La série d'été Albumrock : #31 Led Zeppelin
Pour occuper votre été, Albumrock vous offre cette année une série au principe assez simple : un rédacteur vous propose de découvrir ou de réviser un groupe plus ou moins culte en dix titres. Vous aurez droit à une sélection représentative qui vise à mettre en avant des morceaux par rapport à leur place dans le répertoire du groupe, sans toutefois renoncer à la subjectivité avec des choix parfois plus inattendus. Aujourd’hui, une sélection un peu iconoclaste de Led Zeppelin.
10- "Good Times Bad Times", Led Zeppelin I – 1969. Qu’on s’entende, l’idée n’est pas de passer pour un cuistre, je pourrais tout à fait réaliser un top 10 avec des titres canoniques m’ayant fait vibrer comme n’importe quel amateur de rock. Mais à trop écouter un groupe, on finit par se lasser : personne ne nierait les mérites de "Stairway to Heaven", mais nombreux sont ceux qui ne l’écoutent plus à l’avoir trop entendu … Ainsi, quand on se surprend à vouloir parcourir à nouveau une discographie déjà assimilée, on essaye de le faire en empruntant des chemins de traverse : c’est donc un Led Zeppelin présenté sous un angle moins attendu que vous trouverez ici. Bon, je n’ai pas pu sacrifier "Good Times Bad Times", quintessence du groupe dans sa première période, avec une partie soliste aussi classique qu’impressionnante.
9- "D’yer Mak’er", Houses of the Holy – 1973. L’adoption du registre funk sans lui sacrifier sa nature rock, tel fut le choix de Led Zeppelin sur ce titre aussi surprenant qu’entêtant, au sein d’un album qui est peut-être leur meilleur.
8- "Tangerine", Led Zeppelin III – 1970. De nombreuses pièces acoustiques parcourent la discographie de Led Zeppelin, et leur troisième album est particulièrement orienté en ce sens – bien qu’il s’ouvre sur leur morceau le plus Heavy et speed de leur répertoire. Ecrite à l’époque où Page était un des Yardbirds, la pièce est mélancolique sans être plaintive – juste un peu de spleen amoureux.
7- "Nobody’s Fault But Mine", Presence – 1976. Presence est un album ambitieux voire mégalomane qui s’ouvre sur les dix minutes exceptionnelles d’ "Achilles Last Stand", et qui poursuit son chemin avec un bon nombre de pièces assez longues et osées. Il en va ainsi de "Nobody’s Fault But Mine", de sa sublime ligne de guitare mi-blues mi-orientalisante en osmose avec le chant ou de ses soli d’harmonica ou de guitare.
6- "Carouselambra", In Through the Out Door – 1979. Le dernier opus (sans compter Coda) de Led Zeppelin est étrange, il sonne comme une transition qui n’aura jamais lieu, avec des claviers plus aventureux et plus présents, un côté progressif en même temps plus lissé voire accessible. Le mystère reste complet sur ce qui aurait pu advenir du groupe dans les terribles 80’s, si la perte de Bonham n’avait pas eu lieu. Reste les morceaux incroyables comme "All of My Love" ou encore le très prog’ "Carouselambra" sur lequel Jones se lâche aux synthés. Improbable.
5- "Misty Mountain Hop", Led Zeppelin IV – 1971. A la fois chaloupé donc dansant, et heurté voire dissonant au chant donc plus déstabilisant, "Misty Mountain Hop" est un titre bien plus alambiqué qu’il n’y paraît.
4- "In the Evening", In Through the Out Door – 1979. Pouvait-on rêver d’une plus belle ouverture qu’ "In The Evening", notamment l’introduction à l’ambiance saharienne à la "Kashmir" et l’entrée exaltée de Plant ? Ben non …
3- "The Song Remains the Same", Houses of the Holy – 1973. Un des morceaux les plus puissants de leur carrière grâce à une introduction à tiroir véloce et complexe.
2- "When the Levee Breaks", Led Zeppelin IV – 1971. Placée en fin d’album, c’est un peu la pépite cachée de cet album exceptionnel, sur lequel "Stairway to Heaven" prend toute la lumière – le titre me fait l’effet d’un "Animal Magnestism" sur l’opus de Scorpions du même nom, masqué par "The Zoo". L’ambiance y est lourde, le tempo mesuré : il ne manque que les images pour être au cinéma.
1- "In the Light", Physical Graffiti – 1975. Plus le temps passe, plus je me dis qu’ils ont atteint ici leur sommet. Alors bien sûr, il faudra apprécier les aspérités progressives, les quelques expérimentations sonores ci-et-là, mais Robert Plant incarne parfaitement cette fantaisie audacieuse tenue au secret par les vrais amateurs du groupe.
Vous pouvez également écouter la playlist sur votre application préférée (Deezer, You Tube Music, Qobuz et autres) via ce lien : https://www.tunemymusic.com/?share=totqe46m9cal