Firmament
We Don't Rise, We Just Fall
Produit par
1- Firmament / 2- The Void / 3- Dreams of Misery / 4- Live in the Night / 5- Loosing You / 6- Hide & Seek / 7- On the Edge / 8- No Future / 9- Last Desire
À la manière de l’illusion du lapin-canard de Wittgenstein, la pochette de We Don’t Rise, We Just Fall joue avec nos sens : y voit-on la chute d’une sorcière déchirant le ciel étoilé ou le profil d’un sanglier-dragon hirsute ? Au-delà de cette illustration, c’est une confusion esthétique que la formation allemande Firmament souhaite instiller avec son premier album : We Don’t Rise, We Just Fall est-il véritablement sorti en 2023 ou est-ce une production de la fin des années 1970 ?
Dans sa présentation, Firmament assume pleinement sa volonté de nourrir le revival Heavy inspiré par la New Wave of British Heavy Metal et le hard-rock des deuxièmes 1970’s. En outre, bien que né en 2021, le groupe n’est pas formé de nouveaux venus puisque ses membres animent Tension dont le premier album (Decay) est apparu dans les bacs l’an dernier.
En ouverture, "Firmament" se montrez assez typique de cette scène revival, en vogue depuis une quinzaine d’années – le titre est riche de ses multiples transitions, de ses guitares jumelles, de son chant habité et de ses riffs enlevés. C’est ainsi que le groupe multiplie les pistes estampillées Heavy 1980’s, tels le direct "The Void", le speed "On the Edge", le plus hard-US et non moins accrocheur "No Future", "Last Desire" et "Hide & Seek" (au solo redoutable), où, aux côtés des gloires de la NWOBHM, l’influence de Wishbone Ash et de Thin Lizzy se fait particulièrement ressentir (faites-vous un avis avec le lancinant "Losing You"). Des titres remarquables qui participent à faire de cet album une référence du genre et l’une des sorties de l’année 2023 pour ce qui concerne cette scène.
Parmi ces morceaux de bravoure, nous pouvons isoler quelques pépites qui mériteraient de figurer dans les annales de la NWOTHM. "Dreams of Misery" par exemple, avec son petit riff à la Doobie Brothers, ses mélodies subtiles et son pont typé Wishbone Ash : il vient rivaliser avec les meilleurs représentants de la scène dont il reprend certaines caractéristiques (Hällas, Wytch Hazel, Tanith, Seven Sisters…). L’introduction de "Live in the Night" évoque également Hällas et son pont est proche des travaux Tanith, mais le titre développe un riff accrocheur plus moderne et un chant sombre dans la veine des compatriotes de The Night Eternal : il en résulte un petit chef-d’œuvre inoubliable.
Découvert un peu tardivement, We Don’t Rise, We Just Fall n’aura pas le privilège de trôner au sein d’un top de l’année 2023 alors qu’il aurait tout à fait mérité sa place : cette chronique sous forme de rattrapage espère pouvoir un peu rectifier le tir.
À écouter : "Firmament", "Dreams of Misery", "Live in the Night"