
Les Top 10 des Vacances : #84 Eels
Pour occuper vos vacances, Albumrock vous offre cette année une série au principe assez simple : un rédacteur vous propose de découvrir ou de réviser un groupe plus ou moins culte en dix titres. Vous aurez droit à une sélection représentative qui vise à mettre en avant des morceaux par rapport à leur place dans le répertoire du groupe, sans toutefois renoncer à la subjectivité avec des choix parfois plus inattendus. Aujourd'hui, place à l'indie pop de Eels.
10 - "Saturday Morning", Shootenanny! - 2003 : Mark Oliver Everett est un excellent parolier car il sait incarner ses personnages. Sur ce titre rock énergique il a eu l'idée de se mettre dans la peau d'un enfant qui s'ennuie le samedi matin, car lui se lève à la même heure tous les jours tandis que ses parents en profitent pour faire une grasse matinée !
9 - "Fresh Feeling", Souljacker - 2001 : Le concept du sample poussé à son paroxysme : E sample un morceau de son précédent album ("Selective Memory") pour en créer un autre complétement différent mais tout aussi génial ! Dans le genre il avait également passé un des ses morceaux à l'envers pour en faire un nouveau ("Dog's Life" devenait "Efills' God" - prononcé "It feels good"). Y a pas à dire, dans le recyclage Eels assure !
8 - "Hospital Food", Electro-Shock Blues - 1998 : Sur une musique jazz, E déclame son texte avec un phrasé proche du rap pour nous vanter les mérites de la nourriture dans les hôpitaux ! Un beau condensé de l'éclectisme et de l'humour du bonhomme !
7 - "Cancer for the Cure", Electro-Shock Blues - 1998 : "Cancer for the Cure" est un bon candidat au titre de composition la plus créative d'Eels. Elle démarre sur une section bruitiste, est rythmé par des bruits percussifs étranges et multiplie les ambiances dignes d'un film d'horreur. Les breaks inattendus se succèdent avant la montée en puissance finale. Le texte, quant à lui fait références aux décès des différents membres de sa famille (de cancer pour sa mère, de suicide pour sa sœur et de crise cardiaque pour son père). Une chansons cathartique, tout comme l'ensemble de l'album dont il est issu (qui est le grand chef-d’œuvre d'Eels), pour se remettre d'être le dernier membre encore en vie de sa famille.
6 - "That's Not Really Funny", Souljacker - 2001 : "That's Not Really Funny" est le dialogue improbable entre une musique de film d'espionnage des années 60 et un groupe de rock énervé façon "Song 2" de Blur. Mais où va-t-il chercher toutes ces idées ?
5 - "Grace Kelly Blues", Daisies of the Galaxy - 2000 : Pour le titre d'ouverture de Daisies of the Galaxy, E convoque une fanfare en guise d'entre-acte aux scénettes que sont les couplets : autant d'histoires racontant le destin de personnes non épanouies. Excellent conteur d'histoire, Everett parvient parfaitement à leur rendre vie le temps d'un couplet.
4 - "World of Shit", Souljacker - 2001 : E a le sens de la formule qui fait mouche : "In this world of shit, baby you are it". Impossible à traduire de manière aussi efficace (et sans dire de gros mots), grosso modo il dit à l'être aimé qu'elle est sa seule lumière dans un monde peu enviable. La composition est là encore très originale, utilisant des bandes passées à l'envers pour instaurer une ambiance des plus étrange à cette déclaration d'amour assez peu conventionnelle !
3 - "Tiger in my Tank", Daisies of the Galaxy - 2000 : Retour de la fanfare pour cette pop song rigolote et fraîche aux mélodies irrésistibles.
2 - "Flyswatter", Daisies of the Galaxy - 2000 : Flyswatter illustre aussi bien le talent de songwriter pop d'E que son goût pour les expérimentations sonores. La mélodie de glockenspiel du début est mise à toutes les sauces, sans qu'on ne s'en lasse jamais tellement elle est bien trouvée.
1 - "Last Stop : This Town", Electro-Shock Blues - 1998 : Sorte de petite pièce de théâtre en 3 minutes, E y dialogue avec le fantôme de sa soeur suicidée (interprétée par son batteur Butch). Sans faire attention au texte, on ne se douterait pas qu'il traite du décès d'un proche tellement la musique est légère et joyeuse. On retrouve là encore tout un tas de bidouillages sonores, qui étaient la marque de fabrique du groupe pendant leur âge d'or.