
The Riven
Il aura fallu se perdre un peu du côté de Fourvière pour atteindre la salle - Rock n'Eat, dans le IXème arrondissement de Lyon, au bord de la Saône, mais le jeu en valait la chandelle. Je ne parle pas seulement du concert mais également de la salle en elle-même, laquelle m'avait été vantée par Clément, chanteur d'Altesia, alors que le groupe de Metal progressif venait de s'y produire en octobre 2021. L'ambiance y est résolument rock, de la musique diffusée en fond sonore à la sélection de bières (dont la Rock n'Eat 6.66% brassée en Haute-Loire et décidemment très - trop?- savoureuse), en passant par les tenanciers qui semblent être de véritables passionnés et bons connaisseurs de la scène (sympas en plus). De plus, la taille modeste offre la possibilité de vivre un concert dans les conditions optimales, et l'ambiance sous-sol ajoute du piment à l'ensemble (on ne parlera ni de l'arrière salle avec billard, ni de l'étonnante rangée de cellules qui borde la salle du show). Bref, un endroit assez remarquable. Ah oui, on peut aussi manger des burgers et pizzas à des prix raisonnables.
The Riven
Soirée suédoise au Rock n'Eat donc, en commençant par un groupe émergent dont nous avions vanté les mérites du premier album, The Riven. Dans la lignée de nombreuses formations scandinaves, celle-ci est menée avec brio par une chanteuse, Charlotta Ekebergh, dont la prestation fut réellement enthousiasmante : elle occupe énergiquement la scène et use de sa voix grave avec conviction. Le reste de la troupe est également au point, avec des guitares parfois jumelles, et des propositions esthétiques variées entre hard-psyché et hard-rock plus direct. En plus des titres issus de leur premier opus, The Riven a composé sa setlist avec ses singles plus récents ("Moving On") ainsi que des extraits de son futur album prévu pour septembre ("On Time"). De quoi susciter une concurrence sérieuse dans ce registre (dans lequel Blues Pills a fait son nom) et mettre l'eau à la bouche pour cette sortie prochaine, semble-t-il encore plus branchée hard-rock, dont nous ne manquerons de vous parler.
Setlist
Moving On (single, 2020)
On Time (Peace and Conflict, 2022)
Sweet Child (The Riven, 2019)
Shadow Man (The Riven, 2019)
Finnish Woods (The Riven, 2019)
Windbreaker (single, 2020)
Fly Free (Peace and Conflict, 2022)
Death (Peace and Conflict, 2022)
Dead Lord
Le Thin Lizzy du XXIème siècle est suédois et s'appelle Dead Lord. Cela passe par le nom ("Dear Lord" ?), l'abondance de twin-guitars dans les chorus comme dans les riffs, et dans le look du leader, Hakim Crimea (chant et guitare). Malgré une tournée intense en Europe, Dead Lord a déployé une énergie folle devant un public visiblement acquis et bon connaisseur de leur discographie (quatre albums, un EP vient de paraître, Dystopia). Les titres défilent sans interruption, rageurs et accrocheurs, bien que les musiciens n'hésitent pas à mettre les bouchées doubles quand il s'agit de faire fuser les notes de guitare (dans une harmonie toujours impeccable). Les soli et passages instrumentaux peuvent parfois être longs, véloces, mais sont toujours bien vus. C'est puissant, propre, la sauce prend tout de suite grâce au charismatique Crimea qui n'hésite pas à se donner en spectacle. Pour les amateurs d'Hard-rock énergique traditionnel, le concert a dû passé bien vite une fois le rappel annoncé, mais celui-ci s'étend longuement avec quelques uns de leurs petits tubes perso ("Hammer to the Heart", repris en coeur) ou d'autres empruntés à des gloires scandinaves ("Sleeping My Day-Away"). Bref, un concert exemplaire de bout en bout.
Setlist
Distance Over Time
Too Late
Bridges
Evil Always Wins
With Heads Held High
Outro
Messin’ Up
Darker Times
Letter From Allen St.
Ghost Town
Rappel
Dystopia
Ruins
Hammer to the Heart
Sleeping My Day Away (D.A.D.)