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Critique d'album

Barclay James Harvest


Barclay James Harvest


(05/06/1970 - EMI - Rock, rock progressif, folk - Genre : Rock)
Produit par

1- Taking Some Time On / 2- Mother Dear / 3- The Sun Will Never Shine / 4- When The World Was Woken / 5- Good Love Child / 6- The Iron Maiden / 7- Dark Now My Sky
Note de 3/5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"Moody Blues sans abris"
François, le 19/09/2024
( mots)

Il est injuste que Barclay James Harvest ait été surnommé "Moody Blues du pauvre", tant le groupe a su se montrer créatif dans son mélange de folk et de pop-progressive souvent illustré de pochettes somptueuses. Ou plutôt, c’est une injustice si l’on prend en compte l’ensemble de leur carrière et notamment celle qui s’ouvre en 1975 pour culminer en 1977 avec la correction de cet affront sur Gone to Earth (on pense au titre "Poor Man's Moody Blues").


Mais auparavant, il y eut plusieurs albums et même une discographie étoffée, de laquelle se détache seulement Once Again (1971) puisque Barclay James Harvest commença par multiplier les échecs au point de pousser son label (EMI) à les abandonner. Formé en 1966 à partir d’entités anecdotiques, BJH (pour les intimes) propose en 1970 un premier album marqué par le son des 60's dont la présence est parfois étouffante.


Ainsi, "Good Love Child" est un boogie aux clavecins digne des Beatles et "The Sun Will Never Shine" est chanté en chœurs et accompagné d’un mellotron, instrument à la mode depuis la fin de la décennie précédente (en partie grâce aux Beatles et aux Moody Blues justement). Des pièces un peu ringardes qui n’ont rien d’une fatalité, puisque "Taking Some Time On" parvient à mener brillamment sa beat-pop folky et électrique sur fond psyché (avec un solo un peu crado qui peut rappeler les Rolling Stones, quand ceux-ci étaient encore créatifs).


Mais s’il ne s’agissait que de la composition… Or, le groupe fait aussi le choix d’ajouter des orchestrations envahissantes et ronflantes qui à mon sens, mais c’est une affaire de goût personnel, n’ont été que très rarement pertinentes et très souvent never been, que ce soit chez Jean Ferrat ou chez les Moody Blues – qui en ont justement fait l’un des rares usages intéressants sur "Night in White Satin", expliquant le surnom attribué à Barclay James Harvest. "Mother Dear" possède ainsi toutes les qualités d’un "Black Bird", mais se retrouve gâché par ces orchestrations mielleuses, et "When The World Was Woken" est si pompier qu’il en devient presque risible. Un détail force tout de même le respect : BJH est accompagné de son propre orchestre, le Barclay James Harvest Symphonic Orchestra, avec lequel il se produisit plusieurs fois sur scène.


Cela permet néanmoins au groupe de participer au développement du rock progressif avec "Dark Now My Sky", qui commence par une séquence narrative accompagnée des seules percussions puis lance des orchestrations cinématographiques d’une grandiloquence malvenue, où seule la guitare électrique soliste rappelle que nous avons affaire à un groupe de rock. The Nice, puis Emerson, Lake & Palmer ou Beggars Opera font déjà beaucoup mieux, de façon moins grossière et surtout grâce à une alliance plus subtile entre la musique savante et le rock, plutôt que de simplement superposer une guitare électrique et une composition orchestrale sans inventivité. BJH avait pourtant la capacité de faire preuve de finesse, comme en témoigne "The Iron Maiden", aussi douce que les mélopées de Simon and Garkunkel.


Bien loin de la légende que le groupe allait écrire dans la seconde moitié de la décennie et en décalage complet avec les innovations du temps, Barclay James Harvest commence sur un faux départ qu’il mettra du temps à rattraper : mais il arrive parfois que la moisson soit tardive.


À écouter : "Taking Some Time On", "The Iron Maiden"

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