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Critique d'album

Gary Clark Jr.


JPEG RAW


(22/03/2024 - Warner Records - Blues / Garage - Genre : Rock)
Produit par

1- Maktub / 2- JPEG RAW / 3- Don't Start (feat. Valerie June) / 4- This Is Who We Are (feat. Naala) / 5- To The End Of The Earth / 6- Alone Together (feat. Keyon Harrold) / 7- What About The Children / 8- Hearts In Retrograde / 9- Hyperwave / 10- Funk Witch U (feat. George Clinton) / 11- Triumph / 12- Habits
Note de 3.5/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Gary Clark en pleine maîtrise de son flou artistique"
Quentin, le 06/05/2024
( mots)

Il y a 10 ans, Gary Clark Junior apportait une véritable bouffée d'air frais au blues américain, adoubé par la vieille garde tout en façonnant un son plus neuf et moderne et ancré dans une large palette d'influences allant du rock à la soul en passant par le funk. La talent du musicien et sa facilité à toucher à des styles aussi différents pouvait néanmoins laisser l'auditeur en recherche d'une cohérence d'ensemble et d'une ligne directrice claire un peu sur sa faim, comme cela a notamment été le cas sur notre site. Il est vrai que le Texan a cherché à brouiller les pistes depuis ses débuts. Promis à un destin de guitar hero (un énième...) Gary Clark a fait volte-face en délaissant parfois son instrument au profit d'autres horizons avec autant de fulgurances que de déceptions. Une identité musicale à géométrie variable donc, mais une vraie stabilité en revanche de point de vue des thèmes abordés avec un engagement politique fort et résolument ancré dans la défense des droits des minorités et de la communauté afro-américaine.


Sur ce nouvel opus, Gary Clark a souhaité de son propre aveu revenir à une approche plus brute et authentique, "sans filtres" donc, avec un contenu également moins politique et plus personnel qu'à l'accoutumée. Cette démarche n’a cependant pas empêché le Texan d'élargir une nouvelle fois son univers musical et d'explorer de nouveaux terrains de jeux avec un virage cette fois plus prononcé vers le hip-hop et le R'n'B moderne, tout en utilisant des samples du pianiste jazz Thelonious Monk et du bluesman Sonny Boy Williamson. Sorte de passerelle entre les époques, JPEG RAW rend également hommage aux sonorités des années 70, conviant ses aînés prestigieux tels que Stevie Wonder sur "What About the Children", dégoulinant de fuzz et de groove, ou encore Georges Clinton avec le très énergique "Funk Witch U". Certains titres comme "Alone Together" peuvent d'ailleurs apparaître un peu datés, plombés par des chœurs féminins un peu trop stéréotypés dans leur registre de soul mielleuse, bien que le morceau en question soit fort heureusement relevé par le jeu sensible du trompettiste Keyon Harrold. On préfère toutefois lorsque Gary Clark repart sur un blues-rock un peu garage, foutraque et crasseux, transpercé par quelques saillies d'harmonica comme sur "Don't Start", en duo avec la chanteuse Valerie June.


Dans le même temps, cet opus donne à entendre des titres dont la résonance se veut bien plus actuelle. Le début d'album est particulièrement réussi dans son éclectisme, passant du riff inaugural de "Maktub", sauvage et entraînant, qui nous plonge en plein désert africain, à l'hybride titre éponyme qui conjugue avec brio phrasé hip hop et touché bluesy plein de feeling à la six cordes sur fond de rythmique jazz. Sacré mélange, qui se poursuit avec "This is Who We Are" et son intro grandiloquente faite de chœurs lyriques débouchant sur un rythme sombre et accrocheur où Gary Clark fait parler la poudre à la 6 cordes avec un excellent solo. L’Américain pose assurément sa patte sur ces titres qui brassent large au niveau des influences mais s'avèrent particulièrement bien ficelés. Moins surprenant, l'hymne funk "Hearts in Retrograde" largement inspiré par Lenny Kravitz séduit moins malgré un mont bien pensé, tandis qu'"Hyperwave" tire son épingle du jeu, porté par un refrain puissant aux aspérités ombrageuses et une guitare jaillissante.


Enfin, parlons de la fin d'album avec un "Triumph" porteur d'espoir et au potentiel hymnique fort et attardons-nous surtout sur le renversant "Habits", d'une longueur de 9 minutes, point culminant de la discographie du Texan. Évoquant la perte de l'amour et la solitude, il s'agit sans doute du plus beau titre jamais composé et interprété par Gary Clark. Des arpèges lumineux servent une mélodie sensible qui enchaîne sur un second motif mélodique poussé à son paroxysme où les superpositions de lignes de chant sont un pur émerveillement et où la montée en puissance de la guitare accompagne parfaitement la forte progression émotionnelle du titre et son profond romantisme mélancolique.


Le prodige d'Austin poursuit ainsi son évolution musicale et s'offre un morceau de bravoure conclusif véritablement sublime qui justifie à lui seul que l'on s'intéresse à ce nouvel opus malgré un éclectisme qui saura une nouvelle fois ravir les amateurs de sa palette créative variée mais laissera les autres toujours aussi sceptiques.


 

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