↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Chronique Cinéma

When You're Strange


Réalisateur : Tom DiCillo
Avec : The Doors et la voix de Johnny Depp
Durée : 1h25 min

Sorti le :
Distribution :

Bonus :
Sortie en salle : 9 juin 2010
Edité chez :
"L'esprit des sixties incarné par The Doors"
Marc, le 28/06/2010
( mots)
The Doors are back ! Près de 40 ans après, dans ce premier réel documentaire qui leur est consacré c'est aussi et surtout l'icône légendaire de Jim Morrison qui est authentiquement dévoilée par les images d'archives agencées par Tom DiCillo (réalisateur de Johnny Suède, ça tourne à Manhattan…). Ses premiers plans sont saisissants. Sur une route, en plein désert, un Jim Morrison svelte et barbu au volant d'une vrombissante Ford Mustang apprend sa propre mort à la radio. Tout y est résumé. La beauté et le charisme de cet homme qui a traversé son époque, qui l'a incarnée et qui s'est consumé avec elle. Grâce à un habile montage, cette formidable entrée en matière s'appuie sur les splendides et inédites chutes dépoussiérées du seul film tourné par James Douglas Morrison, Highway : an American Pastoral, fil conducteur du doc de DiCillo qui a mis un point d'honneur à ne rassembler que des images d'époque.

Tout autant qu'un film sur les Doors When You're Strange raconte l'univers contestataire et licencieux de la fin des sixties à travers un montage inspiré et la narration envoûtante de Johnny Depp, même si cette dernière est un peu trop linéaire. Le récit commence inévitablement par l'histoire du groupe avec la rencontre de quatre jeunes avides de création et d'expérimentations en tout genre. A l'évidence, le magnétisme et les excès de son leader ne les mettrons à l'abri de rien. Pour preuves, en rupture de ban avec sa famille (son père était militaire) et la société américaine de l'époque, la soif de liberté de Jim Morrison a engendré ses provocations qui ont rythmé la destinée des Doors. Tout y est conté et montré avec des images et quelques photos inédites. Sa première embrouille avec la police à New Haven, comme son autre arrestation pendant un concert et son procès à Miami pour attentat à la pudeur en 1969. L'Amérique puritaine est ébranlée, celui qui a toujours voulu être reconnu comme un poète est déjà en phase d'autodestruction.

Mais When You're Strange c'est aussi et surtout la musique de The Doors qui restera l'un des plus grands groupes de l'histoire du rock pour avoir idéalement conjugué les influences de chacun de ses membres où la poésie de Jim Morrison, le blues de Ray Manzarek (claviers), le flamenco de Robby Krieger (guitare) et le jazz de John Densmore (batterie) se sont unis pour le meilleur. En l'espace de quelques années, de 1967 à 1971, ils ont réalisé une oeuvre d'anthologie ! Là encore, la bande son du documentaire rythme forcément les péripéties rencontrées lors des enregistrements des six albums studio du groupe. En seulement cinq jours pour leur premier album éponyme et durant neuf mois pour The Soft Parade, on entrevoit la dépendance du groupe à l'état de dépendance de Jim à l'alcool et aux diverses substances opiacées les conduisant à d'inévitables tensions. Mais on apprend aussi que Robby Krieger a écrit "Light my Fire" ! Jim Morrison, auteur de la plupart des chansons, ayant toujours exigé qu'elles fussent toutes signées The Doors.

Très affecté par les disparitions de Janis Joplin et de Jimi Hendrix, Jim Morrison confiait régulièrement à ses amis qu'il serait le prochain à s'en aller. A bout de souffle après l'enregistrement de LA Woman, un soir de juillet 1971, en pleine escapade amoureuse et poétique à Paris, la vie de ce prophète du rock s'est envolée... Sur le mystère qui entoure toujours ce tragique décès DiCillo ne s'appesantit pas. Sans grandes révélations ce documentaire s'adresse en premier lieu aux non connaisseurs du groupe. Sans aucun témoignage de ses trois autres membres, de la famille de Jim ou de ceux qui ont réellement connu les Doors, When You're Strange raconte bel et bien la même histoire que celle mise en scène par Oliver Stone. Celle d'un groupe légendaire magnifié par un être timide, cultivé, intelligent mais insaisissable et étrange. Un chanteur, un poète ou un shaman, qui, en perpétuel quête d'un royaume, avec ou sans la grâce de ses compagnons, s'est mué en Roi Lézard pour laisser quelques traces d'éternité.


En savoir plus sur The Doors
Commentaires
Arbitre, le 01/10/2020 à 00:34
Dans le film d'Oliver Stone, on voit que "Light my fire" a été créée par Krieger. Il y a cette scène au début où il chante le refrain, accompagné de sa guitare, mais le ton est plus léger que la version finale. Le père de Morrison était il me semble militaire de carrière dans la marine, et bien entendu n'avait rien à voir avec l'esprit anti-Vietnam, pour ne pas dire pro-communiste, de la jeunesse contestataire de l'époque.