Bazarsonik
T.I.A.
Produit par
1- Rien du tout / 2- Les autres / 3- Dans l'air / 4- Apologie du mouvement / 5- Talking bollocks / 6- Oscar / 7- La ballade du pardon / 8- La Canaille / 9- Partir au combat / 10- Real and utopik / 11- Outro
Le groupe Bazarsonik nous livre son premier album, un autoproduit de grande qualité sonore et artistique, l’aboutissement de 8 années de démos, et de premières parties prestigieuses pour cette formation parisienne, devenant subitement une valeur sure, dont le nom laisse présager le meilleur que l’on puisse attendre d’un disque : un terrain sonore fertile, propice à la découverte et à la surprise. T.I.A. pour "There Is Alternative", est une réponse au "T.I.N.A." du dialecte économique pro-libéral, apparu pour la première fois dans la bouche de fer de Margaret Thatcher avec les mots "There Is No Alternative" afin de promouvoir sa politique. Un vaste programme pour ce disque qui se veut donc être une réponse à la doctrine globaliste et ses conséquences.
Et ce programme se développe avec la voix de Solistose, souvent rappée, ou simplement parlée, puisant dans un registre tantôt pessimiste, tantôt optimiste. Certes, le chanteur évoque quelques banalités, mais c’est avec une plume très agile qu’il le fait, jouant des mots comme Jimi Hendrix joue de la guitare : la même virtuosité. Bazarsonik s’exprime ainsi, en cohérence avec le titre de leur album, contre l’individualisme, et pour un autre monde, s’appuyant également sur des samples, comme dans le bien-nommé "Talking Bollocks" dans lequel participe malgré-lui, notre ex-président du Monde, George W. Bush.
Côté musique, la surprise est bien là : résolument rock dans le genre, mais également (et surtout) dans l’esprit, le Bazarsonik n’hésite pas à anéantir les cases dans lesquelles quiconque essaiera de le ranger, pratiquant une gymnastique des styles, se mouvant habilement entre différents genres musicaux des plus improbables, à la manière de The Clash dont ils s’inspirent ouvertement, et pour notre plus grand bonheur. "Dans l’air" conclue ainsi un slow par un Coupé-décalé africain efficace, "Apologie du mouvement" applique un rock-roots magistral alors que "La ballade du pardon" cultive des racines blues, quand "La canaille" développe un côté funk. Le tout respectant un schéma rock malgré tout classique, servi par une basse lourde, une batterie et une guitare. Un synthé vient révéler au disque une personnalité parfois électro, présente dans les styles Drum&Bass de "Partir au combat" ou Dub de "Real & utopik". Bref, un véritable bordel sonique très accrocheur.
Bazarsonik marque donc l’essai avec son premier opus, qui ne souffre d’aucun pêché de jeunesse, avec un album est très accessible, abouti, cohérent et laisse percevoir un groupe de scène ravageur. A suivre de très près, donc …