Verone
Retour au zoo
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1- Alaska / 2- Cameleon / 3- Jericho / 4- J'ai vu des chevaux sous la mer / 5- Tout est léger / 6- Derrière le ciel / 7- Retour au zoo / 8- Chanson de cale / 9- Cherokee / 10- Penser tout haut
Même si à la première écoute, la musique de Vérone peut laisser totalement de glace, de part son manque d'instrumentation ou ses côtés mélancolique et décalé, il faut quand même admettre que la découvrir petit à petit c'est comme se prendre une grosse claque toute en douceur. Au fil des écoutes, les morceaux prennent indiscutablement du relief et la voix de Fabien Guidollet fait mouche. Le son de Vérone est baigné dans un univers vaporeux, presque psychédélique (à l'image de la pochette), une pop subtile largement noyée d'électro où s'entremêlent les voix mixtes et délicates.
"Retour au zoo" est une invitation au voyage dans des contrées froides et lointaines. Ce n'est donc pas un hasard ci celui-ci commence en "Alaska". Morceau de très bonne facture, mais coupable de ne pas être suffisamment accrocheur pour une première piste. Ouvert sur une boite à rythme, plutôt mou dans l'ensemble, combien de personnes renonceront après l'écoute de ce premier titre ? Espérons que les vrais curieux, gourmands de musique iront plus loin pour admirer le "Caméléon", morceau très étrange au départ et largement relevé par la qualité du chant. Un chant subtil et paisible mais aussi très versatile, qui implique une certaine adaptation à chaque chanson. Mais ce qui rend cet album difficile d'accès est aussi son point fort, la diversité des titres rendant l'écoute palpitante d'un bout à l'autre.
Au beau milieu de cet album se cachent quelques petites merveilles, comme ce "J'ai vu des chevaux sous la mer" qui a déjà gagné sa place en radio. Les références à la mer et le côté vaporeux ne sont d'ailleurs pas sans rappeler l'univers de Kaolin défait de son électricité. Sur quelques accords de guitare, l'excellente "Chanson de cale" n'enlève rien à cette impression. Mais la palme revient à la chanson qui donne son titre à l'album, "Retour au zoo". Ouvert par le Banjo de Delphine Passant, ce titre est une petite merveille d'orchestration à écouter absolument au casque pour mieux se rendre compte de la richesse de la musique. Les sons de toutes sortes se succèdent et se mêlent avec une justesse impressionnante pour un résultat tout simplement épatant. L'album se clôture sur une note de tristesse avec "Penser tout haut". Un morceau qui laisse un arrière goût de mauvaise fin tant la musique et les paroles n'atteignent pas le reste de l'album.
Ce "Retour au Zoo" est un très bon album dans son ensemble, laissant découvrir par une musique aussi épurée que complexe, les talents de ce jeune groupe parisien très prometteur. Comme quoi il est possible de faire une musique attachante en utilisant des samples.