Slayer : Full Metal Target
Editeur : Camion Blanc
Date de sortie : octobre 2009
Langue : Français
Aux débuts des années 80, la scène musicale californienne est polluée par toute une ribambelle de groupe permanentés et tout de cuir vêtus. Poison, Kiss, Twisted Sister tiennent alors le haut du pavé de ce qu'il est coutume d'appeler le Glam Rock, et squattent la plupart des scènes des clubs. Mais dans les sous-sol de ce qui sera par la suite appelé la Bay Area Thrash, la révolution commence à gronder et, petit à petit, de nombreux groupes tels que Metallica, Testament ou encore Exodus, puisant leur inspiration dans la New Wave of British Heavy Metal en y ajoutant la vitesse d'exécution du punk, commencent à faire rugir les amplis. Parmi eux, un groupe se démarquera rapidement du lot en proposant une musique plus rapide et plus violente que tout ce qui se faisait alors à l'époque, agrémentée de textes noirs et volontairement provocateurs.
Propulsé par une des paires de guitaristes les plus redoutables du monde du metal, Kerry King et Jeff Hanneman, le groupe se forme en 1981 à Huntington Park, Californie, avec le batteur Dave Lombardo et le bassiste et chanteur Tom Araya, et commence rapidement à faire le tour des clubs. Maquillés et arborant fièrement les pentagrammes, les quatre musiciens débutent leur apprentissage en enchaînant les reprises de certains de leurs idoles (Iron Maiden et Judas Priest en tête de liste). Rapidement repéré par Brian Slagel, le groupe sera mis en avant par le biais de ses fameuses compilations Metal Massacre. Pour l'occasion, Slayer en profitera pour enregistrer un de leurs premiers titre inédit : "Aggressive Perfector". Impressionné par la férocité dégagée par les quatre musiciens , Slagel s'empresse de les faire signer sur son propre label Metal Blade Records. De cette collaboration naîtront deux albums : Show No Mercy en 1983 et Hell Awaits en 1985. Mais il faudra quand même attendre l'année suivante, le passage chez Geffen Records et l'arrivée de Rick Rubin aux manettes, pour que Slayer éclate aux oreilles du monde entier avec l'album qui fut qualifié en son temps de "meilleur album heavy de tous les temps avec le Master of Puppets de Metallica", à savoir Reign In Blood. A partir de là, rien ne pourra plus empêcher au groupe de tracer sa route dans l'histoire du thrash metal. Ni la valse des matraqueur de fûts - entre le batteur originel Dave Lombardo, le prodige Paul Bostaph ou les intérimaires Jon Dette et Tony Scaglione - ni les accusations de satanisme, d'incitation à la violence voir même de sympathie pour le nazisme décrétées par une partie de la population en mal de bouc émissaires et prenant au premier degré des titres comme "Angel Of Death" (Seasons In The Abyss), "SS-3" (Divine Intervention) ou encore "Jihad" (Christ Illusion) sans forcément se rendre compte que les textes du combo ne sont là que pour faire ressortir nos plus vils sentiments. Ni d'ailleurs prendre en considération les nombreux démentis du groupe. Mais rien n'arrivera à enrayer la machine, les quatre membres n'étant pas du genre à s'attarder sur les opinions et commentaires de tout un chacun. Seul leur public et les fans comptent. Et le sentiment de faire du bon boulot. Avec une ligne de conduite aussi stricte, Slayer sera rapidement considéré comme un des cadors du genre, un des "Big Four Of Thrash" aux côtés de Metallica, Megadeth et Anthrax, et reste encore aujourd'hui une des références du style.
Au travers de cet ouvrage de plus de 500 pages, Jean-Paul Coillard retrace l'histoire de ce groupe incontournable en s'appuyant sur des morceaux d'interviews et de nombreuses déclarations tirées de différents magazines phares tels que Decibel, Kerrang! ou encore Hard And Heavy. A grands renforts de superlatifs et s'étalant parfois un peu trop en longueur sur chacun des titres de chacun des albums de Slayer, l'auteur nous livre néanmoins un tour d'horizon de la carrière du groupe, depuis le début des années 80 jusqu'en 2008, avec comme toile de fond et personnages secondaires, l'ensemble de la scène metal d'hier et d'aujourd'hui (Dave Munstaine et ses Megadeath, Pantera, Sepultura mais aussi Suicidal Tendencies et de nombreux autres). Et entre un Kerry King n'ayant pas la langue dans sa poche et un Tom Araya beaucoup plus posé, chacun en prend pour son grade. Il ne tient donc plus qu'à vous de venir jeter un coup d'œil de l'autre côté du rideau, pour mieux apprécier les rouages bien huilés des patrons du genre, pour mieux s'imprégner de l'ambiance de l'époque. Et après cet ouvrage référence, Slayer et la scène thrash des années 90 n'auront plus de secrets pour vous. Il serait peut être temps de ressortir vos vieux bracelets cloutés.