La série d'été Albumrock : #23 The Walkmen
Pour occuper votre été, Albumrock vous offre cette année une série au principe assez simple : un rédacteur vous propose de découvrir ou de réviser un groupe plus ou moins culte en dix titres. Vous aurez droit à une sélection représentative qui vise à mettre en avant des morceaux par rapport à leur place dans le répertoire du groupe, sans toutefois renoncer à la subjectivité avec des choix parfois plus inattendus. Aujourd’hui, les cultes Walkmen.
10-"We Can’t Be Beat", Heaven, 2012. Un morceau pas forcément représentatif du reste de la discographie des New Yorkais, mais le travail sur les harmonies en crescendo est sublime. Ce n’est qu’une demi surprise de voir Robin Pecknold (Fleet Foxes) dans les crédits de cette balade acoustique nostalgique. "Give me a life that needs correction, Nobody loves perfection", fredonne un Hamilton Leithauser pour une fois dans la retenue. "We Can’t Be Beat" sonne comme le parfait testament d’un groupe conscient qu’il s’agit de son dernier effort.
9-"Little House of Savages", Bows+Arrows, 2004. Déferlement d’énergie pour la première apparition de l’album Bows+Arrows, premier réel succès des Walkmen. La voix de Leithauser est au bord de la rupture dans le registre aigu sur les ponts, Matt Barrick martyrise ses fûts et le reste de la troupe emporte tout sur son passage.
8-"Another One Goes By", A Hundred Miles Off, 2006. Structure typique pour ce titre de l’album le moins populaire du groupe. L’originalité des arrangements et le chant saccadé du frontman combinent pour offrir un résultat mémorable.
7-"Heaven", Heaven, 2012. Point d’orgue du dernier album en date du groupe, Heaven voit le quintet s’aventurer sur des terres plus pop. Les paroles sont mélancoliques mais la chanson sert surtout d’ode à la résilience. Une réussite indiscutable.
6-"Juveniles", Lisbon, 2010. Une des plus belles compositions du groupe, sur laquelle Paul Maroon joue avec les nerfs de la session rythmique en promenant ses accords chaloupés de manière nonchalante. La chanson parfaite pour ouvrir Lisbon, un des albums les plus mélodiques du collectif.
5-"Canadian Girl", You & Me, 2008. Le refrain et l’outro de cette balade typique du style des New Yorkais suffit à justifier sa présence dans ce top. Le morceau est un fan-favorite et inscrit les Walkmen dans la lignée de contemporains comme Arcade Fire ou The National.
4- "Angela Surf City", Lisbon, 2010. Nouvelle démonstration du talent de la section rythmique du groupe. La caisse claire en voit de toutes les couleurs, pendant que la guitare de Maroon glisse ses arpèges caractéristiques avant que tout ce beau monde ne propulse vers un refrain explosif. Un des morceaux cultes en live également.
3- "In The New Year", You & Me, 2008. Tout le talent du guitariste Paul Maroon et du clavieriste Walter Martin transpire sur le meilleur titre de l’album You & Me. Ces arpèges et accords faussement hors tempo et bordéliques procurent au morceau un charme désué et un caractère tout simplement unique. La performance vocale de Leithauser sur les refrains est bluffante.
2- "We’ve Been Had", Everyone Who Pretented to Like Me is Gone, 2002. Le titre emblématique de l’album qui permit aux anciens membres de Jonathan Fire*Eater, embryon des Walkmen, de gouter enfin au succès. Le groupe et son leader initial, le regretté, Stewart Lupton représentait aux yeux du public ce que les Strokes sont finalement devenus : le fer de lance et le catalyseur d'une génération prête à redorer le blason en cuir. Un échec cuisant, suivi d’une dissolution permettra aux musiciens de rebondir avec un nouveau leader à la voix rocailleuse. "We’ve Been Had" dresse sur fond d’orgue de saloon le tableau des espoirs déchus et c’est probablement très autobiographique. Une merveille…
1- "The Rat", Bows+Arrows, 2004. Le déferlement évoqué pour l’entrée numéro 9 de ce top n’était qu’une mince vaguelette en comparaison du raz de marée que représente l’instrumentation de "The Rat". Barrick frappe comme un sourd et rivalise de vitesse d’exécution avec la guitare de Paul Maroon, pendant qu’ Hamilton Leithauser défie l’auditoire de sa gouaille tel un Rod Stewart moderne. Un immanquable du groupe.
Vous pouvez également écouter la playlist sur votre application préférée (Deezer, You Tube Music, Qobuz et autres) via ce lien : https://www.tunemymusic.com/?share=ul6oryji08op