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Critique d'album

Bombay Bicycle Club


My Big Day


(20/10/2023 - Mmm...Records - - Genre : Rock)
Produit par Jack Steadman, Paul Epworth

1- Just A Little More Time / 2- I Want To Be Your Only Pet / 3- Sleepless / 4- My Big Day / 5- Turn The World On / 6- Meditate / 7- Rural Radio Predicts The Rapture / 8- Heaven / 9- Tekken 2 / 10- Diving / 11- Onward
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Un big album "
Mathilde, le 16/10/2023
( mots)

On ne les avait pas entendus depuis le confinement, les quatre du club des bicyclettes de Bombay sont de retour après diverses occupations de vie: une reprise d'études prestigieuses pour l'un, la paternité pour un autre... Ce sont des trentenaires confirmés et alopécie-sés qui reviennent l'air de rien, avec la sagesse et la retenue de leur tête pensante Jack Steadman. Jouant le jeu des Patreon et autres façons de se rapprocher de son public par des contenus (plus ou moins) exclusifs, les BBC avaient récemment livré des Q&A nostalgiques après ses quinze ans de carrière. On les connait très portés sur les formats de titres collectifs avec des choristes mais laissez-moi vous dire qu'ici, niveau featuring, les quatre de Crouch End (London) n'ont vraiment pas choisi les pécores du coin.

Le premier titre ne fait pas qu'ouvrir l'album, il ouvre grand les ailes, comme un rapace à la cinétique de vol large et étendu. L'esprit est résolument lo-fi urbain en phase avec la tendance, mais suffisamment orchestré pour qu'on y entende un air indien. De Bombay quoi, ça tombe bien. Il pose le parti pris de l'album, celui de nous plonger dans une ambiance feutrée qui n'est pas sans rappeler les amis Balthazar."I Want To Be Your Only Pet " est le petit cousin de "Eat, Sleep, Wake (Nothing But You)" de l'album précédent, avec une montée sur la pointe des pieds jusqu'au pont mineur qui scande "I want to let go and forget" en forme de litanie qui devient mantra autour d'un motif qui n'était au départ pour Jack qu'un riff pour s’échauffer les mimines sur sa guitare.  

A partir de là, les détours de style sont nombreux mais plutôt en forme de déclinaison avec en leur centre d'inertie le goût de la percussion étouffée et des voix confidentielles. "Sleepless" a des effluves fraiches d'All Saints qui auraient croisé un Fyfe Dangerfield. "My Big Day" avec ses légers accords de claviers psyché, appuyés par des accords de guitares saturées a un pont brillant type comic-strip. A la fois timide et massif, et finalement en mode chorale, le titre est d’une justesse et d’un dosage de pâtisserie. Chaque mesure est au sens propre une mesure. "Turn The World On" sera lui davantage électro folk, la guitare étant poinçonnée d’effets synthétiques. Bulleux, il pétille et éclate bien plus qu’il ne galope comme le font pourtant la plupart des ballades du genre.

Et puis une des meilleures artistes féminines anglaises apparait sur l’album. J'ai nommé Nilüfer Yanya qui vient "Meditate" façon revendication. Les voix sont symétriques: là où Jack a un timbre tremblant et aigu, Nilüfer a une tessiture grave et pleine "T-t-t-t take it" balbutient-ils de concert. Les pédales d’effet de guitare rendent le titre plus cinglant après qu'il ait démarré de façon sourde. La texture des sonorités fait régulièrement penser à des cuivres, ce qui dérive souvent en fanfare. Pas étonnant pour des gens qui avaient débuté sur un titre batucada (percussions brésiliennes) avec "Always Like This" en 2008

 C’est cette fois sur de rebelles trompettes que s’enchaine "Rural Radio Predicts The Rapture" et encore des rythmes de samba pour finalement finir sur un titre électro, plutôt cohérent quand on sait que son co-producteur  est Dave Fridman, qui a travaillé avec MGMT et les Flaming Lips. C’est du Lo Fi Hip Hop qui introduit qui la méga star du décidément méga bon carnet d'adresse des BBC, l'anecdotique Damon Albarn, qui s’insère dans toute cette sphère gazeuse en mettant son style très The Ballad Of Darren. L’album a été enregistré aux Church Studios dans le nord de Londres et le morceau éclate dans un finish de violons et des voix de Bowie.

La bande à Steadman a résolument un coté conservatoire (pas conservateur) classique, ce qui n'empêche pas une incartade kitsch sucrée années 80 boys band genre George Michael avec "Tekken 2" avec la superstar Chaka Khan ("I'm Every Woman"), puis "Diving" avec Holly Humberstone qui a des vrais airs de la talentueuse Liz Lawrence, ancienne choriste du groupe, et une intro à la Kishi Bashi. Finalement, le seul titre dépouillé de l’album "Onward" revient aux origines de Bombay Bicycle Club, avec plus de six minutes de baume cicatrisant anti rougeurs et réactions cutanées, pour les grands sensibles auditeurs, épidermiques ou non.

Album surprise, comme un anniversaire surprise, My Big Day peut représenter sa journée à soi, qui amène de bonnes choses inattendues mais non moins très bien maitrisées. Si seulement les EVJF, mariages, birthdays et autres joyeusetés obligatoires sociales pouvaient être aussi belles. Un des meilleurs albums de l’année, voilà tout. Le travail soigné individualisé des morceaux qui se répondent et se complètent en fait autant une oeuvre d’ambiance qu’une rondelle à disséquer. Plus beaucoup de cheveux dans le groupe (ils ont sorti un stylo qui donne une perruque à chacun quand on le secoue) mais du talent à ne plus savoir où donner de la tête. Et les featurings n’en sont qu’une preuve. Un album qui comme l’automne invite à être suffisamment nostalgique pour respecter son passé tout en laissant partir ce qui ne correspond plus. Les BBC constituent la ligue indie de la Bienveillance Bien Calibrée.

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