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Compte-rendu de concert

Electric Callboy


Date : 29/04/2023
Salle : Olympia (Paris)
Première partie :

Joggings bariolés, coupes mulet et metalcore

Franck, le 15/05/2023
( mots)

Il y a 3 façons d’aborder un concert. La première consiste à privilégier l’écoute avec une attention particulière portée à la restitution sonore, la qualité d’exécution ou encore l’alchimie entre les musiciens. On privilégiera pour cela des salles de petites tailles afin de favoriser un cadre intimiste et de ne pas être perturbé par les éléments environnants (effets de foule ou hurlements incessants du public). Cela reste subjectif, mais une chose est sûre : quand les éléments sont réunis, le mélomane est en mesure de vivre de véritables moments d’exception, des instants où la musique parle d’elle-même et où le temps semble s’arrêter. La deuxième, nettement plus démonstrative, vise à chercher le spectacle tant sonore que visuel : projections lumineuses, mises en scènes, effets pyrotechniques et autres instants de communion avec le public. Certains sont devenus experts en la matière (Rammstein, Ghost, Muse) et ne lésinent plus sur les moyens pour en mettre plein la vue. Si les groupes de stade viennent naturellement à l’esprit, il existe toute une palanquée de formations bien plus modestes pour lesquelles la musique devient indissociable d’une imagerie quasi cinématographique (EZ3kiel, Hypon5e…). L’exercice du live prend alors peu à peu l’ascendant sur l’expérience studio… La troisième et dernière approche - celle qui nous intéresse aujourd’hui - consiste à se laisser complètement submerger par l’énergie du live, et appréhender la musique sous sa forme la plus ludique et fédératrice. Un état d’esprit qui semble tout approprié pour apprécier une formation comme Electric Callboy

 

D’abord connu sous le nom d’Eskimo Callboy pendant ses dix premières années d’existence, ce groupe allemand s’est construit une solide réputation scénique, au point de devenir un rendez-vous obligatoire pour de nombreux festivaliers (Hellfest et Motocultor en tête). Si le départ d’un de ses membres fondateurs en 2020 (le chanteur dénommé Sushi) aurait pu sonner la fin du projet, le combo a finalement su se relever et opérer un virage salvateur avec l’intégration d’un nouveau chanteur (Nico Sallach) mais aussi en optant pour un nom moins polémique et discriminatoire. Le groupe soigne désormais son image, allant jusqu’à retirer des plateformes ses anciens morceaux dont les paroles pouvaient être jugées offensantes. L’album Tekkno – sorti en 2022 – marque ainsi un nouveau départ ; une dynamique récompensée par une popularité qui n’en finit plus de grimper. Pour ce qui est de la musique, le groupe reste en phase avec ses racines, en continuant de proposer un improbable mix de metalcore ravageur et d’electro volontairement kitsch. Une association de styles qui a de quoi laisser perplexe, mais qui dispose de tous les ingrédients pour faire bouger les foules !

 

J’avoue ne pas être spécialement amateur de la formule musicale proposée (il m’est plutôt difficile d’écouter un album complet d’Electric Callboy), et ai clairement tendance - à tort ou à raison - à associer l’electrocore (si on peut appeler ça comme ça) à quelque chose de purement caricatural. Pour autant, je me faisais une joie d’assister à la fête, d’autant plus quand celle-ci se tient dans une salle telle que l’Olympia. La force du combo allemand réside finalement dans sa maîtrise du second degré (si ce n’est le troisième) : un trait de caractère que l’on retrouve bien évidemment en concert, mais aussi dans les différents clips du groupe (celui de "Pump It" valant son pesant d’or).

 

A peine entré dans l’antre de la mythique salle parisienne, l’ambiance se veut joviale et pour le moins colorée. Une partie du public s’est équipé pour l’occasion : tenues bariolées, joggings vintage et autres perruques mulets sont de la partie. Un rassemblement d’habitués, pour un sommet de kitsch décomplexé ! Certains concerts nécessitent une montée en intensité progressive pour mettre le public dans les meilleures dispositions. Pas de ça avec Electric Callboy. Dès les premières notes électroniques de l’explosif "Tekkno Train", la foule se déchaine et joue des coudes dans une véritable débauche d’énergie. On se laisse alors prendre au jeu, participant avec entrain aux différents pogos, circle pit et autres wall of death. Si vous avez passé une mauvaise semaine au boulot, cela s’avère être un excellent exercice pour évacuer la pression et éclipser tous vos tourments !

 

Les différents morceaux se succèdent à une vitesse folle sans pour autant montrer la moindre baisse de régime. Le groupe marque une pause bien méritée en milieu de set, le temps de proposer un solo de batterie suivi quelques minutes plus tard, d’une escapade délirante entre les deux chanteurs qui se livrent avec humour à un medley acoustique à l’eau de rose, à grand renfort de "Let it Go" (La Reine des Neiges) ou encore "I Want It That Way" (Backstreet Boys). Aussi insipides qu’improbables, ces petits interludes ont au moins le mérite de nous laisser reprendre notre souffle avant d’enchainer avec les titres les plus populaires des Allemands à l’image du fameux "Hypa Hypa", dont les paroles sont reprises avec ferveur par l’ensemble du public. 

 

Les cinq Allemands (à noter que le sixième membre du groupe manquait à l’appel) semblent galvanisés par un tel entrain et ne ménagent pas leurs efforts, déambulant avec énergie aux quatre coins d’une scène particulièrement fonctionnelle. Si l’énergie déployée par le groupe suffit à assurer le spectacle et à faire le bonheur des fans, il faut également saluer le gros travail effectué sur l’éclairage et l’aspect esthétique, renforcé par la présence d’un énorme écran LED projetant différents vidéoclips en arrière-plan. Alors que le show approche de sa fin, le groupe fait mine de s’éclipser à l’occasion d’un tombé de rideau laissant apparaître une mise en scène délirante (un gigantesque visuel mettant en scène les membres du groupe torse nu et exagérément bodybuildés). Nos gigolos électriques reviennent finalement à l’occasion d’un traditionnel rappel, parés de leurs plus belles perruques et prêts à en découdre avec les indispensables "Pump It", "Spaceman" et "We Got the Moves". 

 

Les Allemands n’ont clairement pas volé leur réputation, l’ambiance était incroyable et le public parisien a répondu présent. De la désinvolture et de la surenchère ressort finalement le pouvoir de rassembler et de divertir, à l’instar de certains nanars du cinéma dans lesquels le mauvais goût se voit élever au rang d’œuvre d’art. Comme dit plus tôt, il y a plusieurs façons d’aborder un concert. Si vous n’avez pas peur de vous faire des bleus et êtes prêts à dépenser quelques calories (et perdre un ou deux orteils dans la bataille), Electric Callboy devrait combler vos attentes ! Si vous en doutez encore, rendez-vous le 18 juin sur la mainstage du Hellfest.

 

Setlist:

Tekkno Train

MC Thunder II (Dancing Like a Ninja)

Hate/Love

The Scene

Castrop X Spandau

Supernova

Arrow of Love

Mindreader

Best Day

Drum Solo

Hypa Hypa

Crystals

Hurrikan

Fuckboi

Let It Go / When You Say Nothing at All / I Want It That Way (acoustic medley)

Parasite

MC Thunder

Rappel :

Pump It

Spaceman

We Got the Moves

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