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Critique d'album

Saez


Miami


(18/03/2013 - Wagram Music - - Genre : Rock)
Produit par

1- Pour y voir / 2- Les infidèles / 3- Rochechouart / 4- Miami / 5- Le roi / 6- Des drogues / 7- Cadillac noire / 8- Rottweiler / 9- No more / 10- Que sont-elles devenues ?
Note de 3/5
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Note de 2.0/5 pour cet album
"Damien Saez, de l’art de faire du surplace."
Olivier, le 27/03/2013
( mots)

Damien Saez, l’agité pamphlétaire du changement, porte-parole rageur des éphémères et circonstancielles pulsions rebelles d’une frange de la jeunesse française, publie son neuvième disque depuis 2008 (!). Bien. Une telle productivité ne risque-t-elle pas de tarir une inspiration en berne depuis…justement cinq ans et son triple album Paris-Varsovie-L’Alhambra ? Question rhétorique : Saez s'essouffle, évidemment. On ne peut pas lui en vouloir d’être encore tour à tour furieux et mélancolique, éructant sur la société décadente et corrompue entre deux confessions sentimentales un peu gnangnan. Le fond n’a pas  changé depuis ses débuts, mais l’actualité ne lui a pas donné tort.

Non, le souci premier est dans la forme. Saez a toujours placé quelques morceaux à potentiel commercial dans ces disques. "J’accuse" dans l’album du même nom, "Marie ou Marylin" sur Debbie, "Jeune et con" sur Jours Etranges…la démarche peut sembler un peu paradoxale quand on se veut en marge du système ; pas de quoi lui en tenir rigueur cependant, tant que les titres sont de qualité. Mais là, sur ce disque, les tubes affichés laissent perplexe. "Rochechouart" et "Miami", qu’est-ce que c’est que ces machins ? Le chanteur à la voix nasillarde n’a pas toujours brillé par son bon goût, d’accord. Enfin, quand même, se vautrer dans la facilité avec une telle nonchalance, ça force un respect cynique. Parsemer ces morceaux de vers moyennement bien sentis ("Pigalle la nuit j’suis trop bourré / Y a du sexy sous les pavés") et noyer sa chanson sous une production outrancière (les ignobles "Cocaïne, cocaïne" qui conduisent le titre "Miami"), ces artifices, Saez les avait déjà utilisés. Ici, il les décuple sur deux titres.

Dommage, "Pour y voir" et "Les infidèles", qui ouvrent l’album, laissaient augurer d’une meilleure suite. Le premier renvoie à la qualité d’écriture de l’album Paris, le  deuxième rappelle que Damien Saez peut jouer dans la cour de Noir Désir quand il s’en donne la peine. Certes, le coup de "Je baise sur vos tombes", il l’avait déjà fait dix ans plus tôt. Mais passons, nous ne sommes pas à une approximation près. La suite de ce Miami s’oublie vite. Le titre en anglais n’est pas tellement convaincant, ceux en français déjà entendus dans la bouche de leur auteur. Rien à signaler, rien de mauvais non plus. Juste un embêtant manque d’imagination.

Et si c’était ça, la morale de l’histoire ? Peut-être que Damien Saez n’a plus grand-chose de neuf à raconter. Se gausser de la médiocrité humaine des pétasses siliconées et des blaireaux bling-bling de Miami, c’est de l’indignation de révolutionnaire sur canapé. Quand on tire sur une ambulance, le coup est plus facile. Peut-être qu’il ne cherche plus qu’à masquer l’évidente baisse de qualité de ces albums derrière des coups marketing fumeux. Peut-être en choisissant comme affiche de son dernier disque une Bible posée sur le cul d’une fille de peu de vertu, à tout hasard. Provoc’ en toc. Il ne reste que les Femen et lui pour croire que taper sur l'Eglise en 2013 a quelque chose d'impertinent. Enfin, à l’arrivée tout le monde est content : le pape n’en a rien à cirer, et le bon Damien a eu son coup de pub. Ce mec a quand même du talent, je vais remiser au placard ma punchline vaseuse prévu avant l'écoute ("Putain, Damien, tu m’auras plus", CQFD). Mais il s’agirait pour lui de cesser la boulimie créative, de gommer bon nombre de ses défauts irritants – souvent infimes, le diable se cache dans les détails – et de sortir enfin un album réussi de bout en bout, évitant l’indigestion. Et rapidement, car toute patience a ses limites. Sans doute une limite d’âge en l’occurrence.

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