Top 10 des vacances Hors-série #1 - Spécial piscine
Pour occuper vos vacances, Albumrock vous offre cette année une série au principe assez simple : un rédacteur vous propose de découvrir ou de réviser un groupe plus ou moins culte en dix titres. Vous aurez droit à une sélection représentative qui vise à mettre en avant des morceaux par rapport à leur place dans le répertoire du groupe, sans toutefois renoncer à la subjectivité avec des choix parfois plus inattendus. Aujourd'hui tous à l'eau, on plonge dans le grand bassin, en s'intéressant aux albums ayant un environnement pisciné/ piscinable sur leur couverture...
10. No Hope, No Future - Good Shoes: Good Shoes est un groupe britannique aérodyamique n'ayant malheureusement sorti que deux albums au début des années 2000. No Hope, No Future est une pépite (chlorée) autant mélodique qu'au niveau des paroles désabusées "Go on to your next conquest/ but it's always the same mistake".
9. Hope Downs - Rolling Blackout Coastal Fever: Une magnifique piscine vide pour un groupe lui plein de ressources, il parait que Melbourne est devenue l'une des scènse les plus en vogue et active en matière de rock indépendant. Les RBCF, au-delà d'avoir un nom impossible à retenir, ont une sonorité tout aussi rugueuse qu'évidente. Empruntant le phrasé et la voix de crocodile aux paternels Midnight Oil, leur mélodie est bien plus indé-érudite, à mi chemin entre les Car Seat Headrest et les We Were Promised Jetpacks.
8. Tell Me I'm Pretty - Cage The Elephant: En supposant que la dame est devant le Blue Lagoon à Reykjavik, le visuel entre bien dans le top. Les Cage The Elephant, suivant le schéma habituel, délaissent une certaine fougue pour un album plus calme et up tempo. C'est ni folk ni à faire, c'est intimiste comme les Balthazar mais en moins rond. On sent que le frontman est un hyperactif, donc ça secoue toujours mais de façon un brin dramatique, comme les yeux bleus-blancs de la pochette.
7. The National - The National: On croirait voir Baxter Dury qui fait trempette. La voix est (un peu trop) en avant, entre Springsteen et Casablancas, mais le train se met en marche sous forme d'une "cold folk journey". Heureusement les National trouveront leurs propres rails par la suite.
6. Twenty One - Mystery Jets: Leur clip "Young Love" (clip où les musiciens jouent allongés) les rapproche étrangement de Good Shoes dans "The Way My Heart Beats" (où le groupe performent la tête en bas). On est encore sur un rythme effréné, qui emprunte aussi des notes glam, disco funk, et une voix en mode afrobeat, à la Vampire Weekend. Le fond du bassin est lui bien anglais, dans la diction et la fantaisie décalée. Un album bon sous tout rapport, qui sait aller explorer différentes ambiances sans les limer maladroitement.
5. Total Life Forever - Foals: Un album planant mais avec une pesanteur plutôt aquatique. Les Foals ont acquis la notoriété leur permettant de se distancier de leurs folles courses hippiques oxfordiennes de leurs débuts. "Spanish Sahara" reste le point d'orgue d'un album un peu plombant mais aussi qui permet de prendre le temps de se laisser porter par des morceaux longs et qui invitent à une certaine méditation. Vraiment de la plongée en piscine.
4. Night Thoughts - Suede: Les lads plus anglais que suédois sont toujours dans la course de natation. Héros pop de leur nation, et n'ayant plus rien à prouver, le "vieux groupe" montre tout de même une curiosité à se renouveler. "When You Are Wrong" a le brillant de "When You Were Young" de The Killers. Avec une mélancolie piquée à McCulloch. Et tout l'album garde cette tendance, ce qui en fait un effort homogène mais aux détours inattendus, dans les lignes de guitares qui entrent en collision avec la mélodie vocale ("What I'm Trying To Tell You"). Avec une morgue Beatlesienne jamais loin.
3. Leisure - Blur: Déjà on n'aime pas mettre de bonnet à la piscine, alors imaginez avec des fleurs... Prémisses, terreau de leurs futurs succès (: de leurs titres iconiques devenus des références) à venir, ça sent la Madchester psychédéliqie et les Stone Roses à plein nez, mais on est aussi en plein dans l'époque. On sent que le guitariste est pas dégueu et que le chanteur pas prêt à se limiter ("Sing"). Qualifié brillamment de "variant anglais"(par un magazine en rapport avec Manoeuvre, pour ne pas le citer), Albarn est dès le début un jeune savant fou de la pop qui laisse paraitre son envie de l'explorer autant qu'il aime l'honorer.
2. Californication - Red Hot Chili Peppers: Attention au plongeon, l'eau est bouillante ! De la lave dans la piscine, tel un oxymore. C'est vrai que cet album a propulsé les piments sous des très gros projos, et qu'il constitue une véritable marmite à idées, comme une valise remplie du nécessaire pour s'enjailler entre rap, funk et rock. Là de toutes façons on arrive au "top 3 indispensable", pour lequel la pochette parle à tous, et son contenu de boitier aussi.
1. Nevermind - Nirvana: Vous ne croyiez tout de même pas qu'on allait passer à côté de cet album mythique ? Rien à dire, puisque tout a déjà été dit. On peut juste se demander si Nevermind aurait eu moins de succès sans la provocation de sa pochette ? Sûrement. La spontanéité de se jeter à l'eau a payé, même si le succès a aussi été un prix à payer. Mais "never mind the bullock"...
Et vous, connaissez-vous d'autres albums pistoche ?