
31emes Rencontres des TransMusicales de Rennes
- Introduction
- Jeudi 3 Décembre
- Vendredi 4 Décembre
Vendredi 4 Décembre

La soirée commence réellement sur les chapeaux de roue dans le Hall 3 avec FM Belfast (photo), groupe islandais cocasse et attachant, complètement surpris par l’accueil enflammé que lui a réservé le public rennais. Il y a même un groupement d’Islandais et d’ex-immigrés Erasmus de l’université de Reykjavik qui les acclament sur le côté droit. FM Belfast font dans l’auto-dérision tout en assénant des chansons électro-portnawak d’une efficacité imparable, dans le genre Hot Chip surmotivés. Ils nous gratifient d’une formidable pseudo-reprise de Killing In The Name Of, avec moult doigts d’honneur et "Fuck yooooou". Nœuds papillons, chemise serrée et collants rouges, c’est le gros staïle, et on aime ça. En über bonus, sur le côté gauche de la scène, se place le type qui ne sert musicalement à rien (il tape vaguement sur un tube pour faire du bruit) mais qui danse comme un dieu (bourré à une party chez Régine) et porte le chapeau napoléonien à la perfection. Il est à peine 21H30 quand FM Belfast met fin à son show extravagantesque, et pour certains spectateurs, l’apogée de la soirée est déjà passée.

Quittons donc The Phantom Band pour nous diriger ver le Hall 9 qui accueille Terry Lynn. Attention à ne pas prendre sa pinte de bière pleine, car ça bouge sévère sur le reggae dub de la jeune Jamaïcaine (qui arbore d'ailleurs une fantastique coupe afro).
Un détour vers le concert de Detroit Social Club pour réaliser que le pop-rock anglais n'a toujours pas changé de recette. Ça joue fort, la voix n'est pas désagréable mais il n'y a là rien de goûteux, c'est forcément et rapidement ennuyeux. Pour voir et écouter de l'inédit il fallait s'attarder un peu avec Jessie Evans (photo). Cette américaine à l'art de se trémousser n'importe comment tout en faisant de l'effet. Surtout à la gent masculine je suppose... En meneuse de sa propre revue, elle danse sur les frappes de Toy Dammit, ancien batteur d'Iggy Pop, puis l'accompagne de son saxophone. Sûrement un peu essoufflée, ses parties chantées n'ont toutefois pas vraiment convaincu. Et puis de toute façon l'heure d'attraper la fièvre était venue...

C'est exactement ce que rate The Field , un groupe de prog-rock instrumental. Des chansons sans originalité et incroyablement répétitives (et longues) qui se veulent dansantes, un arrière plan expérimental animé qui fait mal à la rétine ("C'est de l'Art"). Le public est étrangement ravi. Vite, fuyons !
En errant, on se retrouve chez Major Lazer dans le Hall 4. Soit un spectacle à des lieues de Fever Ray, avec DJ à casquette, rappeurs survoltés qui "toastent" sur la musique remixée et danseuses quasi à poil (dont une qui se bûche violemment en essayant de descendre d'un énorme ampli). Sans conteste un grand moment d'élégance avec simulation de coïts, pantalons qui tombent sur un calbute apparent, et bouge ton boule, wesh. Finalement une horde de bitchy spectatrices est invitée à monter sur scène. Pour rajouter à cette jouissive consternation, on aperçoit parmi elles Jessie Evans qui s'y démène en justaucorps doré.
Et pour le dernier concert de la soirée, nous allons voir The Wankin' Noodles, qui avait déjà fait sensation en ouverture d'Art Rock 2009. Six mois plus tard et alors qu'il est très tard, 3h30, les Briochins ont remis ça en grand. Le chanteur, bien que filiforme, est taillé pour la scène. Ses déhanchements et son énergie sont assumés sans arrière pensée. L'énergie de ses acolytes est aussi brute et leur rock à l'état pur a mis le hall 3 en ébullition. Ce petit groupe là a tout d'un grand et peut déjà rivaliser avec les anglo-saxons. Avec nous, c'est sûr, vous en entendrez encore parler.
Exténué il était enfin temps de s'en aller, non sans avoir recroisé nos amis les gendarmes pour souffler sans excès en leur compagnie. Alors que ces 31èmes rencontres des TransMusicales de Rennes auront surtout été marquées par leur retour au Liberté...