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Critique d'album

The Coral


The Curse Of Love


(01/12/2014 - Skeleton Key - Pop Folk Rock Blues - Genre : Pop Rock)
Produit par Geoff Barrow

1- The Curse of Love, Part 1 / 2- Wrapped In Blue / 3- You Closed The Door / 4- The Second Self / 5- View From The Mirror / 6- The Watcher In The Distance / 7- Gently / 8- Willow Song / 9- The Golden Bough / 10- The Game / 11- Nine Times the Colour Red / 12- The Curse of Love, Part 2
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Une malédiction de l'amour à laquelle il est bon de se laisser prendre."
Nicolas, le 21/01/2015
( mots)

Une fois n’est pas coutume, commençons cette chronique par quelques mots d’excuse. Car oui, assurément, la critique de The Curse Of Love aurait dû être prête plus tôt. Mais le fait est là : accepter de chroniquer un disque n’est pas un gage de verdict aisé. Entre la découverte d’un groupe pléïomorphe et d’un disque atypique, refusé à l’époque de sa conception par Sony (Deltasonic) car jugé pas assez commercial, à une période ou Bill Ryder-Jones ne savait pas encore où le futur allait le conduire (cet album perdu a été enregistré sans l’emblématique guitariste), mais aussi les vacances de fin d’année et les dramatiques événements du 7 janvier, il n’a pas été vraiment facile de s’y mettre et de rendre un jugement.


D’autant que The Coral, on l’a souvent répété, est un groupe relativement difficile d’accès. Pléïomorphe, donc, tant dans ses débuts déglingués où l’énergie adolescente se disputait à une certaine vision de conventions rock n’ roll recrachées après un passage à la moulinette folk, jazz manouche et B.O. de Sergio Leone que dans ses derniers émoluments plus pondérés mais refusant encore et toujours le pré-mâché radiodiffusable. C’est un fait, le style, la patte sonore, la caractéristique Coral se volatilise dès qu’on croit l’avoir saisie, et il faut souvent des jours, des semaines voire des mois avant de pouvoir apprécier à sa juste valeur ce groupe de Hoylake. En ce sens, la notation donnée dans la rubrique “Première écoute”, quoique presque semblable à celle de cette critique, relève d’un cheminement de pensée complètement différent et autrement plus réfléchi. Vous êtes donc prévenu : ne vous attendez pas à apprécier The Curse Of Love dès le premier tour de platine, ni même le second. Et si ça vous pose un problème, retournez écouter Justin Bieber.


Globalement, voilà une malédiction amoureuse qui vaut un sacré détour. Pourtant, ce disque apparaît d’emblée sombre, étrange, mélancolique, pas aguicheur pour un sou. Aucun single n’y est identifiable. James Skelly, de sa voix de crooner gitan désabusée, traîne sa langueur poétique à longueur de morceaux décalés, déployant une monochromie de gris tout en nuances. Mais une immersion, une plongée sans concession dans l’univers de cet album nous dévoile une richesse de teintes et d’arrangements assez sidérante. L’une des plus grandes forces de The Coral, c’est le dialogue incessamment mené entre son vocaliste et ses instrumentistes. Que ce soit le violon paresseux et la gratte en slide goguenarde du morceau d’ouverture, la légèreté et le piqué sémillant des guitares (“The Golden Bough”) ou les ondes électro-acoustiques légères de “Wraped in Blue”, la musique coralienne prend le temps d’aérer ses lignes instrumentales, de les conduire jusqu’à leur pleine quintessence et de les marier les unes aux autres. Et là-dessus vient se greffer le songwriting de Skelly, irréel, romantique, prompt à nous faire voyager (“You Closed The Door” et son ambiance de western moite) ou à nous faire basculer de l’autre côté du miroir (versant folk celtique pour, justement, “View From The Mirror” et le brillant “The Game”, ou versant cabrioles de basses - coups d’archets fantomatiques pour l’instrumental “The Second Self”) quand il ne nous entraîne pas dans une aventure jazz désabusée (“The Watcher In The Distance”) ou dans une indolente berceuse pour enfant (“Gently”). Vous le voyez, les ambiances se suivent et, bien que se teintant d’une identique tristesse hallucinée, ne se ressemblent pas vraiment d’un morceau à l’autre, ces derniers apparaissant tous très courts. Même la voix grave et légèrement rauque de Skelly sait s’effacer derrière la polyphonie quand les cordes en arpèges l’exigent (“Willow Song”). Dernier détail, le disque sait se faire cohérent, reprend certains thèmes déjà abordés plus tôt (“Nine Times The Colour Red”) et clôt ce “Curse Of Love” par une “Part 2” plus enjouée et jazzy, aux cuivres radieux contrastant avec la voix en écho de Sir Skelly, seul point d’optimisme d’un album si splendide dans son cafard.


The Curse Of Love, tout comme les autres oeuvres de The Coral, est à découvrir pour tous les amateurs de belle écriture, de finesse, d’originalité et de beauté d’intention. Un disque tout en clairs-obscurs, onirique, irréel, qui saura vous troubler et vous envoûter. A condition de lui en laisser le temps. Et à défaut de vous avoir trouvé un séduisant disque pour terminer 2014, espérons vous avoir fait connaître l’un de ceux qui vous ferons oublier ce bien triste début d’année 2015.

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