
Eurockéennes de Belfort 2010
- Introduction
- Au programme du 2 au 4 juillet
- Ceux qui ont répondu aux attentes...
- ... et ceux qui les ont déçues
- Les révélations
... et ceux qui les ont déçues
Charlotte Gainsbourg

Missy Elliot

Et tout avait presque bien commencé. Après 25 minutes de retard qui ne laissait rien présager de bon, et comblé par du rap en boucle, ce qui n'est pas pour mettre en forme les festivaliers plutôt loin du genre, il fait nuit, et le show peut commencer. Sortent alors des coulisses des êtres figuratifs, faits de tubes flous collés sur des danseurs couverts de noir. L'effet est réussi, et sur le beat, ils commencent à empiler les lettres de Missy, d'où la chanteuse apparaît comme dans ce bon vieux numéro de magie. Là, on a un instant de doute. PArce que bon, Missy, on ne l'avait pas vu depuis longtemps, et disons que l'actuelle ne ressemble plus vraiment à la pochette de Miss E… so additive. La reine du hip-hop a le cheveux long et la coupe… originale, et a tenté le maquillage forcé avec son plus beau jogging pour être plus à l'aise. Mais bon, on ne s'arrête pas à ça, elle enchaîne sur un medley de ses tubes, l'ambiance est bonne, ça commence bien.
Et puis ça s'arrête, et MIssy commence à parler. En anglais. Pendant dix minutes. La rappeuse doit ignorer le degré d'anglicisme des français, et ne réalise pas qu'elle est en train de perdre tout le monde. Et quand le monologue s'arrête enfin après dix coups de corne de brume, c'est pour enchaîner avec un titre… en playback. Un fait assez rare aux Eurocks pour être noté. Une grande partie du public arrête ici les frais, et part vers d'autres scènes, d'autant que l'ensemble du show continue sur la même veine. La déception est telle que des bouteilles de verres atterrissent sur scène, entrainant l'intervention d'un membre du staff sous l'oeil réprobateur de Missy. Du grand n'importe quoi comme on en avait rarement vu.
Julian Casablancas
