La série d'été d'Albumrock: #38 The Futureheads
Pour occuper votre été, Albumrock vous offre cette année une série au principe assez simple : un rédacteur vous propose de découvrir ou de réviser un groupe plus ou moins culte en dix titres. Vous aurez droit à une sélection représentative qui vise à mettre en avant des morceaux pour leur place dans le répertoire du groupe, sans toutefois renoncer à la subjectivité avec des choix parfois plus inattendus. Dans ce top 10 aujourd'hui, des nordistes dans la tradition post punk (de Newcastle), des choristes aussi et surtout qui manient la tierce like no one. Des peut-être has been en Grande Bretagne et des sous estimés (voire inconnus) en France: les Futureheads. Il serait pourtant dommage de s'en priver. N'hésitez pas à aller écouter aussi leur album de reprises, du Glee en (bien) mieux: Rant. Top 10 expéditif pour un groupe jouissif.
10. "Sun Goes Down" - The Chaos (2010) : "The sun goes down and the double life begins". Le post-punk est un exutoire à une tension ambiante et c'est la direction de ce titre qui dépeint une vie qui se doit d'être double pour ne pas être calcifiante.
9. "Struck Dumb" - The Chaos (2010) : 2 min 50 de chanson expédiée en mode "go and make your mother proud". Un morceau type des Futureheads avant qu'ils ne s'accordent à chanter ensemble régulièrement, sous forme d'ensemble vocal.
8. "Sale Of The Century" - This Is Not The World (2008): Le fond est dur, robotique et métallique, et pourtant éclatant sur le refrain, avec des inserts punks en outro. Que du bonheur, en trois temps.
7. "Decent Days And Nights" - The Futureheads (2004): Un vent de fraicheur pour ce morceau pulsatil/pulsatif, quel est le terme? Peut importe. Le morceau n'a pas d'intro ni de fin, il nous est juste lancé tout droit avec une gouaille communicative.
6. "Thursday" - News and Tributes (2006): La face a capella du groupe. Une chanson retenue à base de "ooh ooh" qui accompagne un quotidien décrit comme un poil barbant. Une parenthèse en-chantée.
5. "Mortals" - Powers (2019): La condition humaine répétée et balbutiée. Les phrases deviennent de plus en plus complètes et précises au fil du titre. Parfait à écouter dans des phases (de confinement) de vide où l'on a l'impression d'être dans une vie à répétition. Le "refrain" arrive à 3min pour nous libérer de la suffocation. Et quelle percée après ces couplets lourds et nébuleux. Car il faut de l'obscurité pour voir la lumière.
4. "Good Night Out" - Powers (2019): Encore un titre en forme de remède à la mélancolie. Sortir (le soir) fait du bien, et on y voit plus clair après. Avec des chœurs de supporters qui réchauffent son petit c(h)oeur également.
3. "Radio Heart" - This Is Not The World (2008): Le seul titre un peu joyeux d'un album très gris. Ni franchement enthousiaste, ni désabusée, ce morceau nous laisse exactement au milieu de deux sentiments. On a le choix entre deux faces, deux tendances, et c'est gentil que le groupe nous le propose. La fin nous laisse carrément en suspens.
2. "Hard To Bear" - This Is Not The World (2008): Ça démarre en pseudo country pour se calmer autour de conseils de post-rupture amoureuse. A mettre dans toutes les oreilles concernées : "You're not always gonna miss her t-t-t-t-touch".
1. "Meantime"- The Futureheads (2004): "You've stolen all you stories, and I don't have the patience". Le ras-le-bol de la bienséance qui veut qu'on entretienne des conversations vides. Indispensable d'en parler.
Vous pouvez également écouter la playlist sur votre application préférée (Deezer, You Tube Music, Qobuz et autres) via ce lien : https://www.tunemymusic.com/?share=n0b8pmrd2bqi