↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

The John Butler Trio


Home


(26/03/2018 - Jarrah Records - jam band - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- Tahitian Blue / 2- Wade in the Water / 3- Just Call / 4- Running Away / 5- Home / 6- Miiss Your Love / 7- Faith / 8- Coffee, Methadone & Cigarettes / 9- Tell Me Why / 10- Brown Eyed Bird / 11- You don't have to be angry anymore / 12- We Want More
Note de /5
Vous aussi, notez cet album ! (0 vote)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 3.0/5 pour cet album
"La douceur du foyer"
Quentin, le 18/03/2024
( mots)

Pour son septième album studio, John Butler ne se réconciliera pas avec ceux qui lui reprochent d’être tombé dans une forme de rock mou du genou un peu trop fadasse et commercial. Pourtant, Home est loin d'être aussi vain que les critiques ont pu le laisser entendre à sa sortie. C'est d'ailleurs l’un des albums les plus éclectiques de la carrière de l'Australo-américain, partageant la volonté de rendre hommage au patrimoine culturel diversifié de ses deux pays ainsi qu’à ses propres racines personnelles.


Rendant hommage au métissage musical dont John Butler est issu, on retrouve ainsi sur cet album un mélange de sonorités renvoyant à la musique aborigène et indienne, en passant par l’americana et le blues/rock classique américain, le tout saupoudré de nouvelles colorations liées aux "musiques actuelles" avec l’utilisation de beat et de diverses boîtes à rythmes. Et bien évidemment, que serait John Butler sans son groove et son style de finger-picking si reconnaissable ? Ce dernier peut d'ailleurs s’appuyer sur une certaine habitude de jeu avec les mêmes compères que pour Flesh & Blood avec Byron Luiters (basse, claviers, percussions) et Grant Gerathy (batterie).


Contrairement à l’album précédent, qui s’avérait davantage être le fruit d’un travail de composition collectif, ce nouvel opus est né d’une démarche beaucoup plus personnelle où John Butler décrit sa condition de quarantenaire déboussolé et se questionne sur ses choix et son identité. Ce fameux "chez soi" évoqué par l’album renvoie dans cette perspective à la recherche d'une attache, d'un point de repère dans l'existence. Et si le combat de Butler en faveur de la préservation de l’environnement et de la défense des populations aborigènes est toujours prégnant, il cède davantage la place à des textes auto-centrés sur sa vie personnelle.


C'est notamment le cas du remuant "Wade in the Water" envoyé en single, qui s'apparente ainsi à un examen de conscience avec des sonorités indiennes bien relevées par une rythmique imposante et une guitare bluegrass virevoltante (Butler est un fervent admirateur du guitariste indien Debashish Bhattacharya). Dans une optique plus feutrée et intimiste, John Butler évoque également dans "Faith" avec une douceur toute acoustique sa recherche spirituelle d'un sens à l'existence jusqu'à ce jeu conclusif flamboyant qui laissera sans voix tout apprenti guitariste. L'Australien aborde également dans une perspective cathartique certains drames familiaux comme le décès de son grand-père dans un incendie, événement qui a fortement marqué l’histoire familiale et traumatisé son propre père. Les souvenirs de cette tragédie restent vivaces sur le beau "Coffee, Methadone & Cigarettes" à l’interprétation poignante, sur fond de pedal steel guitar dans la plus pure tradition de l’americana.


Plus conventionnel et taillé pour les ondes FM, "Running Away" évoque la solitude de la vie en tournée et se laisse apprécier dès que Butler se livre à ses habituelles arabesques guitaristiques. L'enchaînement avec le morceau-titre, "Home", se fait dans une suite logique, évoquant le désir de rentrer chez soi une fois l'euphorie de la scène retombée et tous les spectateurs partis. Le titre détonne dans le style habituel du trio mais s'avère particulièrement efficace et envoûtant dans son ambiance synthétique et oppressante brutalisée par un jeu de percussions dantesque. En avant-dernière position, le titre "You Don't Have to Be Angry Anymore" dégage la même atmosphère froide et corrompue par l'acidité du riff de guitare.


A rebours de ces nouvelles sonorités qui apportent une originalité renouvelée aux compositions, l'Australien pêche comme toujours dans les chansons d'amour un peu niaises. Si "Tahitian Blue" tire son épingle du jeu avec son air de banjo frais et enjoué et à la bonne humeur communicative qui rappelle "Better Than", ce n'est pas le cas des anecdotiques "Just Call" et "Miss Your Love" qui se vautrent dans la guimauve. On ne peut que s'incliner en revanche devant "Tell Me Why", morceau parfaitement calibré avec sa descente de guitare introductive parfaite et son refrain bien trop entêtant pour une chanson de rupture...


Enfin, "We Want More" et son rythme tribal nous invitent à faire preuve de conviction pour abattre les murs entre les peuples et clôturent de fort belle manière ce septième album, sur lequel John Butler a fait le pari d'aller à la rencontre de nouvelles sonorités et d'intégrer des éléments a priori incompatibles avec son style de jeu initial. Malgré des titres globalement plus formatés et contrairement à toute attente, l’Australien parvient à se renouveler sans se renier et nous offre une plongée au cœur de son intimité. De quoi attester, définitivement, d'un sacré sens de l'hospitalité...


 

Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !