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Critique d'album

The Revivalists


Men Amongst Mountains


(15/07/2015 - Wind-up Records - Fusion Rock Soul - Genre : Autres)
Produit par

1- Keep Going / 2- Wish I Knew You / 3- Gold to Glass / 4- It Was A Sin / 5- Monster / 6- King of What / 7- Stand Up / 8- All In The Family / 9- Move On / 10- Need You / 11- Amber / 12- Bulletproof / 13- Fade Away / 14- Men Amongst Mountains
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Do You Know What It's Like, To Miss New Orleans ?"
Diego, le 08/03/2023
( mots)

Certaines villes prennent une place toute particulière dans le monde musical. La confluence de différents facteurs culturels, géographiques et temporels font que des cités deviennent des citadelles, garant du feu sacré de courants musicaux. On peut citer les exemples de Memphis pour le rock’n’roll, de Liverpool pour la pop, Seattle pour le grunge, Brooklyn pour le revival indie. En ne limitant pas l’analyse à la musique pour guitare, s'ajoutent à la liste Los Angeles pour le hip-hop, ou Paris pour la fameuse French Touch.                                                                                              
Le cas de la Nouvelle-Orléans est cependant particulier. Non seulement la ville de Louisiane est quasiment bâtie sur des fondations musicales, mais ces dernières sont également très éclectiques. Le jazz y occupe bien évidemment une place de choix. C’est également le cas des musiques traditionnelles indiennes, des fanfares, de la musique sudiste américaine comme la country cajun et des jam band de rock (de la pop au métal). Un spectre très large donc, qui confère à New Orleans un statut culturel quasi mystique.                                                                                                  
Le génial David Simon, tête pensante derrière les séries The Wire, The Deuce ou encore le récent et réussi We Own This City, ne s’y trompe pas lorsqu’il se lance dans l’aventure Treme, une ode en quatre saisons à la Nouvelle Orléans post-Katrina. La musique y est réellement jouée en live, prouesse technique remarquable reposant sur le talent des acteurs/musiciens souvent issus de la scène locale. La reconstruction (physique et sociale) de la ville se fait bien entendu à grand coups de brass band et de concerts dans des bars parfois improvisés. Lors de la dernière saison, Davis (campé par l'excellent David Zahn), personnage symbole de l’âme enfantine de la ville, assiste à un énième concert dans un bar. Le groupe mis en lumière est une formation locale, The Revivalists. Nommés ainsi justement en lien avec le contexte de renaissance de NOLA, le collectif est formé de huit musiciens, pas tous originaires de Louisiane, mais tous profondément adoptés par la culture locale.                                                                                                                                         
A la date de leur passage éclair dans la série, les Revivalists n’en sont pas à leur coup d’essai : les musiciens ont déjà publié deux albums de qualité, Vital Signs en 2010 et City of Sound en 2014. Le coup de projecteur télévisuel va cependant leur donner une exposition nationale qui servira de tremplin à la sortie de Men Amongst Mountains, sujet de cette rubrique.
Le disque sort en juillet 2015 donc, et reprend les choses à peu près où le groupe les avait laissées : du rock gavé de soul et de groove, à grands coups de cuivres et de tapis musicaux riches et complexes. La voix du frontman, David Shaw, est à la fois chaude et rauque ; elle est également puissante et souvent au premier plan des compositions.
Autant ne pas y aller par quatre chemins, le single de ce troisième opus, "Wish I Knew You", est un classique instantané. De l’atmosphère posée par l’intro au lap-steel, aux picorements de guitare funky, la partie instrumentale est quasi parfaite. Les cuivres épaississent l’ambiance en menant vers un refrain totalement imparable. Deux fois disque de platine aux Etats-Unis, la chanson est un triomphe, et peut-être aussi une malédiction. S’il est ardu d’établir une prouesse, la renouveler l’est encore davantage.                                                                                                                       
En effet, il est difficile d’extrapoler le jugement tout en superlatif de ce titre au reste de l’album. Loin d’être mauvaises, le reste des compositions souffre de deux défauts principaux : celui évoqué plus haut, à savoir l’effet de contraste face à une réussite implacable, et la longueur des titres. L’écoute complète de l’album (quasiment une heure complète), est un exercice non aisé.
La première moitié du disque est constituée de morceaux bien ficelés qui allient avec élégance et un certain sens du punch les éléments conventionnels de la musique rock et les touches de la fusion des genres typiques de New Orleans. Les cuivres emportent tout sur leur passage sur le refrain du premier titre, "Keep Going", qui sonne comme un hymne à la résilience et à l’optimisme. L’intro à la guitare et la voix de Shaw pavent une voie royale pour le très réussi "It Was A Sin", titre aux accents de rock sudistes que les groupes d’affiliation Lynyrd Skynyrd ne renieraient probablement pas. La recherche de l’apaisement est le thème principal de "Gold To Glass", en opposition directe avec son ambiance sombre. L’ensemble forme toutefois une chanson convaincante, où les Revivalists font de nouveau état de leur capacité à écrire des refrains accrocheurs.                                                       
L’esprit et la culture du jam band n’ont cependant pas tout à fait disparu des compositions du groupe : "All In The Family" s’inscrit clairement dans cette lignée de chansons structurées pour le live. Le très soul "Stand Up" est également calibré pour les concerts. Le groove se dégageant notamment de l’intro menée par le clavier et la basse permet de pardonner les paroles peu inspirées (on a bien compris que l’objectif n’était pas l’essai philosophique ici : "Stand up, if you’re out on the crowd, Get Down, make the doctor proud"). "Amber" fait la part belle à un finish survolté prometteur de prestations live incandescentes.                                                                                                    
Alors que sa voix pourrait s’y prêter parfaitement, c’est sur les morceaux les plus bluesy que David Shaw est le moins pertinent. Sur "Need You" et "Fade Away", le vocaliste pêche par gourmandise et en fait nettement trop. La frontière entre vulgaire chanson de blues et chanson de blues vulgaire est parfois ténue.                                                                                                                              
Ce Men Amongst Mountains se veut parfois porte étendard de la transversalité musicale de la Nouvelle-Orléans jusqu’à l’excès. Il est ainsi assez difficile de trouver une cohérence à l’ensemble des titres. Le folk "King Of What" n’est pas déplaisant mais peine à justifier sa place. "Bulletproof" sonne quant à lui comme du Kings of Leon peu inspiré, alors que "Monster" et ses faux airs d’intro indie à la Nick Zinner des Yeahs Yeahs Yeahs est plutôt réussi.
Les musiciens se révèlent au grand public avec cet album qui, bien qu’inégal, reste une réussite. Le fardeau des jam bands qui peinent à confirmer leur statut sur des enregistrements studios semble peser lourd ici, mais avec des prouesses du type “Wish I Knew You”, The Revivalists s’assure une postérité glorieuse.


A écouter : "Wish I Knew You", "Wish I Knew You", "Wish I Knew You"

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