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Critique d'album

Interpol


Interpol


(06/09/2010 - Pias - néo cold wave - Genre : Rock)
Produit par

1- Success / 1- The Undoing / 2- Memory Serves / 3- Summer Well / 4- Lights / 5- Barricade / 6- Always Malaise (The Man I Am) / 7- Safe Without / 8- Try It On / 9- All Of The Ways
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Interpol oscille entre l'ombre et la lumière. A l'auditeur de choisir."
Elise, le 21/09/2010
( mots)

Parmi les efforts auxquels doit consentir un amateur de musique, il y a celui d'accepter les évolutions d'un groupe, ses envies et ses désirs, malgré des espoirs divergents. Oui, beaucoup voulaient voir Interpol prendre un autre chemin, beaucoup ont espéré ressentir tous les deux ans l'excitation qu'avait généré Turn On The Bright Lights, et replonger ainsi dans le plaisir masochiste d'écouter une musique merveilleusement déprimante. L'effort est donc grand pour accepter le chemin choisi par Interpol, qui a décidé de rallumer un peu plus la lumière à chaque opus. Ce nouvel album éponyme où le nom du groupe est éclaté en morceau dès la pochette semble symboliser cette volonté d'évolution, mais que les fans se rassurent, on reste bien loin des bisounours ou d'un disque de Katy Perry.

Difficile de résumer l'ambiance d'Interpol, tant le groupe semble se refuser à jouer sur un seul tableau. Quand un titre construit sur cinq minutes une atmosphère d'étrange noirceur, le suivant se fait pop, sautille et s'envole. Une apparente incohérence qui nourrit les interrogations et donne du grain à moudre aux éternels dénonciateurs de la déchéance interpolienne. Pourtant, le particularisme, la personnalité de chaque composition reste. Avec un peu plus de pop-rock, Interpol ne fait pas du Wintersleep. Quand les synthés se font plus lents, on ne revient pas à Turn On The Bright Lights. Malgré la perte de son bassiste, le groupe maintient une ligne directrice, qu'on l'apprécie ou non.

Ainsi, l'écoute du single "Barricade" a pu navrer les puristes de la première heure. Très pop-rock, enlevé, efficace, radiophonique, le titre semble avoir été écrit pour assurer le succès du groupe lors de ses premières parties de U2. Oui, ce n'est pas un compliment. Pourtant, on ne peut nier une jolie écriture, une intéressante rupture de rythme et une mélodie prenante. Placé en juste milieu d'album, le titre se détache. Car au final Interpol n'est pas à son image. Plus représentatif, le morceau d'ouverture, "Success", dont les premières riffs rappelle le "Com'ere" d'Antics. Le rythme est posé, le chant maîtrisé, la montée judicieusement lente, et l'on retrouve, en fond, cette petite noirceur qui s'est toujours dégagée des compositions du groupe. Malgré tout, le changement est sensible, la batterie est sur une rythmique tournante enlevée, le chant devient ritournelle et Paul Banks reste dans les aigüs, portant le tout sans effort.

Et il faut bien le reconnaître, cette voix pourrait nous faire apprécier presque n'importe quoi. Même si le chanteur semble limiter les expériences et les effets, un titre comme "Memory Serves" fonctionne en grande partie grâce à cette tonalité vocale si particulière. Reste qu'elle s'apprécie plus sur le lent, sombre et répétitif "Lights" ou sur le torturé "All Of The Ways" que sur l'enlevé "Summer Well" dont le refrain aux choeurs aigus fonctionne moyennement. On réalise alors que le défaut d'Interpol est aussi d'avoir perdu un peu de sa sobriété. La pureté apparente, le travail dans la subtilité des précédents albums sont ici quelque peu délaissés, à l'image du trop plein lors du refrain de "Try It On", morceau pourtant bien écrit, ou d'"Always Malaise (The Man I Am)" qui aurait gagné en émotion en s'allégeant d'une certaine emphase. Et pourtant, malgré tout, quelque chose fonctionne. Difficile de ne pas se laisser emporter par la montée rythmique, par cette superposition presque bordélique de synthés, de choeurs et de percussions. Reste qu'il y a des limites à ce que la voix et l'ambiance peuvent faire apprécier. Ainsi, "Safe Without" est clairement un titre fainéant et il faut reconnaître que l'introduction de quelques mots d'espagnol dans "The Undoing" est particulièrement déstabilisante. Le groupe aurait pu s'en passer, le titre fonctionnant très bien sans, grâce à l'ajout de cuivres en fond, sur une montée tout en charleston et cymbales.

Interpol est un album plein d'incohérences et de fulgurances, oscillant sans choisir entre l'ombre et la lumière, s'ouvrant à l'un pour se dédier à l'autre. Le choix d'un titre éponyme sonne alors comme un aveu, Interpol se revendique aujourd'hui plusieurs facettes et ne se cantonera pas aux compositions sombres qui l'ont fait connaître. C'est dit, il va maintenant falloir l'accepter.

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