Fates Warning
FWX
Produit par
1- Left Here / 2- Simple Human / 3- River Wide Ocean Deep / 4- Another Perfect Day / 5- Heal Me / 6- Sequence #7 / 7- Crawl / 8- A Handful of Doubt / 9- Stranger (With a Familiar Face) / 10- Wish
Après avoir ouvert le XXIème siècle sur une tonalité progressive, froide, parfois électronique, Fates Warning revient avec un dixième opus plus direct, plus facilement accessible, plus accrocheur. Pas de longue suite même si certains titres sont d’une belle durée, mais des riffs ciselés et des mélodies travaillées, ce qui ne veut pas pour autant dire que les acquis des précédents volets sont oubliés.
Ainsi, l’album s’ouvre sur "Left Here" et son introduction acoustique, qui laisse se propager l’ambiance contrastée du titre, minimaliste par ses sons électroniques ou ses riffs limités et orchestral dans sa dynamique rythmique. Mais il ne faut pas que cette entrée en matière nous dirige vers une fausse piste, car la dimension progressive est assez légère sur cet opus : le plus long titre, "Heal Me", se cantonne à passer de l’introduction douce au Metal plus costaud, sans réelle phase expérimentale ou virtuose, si ce n’est un pont orientalisant de très bon goût. De plus, "Ride Wide Ocean Deep" qui joue sur l’atmosphère et les sons électroniques typiques de Disconnected, traîne un peu en longueur. Sur les parties plus progressives, c’est peut-être le défaut qui revient le plus souvent : de nombreux décollages attendus qui n’aboutissent pas (notamment au lancement du riff martelé à la fin du titre suscité). L’intermède "Séquence #7" en est un autre exemple. Ne soyons pas trop injuste puisque sur "Wish", cela marche totalement : la progression très lente et l'unité répétitive du titre permettent une explosion lors du solo de guitare puis du riff repris avec des accords bien plus lourds.
Car FWX essaye généralement d’être plus facile d’accès que le reste de leur discographie, soit grâce à des titres composés pour être accrocheurs comme "Another Perfect Day" (entre ses guitares acoustiques et son refrain un peu aguicheur) soit dans un Metal plus direct comme le très réussi "Crawl", presque grunge. Le risque est parfois d’être un peu redondant (le riff de "Simple Human" ou "Stranger (with a familiar face)") ou un peu trop consensuel avec l’esprit esthétique du temps ("A Handful of Doubt"). Chacun jugera puisque les limites ici évoquées sont hautement subjectives.
Ce que FWX confirme, c’est que Fates Warning possède au moins la qualité de ne pas proposer des albums calqués les uns sur les autres, et si certaines caractéristiques se retrouvent au fil de leur œuvre, des évolutions sont remarquables à presque chaque nouvel opus. Ici, le groupe a clairement choisit de proposer une œuvre plus heavy que progressive, plus rentre-dedans qu’alambiquée comme le pouvaient être ses deux prédécesseurs (dans des registres différents). Paradoxalement, s’il est loin d’être le plus réussi, il est peut-être un bon choix pour un premier contact avec le groupe. Il laisse par contre un goût amer puisqu’il marque le départ de Mark Zonder dont la signature rythmique est associée à l’identité de Fates Warning. C’est ce qui explique, en partie, le long silence discographique après cet album.