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Balthazar, interview au Grand Mix


Mathilde, le 17/04/2013
Ce soir c’est un peu une soirée du genre exceptionnelle qui se prépare au Grand Mix. En effet, pour mettre en valeur les prouesses des irréprochables Balthazar qui affichent sold out, Arte Live pose ses caméras à Tourcoing le temps d’un soir. Le dernier album des belges Rats a l’air d’avoir fait pas mal d’émules et c’est une belle soirée élégante et franco-flamande qui s’annonce. La marmaille était elle aussi au rendez-vous peu de temps avant, pour un goûter concert. Le temps que les tiots pouchins évacuent, et je me dirige vers les loges de la salle. Vient le choix irrévocable de la langue pour l’interview: anglais, néerlandais ? Je risque un : "Euh... français ? Patricia, la violoniste du groupe, parle couramment français ? Non ?". Non. Bon ce sera finalement Jinte, l’un des deux "frontman" du groupe qui accepte très gentiment de me consacrer du temps et dans un français bien plus classe que mon anglais ou mon super flamand. Itinéraire d’enfants bien élevés et bien doués.


Question classique : comment est né Balthazar ? Comment le groupe s’est monté au début ?
Marteen et moi on jouait dans la rue à Courtrai, chacun dans notre coin pour gagner de l’argent. On n’avait pas beaucoup de chansons vu qu’on jouait tout seul. Patricia m’a vu, on a fait connaissance et on a commencé à jouer avec Marteen. C’était cool parce qu’on avait du coup plus de chansons et on pouvait chanter dans différentes harmonies. En fait au début c’était surtout pour une raison économique (rires), car on gagne plus d’argent quand on joue à trois.


Comment vous est venue l’idée du nom Balthazar ?
Par hasard, en fait il n’y a pas vraiment d’histoire derrière ce nom. C’est juste qu’on voulait jouer en live, sur des scènes, et qu’on avait besoin d’un nom et on avait que ça comme idée. C’est trop tard maintenant pour changer, mais moi je suis assez content de ce nom car il a une connotation biblique. C’est un peu comme pour une personne, c’est un nom qui vit, qui grandit. On va le garder, s’il n’y a pas d’autres groupes qui s’appellent déjà Balthazar bien sûr (rires).


Vous vous êtes fait connaitre au début grâce au concours de musique Humo
Oui c’est très connu en Flandres, c’est vraiment un bon moyen d’acquérir une crédibilité pour un groupe, on a gagné le prix du public, en 2006.


... Et à ce moment là vous avez pu commencer à enregistrer des titres en studio ?
Non, nous étions encore jeunes à l’époque donc on était déjà très contents de pouvoir jouer sur une scène. On a juste enregistré des petits singles, c’était chouette. On n’avait pas vraiment l’idée de devenir un vrai groupe. On a décidé de faire un album en 2010, à ce moment là on avait un vrai son et on savait ce qu’on voulait, car avant on faisait un peu tout et n’importe quoi : du folk, de l’électro, c’était assez mauvais (rires).


Donc c’est comme ça qu’est né Applause, et à ce moment-là dEUS vous propose d’assurer leur première partie...
Je ne sais plus comment ça s’est passé exactement. Je crois que des amis de dEUS nous avaient vus en concert et qu’ils ont emmené le groupe lors d’une de nos dates à Anvers. Nous on n'était pas au courant. A un moment il y a eu un problème technique au niveau de la sono et on a entendu quelqu’un crier: " Allez, jouez encore !". C’était la voix de Tom Barman. C’était trop cool (rires). Après le concert il est venu nous féliciter et nous a proposé de venir en tournée avec lui. On était trop content parce qu’on admire évidemment beaucoup dEUS.



Les chansons sur Applause étaient assez pop et légères, sur Rats on sent une atmosphère plus grave ? Pourquoi ce changement ?
Pour notre premier album on voulait surtout faire des chansons pop intimes. A ce moment là on écoutait du hip hop, Gorillaz, et on voulait vraiment garder une base pop dans toutes nos chansons avec le même genre de batterie etc… Mais pour Rats on était plus confiants, moins attachés à ce que les critiques pouvaient dire de nous puisque l’album précédent avait plutôt bien marché. Et puis on avait vieilli, et bon la vie est trop courte (rires) donc on s’est lancé et on a fait un son qui nous ressemblait davantage. On n’avait pas vraiment dans l’idée de faire une musique plus intime, mais effectivement, les gens qui ont écouté nos démos on trouvé ça intimiste alors qu’ils "expectaient quelque chose de plus grand".


Il y a comme des influences de Gainsbourg sur Rats
Oui, nous aimons beaucoup la musique des années 60 comme Lou Reed et Gainsbourg. C’est vraiment cool ce que Gainsbourg savait faire musicalement, que ce soit avec des petits instruments ou avec un grand orchestre. Il faisait de la grande musique très intime, il avait réussi à trouver cet équilibre. Il y a beaucoup de productions maintenant qui manquent de caractère. Nous c’était précisément ce qu’on voulait, avoir un son particulier et du caractère dans les instruments. C’est peut être pour ça que Rats sonne plus grave.


Oui, Rats est un peu mélancolique…
Oui mais c’est pas une mélancolie triste. Nous chantons des chansons sur les trucs stupides de la vie quotidienne qui te font grandir. D’où le titre "Rats" qui fait référence à la face sombre, laide d’une personne, qui est aussi le côté le plus intéressant. Autrement on serait tous ennuyeux.


Il y a un gros travail sur la base rythmique dans Balthazar, il y a beaucoup de groove dans vos chansons...
Oui, en fait nous on trouve que la basse-batterie, ça fait tout dans une chanson. C’est suffisant. Après on ajoute un peu de guitares et de claviers autour de ça. Mais on n’aime pas rajouter trop de choses car on veut que ce soit efficace, "to the point". Comme ça c’est plus honnête.


Vous êtes déjà venus il y a un an au Grand Mix, ce soir vous affichez complet. Vous ressentez l’engouement du public pour ce deuxième album ?
Oui c’est génial ce qu’il se passe avec Rats. Là on a fait la Cigale à Paris, c’était énorme pour nous. On est habitués à remplir des salles comme ça en Belgique, mais en France c’est la première fois. On passe même à la radio en Belgique, c’est un peu étrange pour nous car on ne se considère pas comme un groupe FM qui compose des hits. Mais c’est chouette, on apprécie ce succès.


Comment expliques-tu la facilité qu’ont les belges à faire du rock ?
Nous ne sommes pas victimes d’une grande tradition comme en France. La France est un marché fermé aussi je trouve. Nous sommes un petit pays au centre de l’Europe, donc on prend les influences des pays autour, surtout les pays anglo-saxons. On est "outsiders", et c’est vraiment une bonne position pour aller piocher des petites choses partout et pour en faire ensuite un mix intéressant. Après c’est difficile de définir le rock belge, surtout avec la mondialisation et internet.


Et puis c’est facile pour vous de chanter en anglais…
Oui mais je trouve quand même étrange qu’on chante en anglais.


Vous pourriez faire des titres en néerlandais comme Clouseau (chanteur populaire flamand ndlr) (rires) ?
Ouiiii (rires), mais je pense que le néerlandais est notre langue quotidienne et l’anglais c’est plus pour le côté romantique et musical. Après on voudrait bien chanter en français mais c’est trop difficile pour nous.


Qu’est ce qu’écoute Balthazar en ce moment ?
J’en sais rien… Je crois qu’on écoute toujours les même choses.


dEUS peut-être ?
Non, je les connais trop pas cœur. Je ne sais pas… On écoute Nick Cave avec son nouvel album… Pour ce qui est des groupes jeunes, j’ai oublié leurs noms… En fait c’est étrange, mais j’écoute pas beaucoup de musique. C’est si difficile d’avoir un peu de silence quand on est en tournée... J’écoute jamais de musique en voiture non plus. On a trop de musique dans l’oreille, parce que c’est un peu notre boulot (rires). C’est comme quand tu vas dans une friterie, tu ne vas pas toujours commander que des frites (rires). Mais on essaie de se tenir au courant des nouveautés.


Merci à Jinte pour sa disponibilité. Merci à Nicolas Humbertjean pour m'avoir aidée à organiser cette interview.

http://www.myspace.com/balthazarband
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