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Critique d'album

Lysistrata


Veil


(01/03/2024 - Vicious Circle - Post Rock - Genre : Rock)
Produit par

1- Tangled In The Leaves / 2- Horns / 3- See Through / 4- Okay / 5- Rise Up / 6- Acid To The Burn / 7- Trouble Don't Last / 8- Artifice / 9- Feel The Shine / 10- Livin It Up
Note de 5/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Avec un album plus conventionnel, Lysistrata ouvre un nouveau chapitre de son histoire."
Mathieu, le 19/04/2024
( mots)

S’il y a bien un retour que l’on attendait avec impatience et ce, depuis quelque temps maintenant, c’est celui de notre explosif et imprévisible trio de Saintes, Lysistrata. Après un début de carrière sur les chapeaux de roues au sein d’une scène math rock/noise/post hardcore francophone un peu délaissée, nous nous sommes surpris à apprécier en 2022 PARK, leur collaboration éphémère au doux parfum indie pop construite aux côtés de François Marry. Une fois ce petit évènement derrière nous, le questionnement sur l’avenir stylistique du groupe s’immisçait inévitablement dans notre esprit, tant les deux projets différaient dans leurs approches respectives.


L’ouverture graduelle de Veil, bien que ne ramenant pas en terrain connu, rassure quant à la pertinence et les intentions du groupe, se mouvant finalement librement entre leurs multiples identités. “Tangled in the Leaves”, sur son ton faussement apaisé ramené par une guitare acoustique du plus bel effet, assure le rôle de catalyseur pour faire monter la tension et introduire comme il se doit “Horns”, premier single dévoilé en fin d’année dernière et (très) gros morceau de ce nouveau disque. Une nouvelle dimension plus mélodique vient instantanément imprégner le paysage sonore, guitare aérée en arpèges et chant privilégiant l’harmonie au son de gorge. Le spoken words, omniprésent jusqu’à lors dans les mimiques du groupe et qui collait à merveille avec leur goût pour les riffs asymétriques, semble délaissé de façon définitive, Ben Amos Cooper se laissant glisser vers un registre bien plus clair pour aligner ses textes, n’hésitant cependant pas à donner de la voix lorsque l’intensité sonore s’y prête. Jonglant entre un post-punk rêveur évoquant entre autres The Murder Capital (“Okay” et ses boucles synthétiques rappelant les émoluments aériens de PARK, le conclusif “Livin it Up”) et la gouaille plus incisive d’un post-hardcore heureusement toujours prisé (“Acid to the Burn”, “Trouble Don’t Last”, l'influence d'At the Drive In encore présente), notre chanteur-batteur, bien plus mis en avant que par le passé dans le mix final, façonne ce troisième album au gré de changements d’ambiances constants et de tempos instables.


Se frayant un chemin au travers des grands écarts stylistiques (la transition “Okay” - “Rise Up” et son raz de marée final interpelle), guitare et basse assurent une partition capricieuse, cassant les rythmes avec ardeur et saccadant les syncopes. Loin du charme des riffs alambiqués de The Thread qui nous avaient tant charmés en 2017, les 10 nouveaux titres sont ici plus cadrés, et présentent des structures plus conventionnelles (on dépasse rarement les 4 minutes). Si l’on est familier avec les deux précédents albums, il est dans un premier temps difficile d’accepter ce recadrage mais après plusieurs écoutes et le recul nécessaire, on se rend finalement compte qu’un tel pas en avant était peut-être nécessaire pour permettre au groupe de s'affranchir d'aprioris trop vite distribués. Le pari est ambitieux, mais la diversité et les refrains frontaux confortent dans ces partis pris, laissant le trio franchir un step supplémentaire dans son impressionnante évolution. On est ainsi conquis par le break de “See Through”, le contraste doux-amer de “Acid to the Burn”, les harmoniques grinçantes de “Rise Up”, l’intensité croissante d’”Artifice”, la basse massive balancée sur l’agressif “Trouble Don’t Last” et l’éloquent “Feel the Shine”, preuve que les gars en ont encore sous la pédale et ne se sont pas résolus à apaiser complètement leur formule.


En fin de parcours, on ne regrettera finalement que la durée expresse de ce long format (moins de 35 minutes au compteur), qui ne laisse pas le loisir de complètement s’imprégner de ce nouvel univers. Malgré cela, honorons tout de même cette hétérogénéité volontaire permettant au groupe de considérablement élargir ses frontières, quitte à perdre un chouia en spontanéité. Veil parvient, avec un peu de rigueur, à imposer sa maturité et se faire une place à part dans le répertoire de nos trois Français, qui disposent désormais d’un intéressant panachage pour s’imposer sur les planches. Lysistrata devrait de ce fait continuer à maintenir sa réputation scénique, remuant sur son passage les foules de l’hexagone armés de leur énergie salvatrice.


A écouter : “Horns”, “Okay”, “Acid to the Burn”  

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