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Critique d'album

Empire Of The Sun


Walking On A Dream


(16/02/2009 - EMI - Electro-pop - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- Standing on the Shore / 2- Walking on a Dream / 3- Half Mast / 4- We Are the People / 5- Delta Bay / 6- Country / 7- The World / 8- Swordfish Hotkiss Night / 9- Tiger by My Side / 10- Without You
Note de 4/5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"MGMT en 2008, Empire Of The Sun en 2009, à qui le tour ensuite ?"
Nicolas, le 17/03/2009
( mots)

L'histoire n'étant qu'un éternel recommencement (c'est bien connu), il est toujours amusant de s'adonner au jeu des devinettes à l'heure où se pointe un nouveau groupe qui prétend surfer sur la hype du moment. C'est encore le cas aujourd'hui, alors allons-y : je suis un duo masculin jeune et hyper tendance, j'exerce dans le terreau électro-pop option psychédélisme rétro, je suis le sujet d'un buzz outancier dans tous les médias spécialisés, mes deux membres chantent comme des canards ayant un peu trop forcé sur les champignons hallucinogènes, et on ne sait plus trop s'il faut s'indifférer, s'emporter ou au contraire se gausser de leur look aussi improbable que ringard. Je suis, je suis... mais oui bien sûr, vous m'avez reconnu : MGMT ! Facile, non ? Eh bien en fait, non.

Car je ne suis pas MGMT, mais Empire Of The Sun. Autant donc l'avouer tout de suite : les deux huluberlus australiens partent avec un sérieux handicap dans la course à la branchitude. Parce qu'arrivant après le duo Goldwasser / VanWyngarden, parce que devant obligatoirement se frotter à Oracular Spectacular (l'album top hype de l'an passé, aussi grisant que surestimé), et surtout parce que n'ayant strictement aucune originalité musicale ni aucun message à faire passer. Ajoutez à cela des déguisements kitchissimes louvoyant entre Le Cinquième Élément et Spaceballs, sans parler d'un univers grand-guignol à l'extravagance confinant au ridicule (allez donc mater un de leurs clips sur YouTube, vous nous en direz des nouvelles), et vous obtenez par définition le groupe que tout le monde va adorer porter aux nues, ou détester, c'est selon.

De fait, il s'en faut de très peu pour ne pas balancer illico Walking On A Dream au tri sélectif tant il est vrai que les maniérismes vocaux de Luke Steele sont désagréables, l'homme nous infligeant inlassablement ses intonations nasillardes et ses accentuations emphatiques à un point proprement horripilant. Puis, le temps faisant son office, on finit par oublier de se focaliser sur le chant outrancier pour se rendre compte qu'il y a finalement de bons moments dans cet album, et parfois même de très bons moments. Plus encore, car "We Are The People"  décroche facilement la timbale du tube électro-pop de ce début d'année : impossible, en effet, de ne pas accrocher à cette mélodie aguicheuse qui s'étale au rythme de guitares acoustiques achalandées sur des étalages de synthés magnétiques. Pour le meilleur, on retrouve également quelques guitares électriques clinquantes dopées au rythmiques binaires déhanchées ("Standing On The Shore"), ou même de bonnes vieilles sonorités 80's ultrabright dans lesquelles se dilue une petite pincée de Bee-Gees ("Walking On A Dream"). Tout cela reste finalement frais et suffisamment bien pensé pour emporter l'adhésion.

Mais le rapprochement avec Oracular Spectacular prend également sa valeur dans le sens contraire, car si les quatre (allez, cinq) premiers titres de cet album-ci sont largement réussis, il n'en va malheureusement pas de même avec le reste du disque, qui alterne l'oubliable ("Tiger By My Side"), le médiocre ("The World", "Swordfish Hotkiss Night") et le pathétique ("Without You", digne d'un love slow à la David et Jonathan, pas moins). En définitive, malgré quelques bonnes trouvailles, cette pop électrisante ne parvient pas à tenir ses promesses. Pire, elle demeure aussi creuse que notre époque contemporaine écervelée qui se complaît dans l'amusement détaché au lieu de prendre à bras le corps les problèmes de ce monde. Aller tourner ses clips au Mexique et en Chine, et se compromettre en pitreries à deux pas de la plus extrême pauvreté, voilà un symptôme qui ne trompe pas. Quand on vous disait que ces deux énergumènes n'avaient rien à nous dire...   

Note de 3.5/5 pour cet album
Laura, le 25/06/2009

Prenez Nick Littlemore du très dansant groupe d’electro Pnau, apellez le Lord Littlemore, rajoutez lui une dent de devant, car le look Amy Winehouse est un peu has been, quelques cheveux et beaucoup de maquillage. Prenez également Luke Steel du groupe de pop/rock The Sleepy Jackson, dessinez lui une grosse bande blanche d’un goût discutable sur le visage, affublez-le d’une tenue à faire pâlir le costumier de Star Wars, et surtout, ce sera Emperor Steel pour les intimes. Secouez, vous obtiendrez alors Empire of the Sun, ce nouveau groupe tendance qui laisse perplexe au premier abord. En revanche, rien à voir avec le film Empire of the Sun. Non, Empire of the Sun n’a de rapport avec rien de déjà existant. A part peut-être un certain duo new-yorkais… Quoi, vous avez dit MGMT ? Certes, il est possible de rapprocher les deux groupes sous certains angles. Même goût douteux pour les peintures corporelles et les clips old school dans des recoins oubliés, mêmes voix torturées entre mutation pubère et laryngite aiguë.

Toute l’erreur d’Empire of the Sun est de ressembler un tant soit peu à MGMT, ce groupe qui a créé le buzz en 2008 avec son album Oracular Spectacular, porté au summum de la branchitude par les critiques. Même Nicolas Ungemuth avait enchainé adjectif sur adjectif pour vomir sa jouissance à propos d’Oracular Spectacular. Alors bien évidement, quand Luke et Nick ont pointé le bout de leur nez, avec leurs tenues horribles et leur idée de l’originalité, les fans de MGMT ont mis leurs mains en porte-voix et ont hurlé au plagiat.

Alors que le trip de MGMT est de peindre un paysage doux-amer de la jeunesse actuelle, dans le genre je m’assois au bord d’un ruisseau, je tue quelques bêtes, je me tartine de boue et je gémis, celui d’Empire est plus du genre je m’assois au bord du ruisseau, je me lève et je marche sur l’eau, et là, je me fais happer par une super capsule extra-terrestre à propulsion ionique.
Walking on a Dream porte bien son nom. C’est une sorte de rêve éveillé aussi coloré qu’un album de Mika, mais empruntant plus à l’électro fun de Pnau qu’aux guitares de The Sleepy Jackson. Luke Steel et Nick Littlemore s'amusent sur dix pistes (plus deux bonus à obtenir sur Internet) toujours optimistes, parfois étranges. "On veut changer le monde avec notre musique", précise Nick. Si un masque d’empereur et des ambiances déjantées suffisaient à faire tourner le monde un peu plus rond, ça se saurait, mais l’objectif est louable. Quoiqu’un peu fou. Tout comme les clips du groupe, tournés à l’autre bout du monde, dans des déserts avec des déesses et des cascades qui brillent, et dans lesquels Luke porte sa tenue à faire fondre un sanglier, tandis que Nick, affublé d’un legging et d’une jupe, se contorsionne comme un épileptique terrifié. Cependant, le groupe soutient ne prendre aucune drogue et s’insurge contre les artistes qui jouent pour "les femmes et la drogue". Eux sont cleans et veulent simplement rendre le monde meilleur. Pourquoi pas.

Walking on a Dream regroupe des titres dont le niveau d’originalité, voire d’étrangeté, varie fortement. Ainsi, les trois singles, "Walking on a Dream", "We are the People" et "Standing on the Shore" sont faits d’une pop assez classique agrémentée de synthés ou de chœurs. Pop classique cela dit, mais très soignée, un peu torturée mais toujours très fraîche. Certes, cela ne casse pas des grosses briques, mais un "We are the People" vaut bien un "Time to Pretend" de MGMT, pour le côté un peu retrospectif. D’accord, "Time to Pretend" a ce petit côté "on est des jeunes, on est voués à une vie pourrie, du coup on fait des bêtises", mais qui a dit que le côté optimiste d’Empire of the Sun n’était pas aussi "cool" ?

Montons un peu dans l’originalité. Avec "Delta Bay", on change d’ambiance. L’introduction en voix robotisée, puis le refrain haut perché aux sonorités étranges, et le "Down at Delta Bay" répété et répété nous donnent des impressions d’autres planètes. Où le Lord de Littlemore et le Emperor de Nick prendraient tout leur sens. D’ailleurs, qu’est ce que c’est, Delta Bay ? Ou plutôt, où est-ce ? On continue avec "Country", morceau instrumental construit en pyramide de sons bizarres, totallement hallucinant, à ne sans doute pas écouter sous l’emprise de drogues, sous peine de se retrouver projeté dans une autre dimension. L’apocalypse, c’est "The World" et "Swordfish Hotkiss Night". "The World", avec ses synthés grandioses saupoudrés de voix aiguës et d’une guitare pour humaniser le tout, induit une ambiance tellement travaillée que la piste serait digne de la bande originale d’un film d’extra-terrestres et de planètes oubliées. "Swordfish Hotkiss Night", quant à elle, pourrait bien être la chanson-blague de l’album. Une très bonne blague en tout cas. Des chœurs débiles, des paroles encore plus débiles (battant presque les paroles de Klaxons), et des poissons-scie. La piste, totalement funky, donne envie de bouger son arrière-train. Et sans rire, on sent cependant que la chanson est très recherchée, notament sur le refrain, où le "Breathing to the Beast" est prononcé dans un souffle à peine entendu, qui ressemblerait un peu au bruit d’un poisson(-scie ?) effleurant la surface de l’eau. Un millième degré assumé quelque peu jouissif.

Alors voilà, à chaque groupe son trip. Pour Empire of the Sun, ce sera plus dans le genre pistolets laser du futur et civlisations oubliées. Le fait est que le duo est très sérieux dans sa démarche, et nous en met plein la vue avec des titres colorés, dansants ou planants. Rien à voir avec le côté un peu brut d’Oracular Spectacular. Car Empire of the Sun crée son propre style, et Walking on a Dream est encore différent d’Oracular Spectacular. Luke est plus mûr et plus sérieux que sur The Sleepy Jackson, mais Nick est égal à lui-même, original et gesticulant ; une rencontre improbable mais réussie, qui donne un premier album excellent. Il ne reste plus qu’à voir si le groupe assure en live.

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