↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Compte-rendu de concert

Kasabian


Date : 28/02/2012
Salle : Zénith (Lille)
Première partie : Belakiss
Mathilde, le 05/03/2012
( mots)
C’est les vacances d’hiver, l’occasion pour certains privilégiés de partir au ski. Direction le Zénith de Lille pour les autres, histoire de s’évader aussi, un peu.
Kasabian is in the place tonight et ça rameute beaucoup de gens de tous pays, et beaucoup de ferveur. Le groupe révélé en 2005 a été adoubé par les critiques anglaises, adopté par des jeux vidéo et fait le bonheur des musiques de matchs entre deux buts ou deux essais. Une formation du genre constante, qui a pondu quatre albums assez similaires, même si moins inoubliables en ce qui concerne le second et le troisième opus. Ce soir c’est le rock préhistorique de Velociraptor! sorti en 2011 qui va résonner et faire trembler les tôles de la salle lilloise.
 Première partie pas particulièrement intéressante avec le groupe Belakiss qui mêle sonorités de feu REM et poses lascives de la bassiste qui aurait pu faire partie du groupe Garbage. Rien de transcendant mais cinq titres pop en place et un groupe assez avenant pour faire patienter le public qui veut du lourd, du chêne massif qui percute.

Place à ceux qu’on attend. "Days Are Forgotten" ouvre les festivités, le public imbibé et bouillant est de suite prêt à pogoter. Le chanteur Tom Meighan se cache derrière ses lunettes de soleil à la John Lennon. Pas pour longtemps car sous son air détaché, l’énergumène fait preuve de générosité quand il s’agit d’adresser ses chansons à la multitude, en regardant l’audience droit dans les yeux. "Let me see your hands" s’exclamera-t-il tout au long du show. Le premier album est aussi mis à l’honneur et "Shoot The Runner" réveille les chevilles ankylosées d’avoir trop attendu. Puis "Velociraptor!" calibré "toutes oreilles" et on ne peut plus expéditif lance réellement la soirée. Quelle ambiance. Enlevez la scène et remplacez-la par de la pelouse et on se croirait dans un festival. Ou mieux, dans un stade. Ajoutez à ça les quelques anglais et leurs nombreuses bières qui profitent des blancs pour hurler ce qui ressemble à un chant de supporter de foot, et nous voilà propulsés en plain air, quelque part outre-manche. En confère les gobelets explosés partout par terre bien avant la première partie (dix gobelets ramassés, une boisson gratuite ?). En même temps c’est un peu le concept de Kasabian, un groupe de lads du nord de l’Angleterre à la morgue toute Gallagherienne (en plus sympathiques) et aux hymnes fédérateurs "faits pour changer la vie des gens" selon leur dires. Ambitieux projet. Et arrogance british à la louche. On prend le packaging en entier ou on passe notre chemin.
Sergio la tête pensante et grattante du groupe, apporte une certaine élégance et une dimension mystique qui contraste avec la bonhomie de Tom. De sa silhouette gracile et de sa voix claire, il apporte un peu de légèreté à ce groupe tonitruant, en insufflant notamment une note orientale arrosée d’absinthe sur le bien nommé "La Fée Verte". Puis il nous gratifie du titre inédit "Pistols At Dawn" qui rafraichit après deux tubes XXL tels "Club Foot" repris en chœur, et "Re-Wired".
 De la sensibilité, c’est nouveau, il y en a sur le dernier album et elle est synthétisée par le touchant "Goodbye Kiss". Tout ça peut être considéré comme une sorte de renouveau de la Britpop, qui réussit à rassembler une large communauté de gens de tous âges, amoureux des bonnes vieilles sonorités psyché à la Ian Brown et de l’attitude décontractée et pince-sans-rire chère à la perfide Albion. Sergio le hippie chic des années 60, Tom le squatteur de pub des années 90, et le batteur à l’allure intemporelle façon Fab Four, ils représentent à eux tous les temps forts de la musique et de la mode britannique passée à la moulinette 2.0, avec pour volonté unique de soulever les masses vers des sphères éthérées, douillettes et nostalgiques d’un rock épique, comme un dimanche après-midi à paresser au son de vieux 33 tours.



D’ailleurs le nom de leur dernier album Velociraptor! n’est rien d’autre qu’une invitation (injonctive avec ce point d’exclamation) à un grand bond dans le temps, une occasion de se frotter aux aspérités d’un rock rugueux bien loin de notre époque informatisée, et souvent considérée comme lisse, lâche et lassante à force d’individualisme et blablabla. On connait le refrain. Et ceux de Kasabian aussi (quelle transition). Nullement destiné aux fins mélomanes grincheux, ce groupe c’est juste une occasion de s’époumoner un bon coup sur des beats bien lourds à grand coups de "hahaha" à l’instar de leurs jumeaux les Kaiser Chiefs, mais avec plus de mordant et d’interpellations scandées parfois à la manière d’un rap. 
Ils peuvent aussi se risquer à sonner folk. On pensera d'ailleurs étrangement aux Black Keys sur l’enlevé "Fast Fuse". "Merci fucking beaucoup" lancera Tom. Puis "L.S.F" permettra au groupe de sortir avant le rappel, au son de la foule qui continue à chanter l’air de la chanson jusqu’à plus soif.  L’excellent "Switchblade Smiles" en forme de smash-beat sourd clôturera le set avec les plus anciens "Vlad The Impaler" et "Fire", qui sera sans surprise le dernier titre de la soirée, permettant ainsi aux pseudo-festivaliers d’un soir d’avoir sa mélodie en tête toute la nuit.
 De l’enthousiasme costaud tous bras en l’air, et ça fait du bien. Outre l’acoustique discutable du Zénith, le son aura enveloppé la foule tout autant que le jeu des projecteurs qui, une fois n’est pas coutume, était bien pensé. Sur la plupart des lives, les loupiottes sont subsidiaires et passent inaperçues, mais ce soir elles ont balayé et enveloppé tout à tour le groupe et la foule, créant un lien supplémentaire entre les deux parties. Des projos aussi présents que les musiciens, c’est assez rare pour le notifier.

Ample, c’est certainement le terme qui caractérise le mieux la performance des Kasabian. Un concert qui passe aussi rapidement que la foulée effrénée de ce fameux dinosaure. Good job. C’est ce qu’on appelle un concert honnête. Ce soir, le vélociraptor a envoyé du mammouth.


Photos de Belakiss: http://www.albumrock.net/photos/750-photos-concert-belakiss.html
Photos de Kasabian:http://www.albumrock.net/photos/751-photos-concert-kasabian.html

Setlist :
- Days Are Forgotten
- Shoot The Runner
- Velociraptor!
- Underdog
- Where Did All The Love Go?
- I.D
- Take Aim
- Club Foot
- Re-Wired
- Pistols At Dawn
- La Fée Verte
- Fast Fuse
- Goodbye Kiss
- L.S.F (Lost Souls Forever)

Rappel:
- Switchblade Smiles
- Vlad The Impaler
- Fire
Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !