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Critique d'album

Witchwood


Before the Winter


(20/11/2020 - - Rock progressif italien / hard - Genre : Rock)
Produit par

Note de 4.5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Tout vient à point à qui sait attendre : Witchwood se surpasse pour son troisième opus"
François, le 05/12/2020
( mots)

Ca faisait longtemps qu’ils n’avaient pas fait parler d’eux, les tenants du revival italien … Quatre ans ! Une éternité dans le triste monde de Spotify qui exige des productions de plus en plus resserrées, quitte à sacrifier la qualité ; nous renvoyons aux échanges furieux entre les musiciens et le patron de la plateforme, qui auront marqué l’année musicale. 


Revenons à Witchwood qui, quoiqu’italien, ne fait pas à proprement parler du R.P.I., le fameux rock progressif italien riche en claviers, en chant dans la langue de Dante, en références folkloriques et classiques. Non, même si le groupe peut avoir quelques velléités progressives, il s’inscrit plutôt dans un hard-rock typé 70’s, très raffiné, dans la veine d’Uriah Heep et de Jethro Tull, pour la flûte endiablée. Après deux albums d’une qualité indéniable (et chroniqués sur le site), la formation était attendue au tournant à l’annonce d’une nouvelle sortie. C’était sans compter sur l’ambition des membres du groupe, prêts à mettre les bouchées doubles : preuve en est de la pochette fabuleuse, dans un registre angoissant, qui colle parfaitement à l’univers musical de Witchwood. Musicalement, ils franchissent enfin la barre de l’excellence après s’en être clairement rapproché. 


S’il y a des signes qui ne trompent pas, il y a également des morceaux qui signalent immédiatement le niveau d’inspiration d’un groupe. Tout d’abord le single, "A Taste of Winter", qui annonçait talentueusement le retour du groupe au sein des contrées qui sont les siennes – le titre est en effet stylistiquement assez proche de ses prédécesseurs. Immédiatement accrocheur et énergique, il semble avoir été mis en avant pour rassurer le public sur une direction esthétique constante – sans être redondante. C’est réussi. Mais le titre d’ouverture, "Anthem for a Child", est encore plus enthousiasmant. Suite à l’introduction angoissante qui évoque la pochette, nous voilà emportés dans un maelstrom musical mené par la guitare mélodieuse et les claviers (Hallas vient à l’esprit, la flûte en plus). Le propos s’inscrit dans un hard-rock revival dense et inventif. 


Même quand il est moins entreprenant, Witchwood est pour autant très convaincant. On pense à des titres comme le funky "Feelin’" où ils sortent des sentiers battus (au moins des leurs), "Crazy Little Lover", un blues-rock référencé, ou "Hesperus" d’où émanent les ondes du Jethro Tull période Aqualung – avec une sublime phase de guitare, très mélodique, dans sa seconde partie instrumentale. Jamais monolithique, la musique de Witchwood regorge de variations et de détails qui la rendent passionnante. Ainsi, "No Reason to Cry" à la puissance  purpleienne, est transcendé par son pont dansant plein de groove (vers 2 minutes), au potentiel tubesque.   


Un raffinement tel qu’ils lorgnent dangereusement vers le progressif, mais les albums précédents l’avaient déjà dévoilé. L’ambiance est ainsi calme et éthérée sur le sublime "Crimson Moon" : nous y sommes enfin, au fond des bois, à portée des sorcières, les hiboux dardant leur œil rouge … Une invitation à la méditation, au moins celle des rapaces, pour reprendre le poète … Bien sûr, le titre le plus progressif est sans aucun doute "Slow Colours of Shade", très langoureux, avec une seconde partie hallucinée où le groupe lorgne vers Magma grâce à des chœurs surpuissants, mais attention, toujours das un registre heavy-prog’ beaucoup plus accessible que nos hérauts de la Zeuhl. Tout de même, c’était assez inattendu pour être relevé et salué. 


Reprocher à la vague revival de tourner en rond et de singer les vieilles gloires revient à méconnaître la scène actuelle ou à être de mauvaise foi. Non qu’il n’y ait pas une ribambelle de groupes bégayeurs, avec plus ou moins de talent, et avec des objectifs plus ou moins avouables, mais sachons séparer le bon grain de l’ivraie. La moisson peut être fructueuse : Witchwood en est la preuve, la formation s’est désormais hissée parmi les incontournables de la période. 

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