Jour 3: Plutôt Pink ou Rammstein?

Alors que les deux premières journées étaient ciblées respectivement sur l'électro et le rock, la troisième journée du Main square mise sur une programmation définitivement éclectique, voire franchement fourre-tout. Malgré une performance littéralement explosive des Lillois de
Skip the Use (Photo), qui enflamme le green room en guise d'ouverture, la fatigue se fait sentir et la scène secondaire s'est peu à peu transformée en lieu de repos. C'est donc assis et visiblement épuisé que le public assiste aux concerts de
Patrick Watson ou
Florence + the machine, toute de blanc vêtue et dont l'énergie scénique s'avère relativement surprenante...

Du côté de la scène principale, grosse déception pour les amateurs des gallois de
Stereophonics (Photo): Après une longue attente et suite à des problèmes techniques touchant la sono, le groupe n'assurera qu'un set acoustique radin, long de quatre morceaux. Si les "Maybe Tomorrow" et "Have a Nice Day" joués en solo et en acoustique par Kelly Jones, ou la sympathique reprise de "Don't Let me Down" des Beatles ainsi que "Dakota", sur lesquels le frontman est rejoint par Adam Zindani satisfont un public visiblement enchanté de voir enfin débarquer le groupe, on ne peut s'empêcher de regretter un show si court.... Une déception d'autant considérable que le groupe passe rarement dans l'hexagone. Kelly Jones, visiblement agacé, ne se prive d'ailleurs pas de résumer au mieux la situation en peu de mots et dans un langage peu courtois: "This is f***** Surreal!". (isn't it?)

Les problèmes techniques sont heureusement résolus pour le show a suivre, assuré par les
Gossip (Photo). Beth Dito et son groupe confirment la leur réputation scénique. La diva râle, crache, invective le public et joue de ses rondeurs sans complexes le temps d'un set très énergique lors duquel elle s'essaie avec plus ou moins de réussite à parler français, à coups de «bisous, bisous» et de «merci, merci!», entre les tubes "Love Long Distance", "Listen Up" ou "Heavy Cross". Un set efficace et rentre-dedans qui remet d'aplomb après l'amère déception suscitée par l'annulation de la prestation des gallois...

Autre demoiselle de caractère,
Pink (Photo) débarque sur la grande scène vers 20h00. Difficile d'imaginer qu'elle partage l'affiche avec les allemands de Rammstein pour lesquels une grande partie du public semble s'être déplacé à voir le nombre de t shirts, drapeaux ou tatouages a l'effigie du groupe. La chanteuse Pop initie une soirée riche en effets spéciaux démesurés, en arrivant sur scène dans une boite treuillée par une grue, pour arriver sur une scène aux couleurs d'une fête foraine. S'ensuit un set énergique et réjouissant, dont le moment fort constitue un improbable medley entre "Basket Case" des Green Day et "My Generation" des Who.

Comme convenu, Pink cède ensuite sa place aux allemands de
Rammstein (Photo). Show Millimétré, à mi chemin entre Disney land et une parade de la Wehrmacht, cru 39-45, le set des allemands fait dans le gigantisme visuel. Feux d'artifices, flammes, pylônes d'acier géants, mise en scène grandiloquente et effets spéciaux en tout genre, (en aurai-je oublié?) on en oublierait presque d'écouter la musique de ces chers teutons, (dont, d'ailleurs je ne comprends pas un mot des paroles, ce qui est probablement à mon avantage me direz vous). Il y a la assurément de quoi satisfaire les fans, d'autant que les classiques sont la ("Ich Will", "Ich Tur Die Weh", "Du Hast"), de quoi effrayer les 6/8 ans aussi, mais on ne peut satisfaire tout le monde et dans l'ensemble, on a ce à quoi l'on s'attendait, soit un show dantesque, riche en métal germanique...
Liens Photos:
Grande scène:
Yeasayer
Stereophonics
Green Room:
Skip The Use
The Bewitched Hands
Patrick Watson
Karavage