Mephisto
A Call From Nowhere
Produit par
1- Craze / 2- Helpless / 3- View / 4- Freak / 5- Chemicals / 6- The Fools / 7- The Blues / 8- Free / 9- Miracle / 10- Sleep Addict / 11- Hands / 12- The Lucky One
Fondé en 2002 autour de Ghyslain Blandinières et de Jérôme Grailles, Mephisto est un groupe qui a pris le temps de voir évoluer les choses. Optant dans un premier temps pour la reprise de bons vieux standards du rock ( Led Zeppelin , Deep Purple et Jimi Hendrix pour ne citer qu'eux), le combo, au fil des rencontres et des changements de line-up, a peu a peu glissé vers la composition. Une première tentative voit naturellement le jour en mars 2006 sous la forme d'un EP 3 titres et, fort d'un accueil plutôt enthousiaste, le quintet décide de passer à la vitesse supérieure en enregistrant dans la même année leur premier album. Gonflé à l'électricité, tiraillé entre grunge et heavy rock, A Call From Nowhere pose les bases de la touche Mephisto et séduit par son panache.
Flirtant aussi bien avec les mélodies d'un Pearl Jam qu'avec le côté nettement plus progressif d'un Porcupine Tree , Mephisto nous offre douze titres aux ambiances ciselées et à la production soignée. Mais tout cela n'aurait pas eu autant d'intérêt sans ce petit plus qui colle aux tympans de l'auditeur dès les premières écoutes et qui imprègne l'ensemble de ce petit goût de reviens-y. Véritable ligne directrice de cet opus, la voix de Laurent Sanchez marque le disque de sa puissance et de sa maîtrise. Non sans rappeler, au passage, un certain Chris Cornell ( Soundgarden , Audioslave ). Et plutôt que de foncer tête baissée pendant plus de 60 minutes, le groupe préfère brouiller les pistes. Cassant régulièrement les rythmes et les ambiances ("Chemicals"), alternant entre piano aérien et guitares percutantes ("Helpless", "The Fools"), s'engouffrant aussi facilement dans un rock rageur et abrasif ("Sleep Addict") que dans une ballade mélancolique ("The Blues") et laissant même éclore quelques singles potentiels (notamment le très énergique "Craze" ou encore "Freak" et sa lente et douloureuse montée en puissance).
Tout ça pour dire qu'avec ce premier effort d'une grande qualité, Mephisto s'affranchit facilement des clichés collant aux basques de l'autoproduction pour nous balancer un album aboutit et suffisamment audacieux pour susciter un intérêt certain. Et vu que la scène ne semble pas poser de soucis particuliers à nos cinq musiciens, il y a fort à parier que le groupe fera rapidement parler de lui. Affaire à suivre...