Date : 10/06/2003
Salle : La Boule Noire (Paris)
Première partie :
Riké
( mots)
En ce jour de mobilisation générale, il valait mieux partir tôt pour ne pas être dérangé par les grèves. Arrivé sur le Boulevard Rochechouart pourtant de bonne heure, il y a déjà foule. Il faut dire que ce soir trois concert de taille on lieu. La Cigale accueille Tryo et un énorme public composé d'une multitude de jolie filles. Et non loin c'est l'Elysée Montmartre qui accueille les stars de Queens of the Stone Age.
C'est à la Boule Noire, c'est à dire la plus petite salle du boulevard, que Blankass signe son retour à Paris. A l'entrée il me semble reconnaitre Riké, le chanteur de Sinsemilia, mais étant donné le nombre de rasta présent devant la Cigale, j'oublie vite cette hypothèse.
Et pourtant, alors que Oüi FM avait annoncé un parfait inconnu en première partie, c'est Johan Ledoux himself qui est venu introduire Riké sous forme de surprise, et celui-ci d'entamer un set de son nouvel album solo.
Avant de commencer, il demande d'abord au public de s'asseoir prétextant qu'il en a pour un quart d'heure. Alors on s'asseoit, et ça crée une espèce d'ambiance plutôt sympathique, genre guitare autour d'un feu de camp. Les quelques 300 degrés de la salle conforte cette idée. Accompagné d'un certain Laurent en deuxième guitare dans un jeu plutot en soliste, Riké enchaine des chansons dans un style assez proche de Sinsemilia. Cependant les paroles m'ont l'air beaucoup plus étudiées et en général, c'est nettement plus calme.
L'évenement à lieu sur le dernier morceaux, avec un jeu style Mark Knopfler pour Laurent. Riké se plante, s'excuse et reprend au début avant de se tromper une nouvelle fois. "Promis c'est la dernière fois" dit-il confiant en recommençant. Tout se passe bien jusqu'à ce que ses paroles disent "nous recommencerons à zéro", ce qui ne manque pas de faire rire le public (attentif !), et Riké lui-même, obligé d'interrompre une nouvelle fois le morceaux. Heureusement la quatrième était la bonne, et Riké laisse sa place pour les Blankass en lachant un "foutez le bordel !".
C'était une excellente première partie !
Une petite demi heure après, c'est au tour de Blankass de venir chauffer les planches. Le groupe débarque sur un gros beat techno et les riffs de "L'ère de rien" se font entendre. Le public qui attendait ce moment depuis longtemps rentre dedans immédiatement comme un gros soulagement. Soulagement perceptible aussi dans le groupe, Guillaume nous fait part de son bonheur d'être là après 3 ans d'attente.
Coté musique, c'est bien-sûr parfait, l'enthousiasme générale rend le moment jouissif pour tout le monde apparamment. Les chansons qui s'enchaînent ont toutes l'air de tubes, même celles de leur récent nouvel album, déjà reprises en coeur par un public de connaisseurs. Les chansons les plus calmes sont mises de coté, sauf "Je reste" et "Pour la lumière", qui sont les deux seuls moment de répi, et c'est un véritable déluge de chansons à l'accordéon et grosse guitare que nous offrent les Blankass.
Guillaume et son Johan de frangin parlent beaucoup entre les morceaux avec un humour efficace. Ça fait franchement plaisir de voir un bonheur aussi enfantin dans leur manière de se comporter. Olivier, derrière ses fûts est tout aussi déchainé. Il nous livre un jeu dynamique et parfaitement carré. En fait, seul Bruno à la basse semble garder ses distance avec cet engouement général.
Un peu plus d'une heure après le début du concert, les premiers "au revoir" du groupe annonce le premier rappel. Le retour annonce une surprise de taille puisque c'est Spider Stacy (ancien membre des Pogues) qui vient fouler la scène pour entamer la drôle de version de "Another brick in the wall", celebre chanson du "The Wall" de Roger Waters (Pink Floyd), présente sur le dernier album. Ils enchainent sur "Monseigneur", titre du premier album, qui comporte un riff en 4 notes sur la fin sur lesquelles Johan ne peut s'empecher de nous refaire le jingle d'IN-TER-MAR-CHE, ce qui ne manque pas d'amuser la galerie.
Pour le deuxième rappel, Guillaume convit Spider Stacy de revenir à ses côtés pour interpreter "Death or glory" morceaux des Clash et glisse un "pour Joe" (Strummer) en hommage à la star récemment décédée. Un final du feu de dieu sur cette même chanson et Guillaume nous invite à revenir à la prochaine date parisienne qui aura lieu à l'Elysée Montmartre cette fois-ci.
Une salle qui sera certainement plus à la mesure du groupe.
Malgrés la courte durée du concert, tout le monde semble comblé et s'en retourne chez lui. Non loin, dans la rue qui jouxte l'arrière de l'Elysée Montmartre, le chanteur de QOTSA signe des autographes à ses fans les plus fidèles. C'est tentant, mais là je suis vraiment trop crevé. La scène française a ce truc qui fait qu'on vit à 100 % ces moment là, et qu'on en ressort totalement lessivé. C'est comme ça avec Blankass, c'est ça le rock'n'roll !