JAMES HETFIELD - le loup de Metallica
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Le livre d'Eglinton (aussi co-auteur de l'autobiographie de Rex Brown (Pantera) ou de sportifs tels que Michael Owen (ballon d'or anglais)), s'attache autant à l'homme qu'au musicien et une bonne part du livre est consacrée au James Hetfield d'avant Metallica.
Ainsi, certains témoignages inédits (premiers copains/groupes de lycée) apportent un regard pointu sur les prémices tragiques de la vie du frontman (dérives sectaires de ses parents, mort de sa mère alors qu'il est ado, alcoolisme...) tout autant que sur les balbutiements de sa carrière de musicien à Los Angeles. Parmi ces témoignages, on retient notamment les souvenirs de Hugh Tanner, le premier acolyte du loup, qui assistera à la débâcle de la première répète avec, aux dires d'Hetfield: "vraiment pas un bon batteur" qu'était le déjà impétueux Lars Ulrich. Ou les dires de Ron McGovney, le premier bassiste de Metallica, qui partagea le logis avec un Hetfield quelque peu perdu, après le lycée.
On retrouve aussi en détails le rôle crucial du couple Zazula (décédés récemment) les disquaires qui hébergèrent brièvement les membres de Metallica avant de créer le label Megaforce et de produire le premier album du groupe: 'Kill 'em all'.
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Le livre est très agréable à lire dans sa première moitié et change de cap à partir de la sortie de l'album "Load", tant décrié par les fans de la période trash du Metallica des années 80s. Et Eglinton est un de ceux-là! L'auteur anglais se montre très négatif quant à la tournure de la carrière du gang de San Francisco. La plupart des titres de l'album à la couverture "sperme et sang" en prennent pour leur grade, certains comme 'the outlaw torn', sont tout juste convenables... Peut-être que la version récemment sortie sur S&M² lui a ouvert les yeux 25 ans après? Nous pouvons être en désaccord avec Eglinton, mais difficile de le contredire sur la qualité déclinante des albums des 'five horsemen' après 'Load'...
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Mais côté négativité, force est de constater que le bougre n'a pas tout donné, puisqu'il enchaîne dès les pages suivantes avec des poncifs qui peuvent déranger: "Marianne Faithfull, une camée notoire", "l'assez grossière série 'South Park", "fait assez révélateur: ('Reload') sortit en même temps que 'let's talk about love' de Céline Dion'..." euh révélateur de quoi au juste?
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Au final, le côté humain de James Hetfield est ce qui ressort de cette biographie, à travers le long cheminement d'un homme peu épargné par la vie, dont la timidité des premières années laissa place à une humanité parfois fragile, ouvrant la porte aux démons intérieurs que Hetfield a longtemps tenté de noyer au fond des bouteilles de whiskey. Mais l'américain n'est peut-être jamais aussi bon que quand il fait preuve d'introspection, notamment dans l'immense morceau 'Bleeding me'... sur 'Load'...