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Critique d'album

Elbow


Build a Rocket Boys!


(07/03/2011 - Fiction - Britpop classe - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- the birds / 2- lippy kids / 3- with love / 4- neat little rows / 5- jesus is a rochdale girl / 6- the night will always win / 7- high ideals / 8- the river / 9- open arms / 10- the birds (reprise) / 11- dear friends
Note de 5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Cinquième essai, cinquième coup de maître pour la bande à Guy Garvey"
Nicolas, le 20/05/2011
( mots)

Ainsi, on en reviendra toujours au même grief. Avec le recul, il n'est pas étonnant qu'Elbow n'ait rencontré qu'un succès aussi tardif, que ce soit en Angleterre ou dans le reste du monde, quand on sait que Guy Garvey revendique clairement et sans aucune honte l'influence de Genesis et de Yes sur sa musique. Quand on connaît les rapports haineux qu'entretiennent les médias envers le rock progressif, tout s'éclaire subitement. L'analyse des critiques successives de The Seldom Seen Kid et de Build A Rocket Boys! dans les Inrocks est à ce sujet proprement navrante. Le premier album se fait littéralement torpiller au motif de son ascendance (ouh que c'est long, mou, tarabiscoté et tout ce qui s'en suit), l'auteur allant gentiment jusqu'à signifier que si le groupe persistait dans cette voie, il ne rencontrerait jamais aucun succès. Manque de bol, quelques mois plus tard et de façon réellement surprenante, Elbow empoche le Mercury Prize, les ventes de l'album décollent et la formation mancunienne commence enfin à récolter ce qu'elle a semé depuis près de dix ans. 2011, même canard (boiteux) musical, mais cette fois-ci c'est un tout autre son de cloche qui nous parvient : c'est beau, c'est fin, ça prend le temps de développer, les arrangements sont chiadés, c'est quand même autre chose que Beady Eye (sic). Sans commentaire.

Les amateurs du coude, eux, se marrent. Et pour cause : ce cinquième album du quintette de Manchester ne diffère pas fondamentalement de ses prédécesseurs. Si Garvey et ses collègues ont peut-être mis l'accent sur quelques élans nostalgiques liés à leur passé de jeunes zonards, s'ils ont (en partie) renoncé à l'éclatement sonore et stylistique de The Seldom Seen Kid, ils n'en délivrent pas moins, une fois encore, cette pop smart et précieuse oscillant sans cesse entre ferveur et recueillement. Car ce n'est que ça, Build A Rocket Boys! : du raffinement, de l'élégance et de la poésie. Elbow se met avant tout au service de la musique, même s'il faut pour cela renoncer au sempiternel trio guitare - basse - batterie : la formule n'est pas une seule fois employée telle quelle sur le disque. A l'inverse, les cinq hommes ne reculent devant aucun ajout si tant est que celui-ci dessert les compositions : violons, cuivres, chorales vibrantes de naïveté lyrique, ou même simple piano - voix s'il le faut, et peu importe si le propos doit être délayé sur plus de huit minutes. L'excellence est à ce prix.

L'album est d'une construction absolument parfaite : double introduction simple et gracile ("The Birds", magnifique alignement de thème enchevêtrés, et "Lippy Kids", entre douceur et force émotive), double conclusion apaisée (rappel du premier thème ouvrant les coulées lumineuses du splendide "Dear Friends"), et double intermède central oscillant entre langueur rêveuse ("Jesus Is A Rochdale Girl") et pureté quasi-monacale ("The Night Will Always Win"), l'ensemble réalisant une ossature idéale pour encadrer les morceaux plus énergiques. Si aucun d'entre eux ne réalise le single parfait, tous apportent leur pierre à l'édifice et bénéficient de la grande voix bourrue et chaleureuse de Guy Garvey. Le rythme n'a plus qu'à venir d'une guitare clinquante ("With Love") ou d'une basse râpeuse ("Neat Little Rows"), à moins que le piano ne se mette lui aussi de la partie ("High Ideals", "The River"). Tout converge vers le point de ralliement qu'est "Open Arms", entonné en chœur par une foule à l'unisson. Une formule qui ferait hurler de rire si elle était employée par les Killers, ou U2, ou tout autre groupe de bouffons soit disant expert en soulèvement de masse, mais qui pousse ici au plus profond respect. C'est tout ce qui fait la force d'Elbow, cette simplicité, cette humilité qui rend tout artifice invariablement juste en toute circonstance et qui fait de Build A Rocket Boys! un album de grande qualité, encore une fois. Un album qui ne s'envisage que sur la durée et dans son ensemble. Un vrai grand album de rock anglais.

 

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