nous réveiller après cette petite sieste de l’après-midi. On avait déjà eu droit à quelques notes de piano sur "Life Like This", mais la mélodie pop de "Lost My Head There" est la plus belle trouvaille que Kurt Vile ait faite sur son clavier. Quelques notes sautillent, le chant se fait un peu plus dynamique, et la seconde partie psychédélique grandiose fait de cette troisième fresque le meilleur morceau de l’album. On aurait aimé que Bad Omens, morceau instrumental d’un peu moins de trois minutes situé un peu plus loin, se trouve directement derrière pour poursuivre dans la même ambiance.


 


On arrive à la fin et les premières notes de "Kidding Around" effraient un peu. On se dit "oh non, encore une ballade guitare/voix avec un arpège, j’ai eu ma dose." Mais les quelques chœurs et le jeu de guitare finalement assez varié offrent un refrain vraiment sympa. "Wild Imagination" commence, et on a finalement un peu l’impression de finir le voyage au même endroit qu’on l’a commencé, d’avoir bouclé la boucle. Pour peu qu’on se laisse faire, B’lieve I’m Goin Down… est un joli voyage qui s’accorde parfaitement à un dimanche pluvieux comme on en connaît tant dans la capitale. Quelque temps plus faible qu’on accepte de vivre, comme on aime passer des après-midi à ne rien faire, mais aussi quelques très belles chansons qui montrent encore une fois que le discret Kurt Vile fait bien partie des auteurs/compositeurs les plus talentueux de sa génération. 

Avis de première écoute
Note de 3/5
Sombre Kurt Vile, adepte d'une folk délicatement envoûtante, soigneusement épurée, subtilement arrangée, l'américain livre ici un album d'une finesse acoustique des plus singulières. L'attention de l'auditeur s'égare pourtant dans des ambiances laineuses propices à une hypnose fatale et ce malgré de beaux morceaux ("Wheelhouse") et quelques prises de risques notoires (les plus rythmés "Bad Omens" et "Lost My Head There"). Un moment chaleureux pour amateurs de folk décharnée.
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