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Critique d'album

Pixies


EP-2


(03/01/2014 - Autoprod' - Rock alternatif - Genre : Rock)
Produit par

1- Blue Eyed Hexe / 2- Magdalena / 3- Greens and Blues / 4- Snakes
Note de 3/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Il y a du mieux, c'est déjà ça."
Nicolas, le 21/01/2014
( mots)

Abrégeons d’emblée les présentations : puisque l’EP-2 fait directement suite à l’EP-1, on vous recommande de vous référer à cette première diatribe avant de vous précipiter sur l’avis se référant à la nouvelle production studio inédite des Pixies. En pratique, entre septembre 2013 et janvier 2014, rien n’a changé ou presque : Kim Deal a définitivement mis les voiles, Kim Shattuck s’est gentiment faite éjecter des lutins, et le carré se retrouve réduit à un trio qui, échaudé par l’accueil glacial réservé à son EP-1, a néanmoins décidé de tenir le cap et de retourner en studio sous la direction de l’habituel et obsessionnel Gil Norton. Alors, ont-ils eu raison de persévérer ?

Oui et non. Oui, car indéniablement, cet EP-2 redresse sérieusement la barre. Il n’y a qu’à écouter "Blue Eyed Hexe" pour retrouver un tant soit peu le sourire, d'ailleurs une chanson des Pixies dont la première ligne comporte le terme "vivisection" ne peut pas être foncièrement mauvaise. Si on passe outre un traitement mélodique correct mais sans plus, ce premier titre nous donne tout lieu de nous réjouir : diction assurée, vociférations hargneuses, ou encore guitare qui, enfin, se réveille et nous offre de beaux moments de déstructuration aliénée. Pas de quoi crier au génie, mais force est de constater que "Blue Eyed Hexe" aurait quasiment pu prendre place sur Bossa Nova. La suite n'est par ailleurs pas si mal : "Magdalena" bénéficie d'un traitement très intéressant qui oppose un chant frêle, aigu et cajoleur à des cordes presque metal, accrochant les graves avec une féroce délectation ; "Snakes" tire parti d'un air d'une rare pertinence tandis que Joey Santiago, le grand gagnant de cet EP, retrouve le mordant qui le caractérisait, ce son américain presque western, cette maîtrise des larsens, ces fragments de solo brutaux et imprévisibles ; seul "Greens and Blues" marque réellement le pas, sorte de sous-"Where Is My Mind?" pêchant par excès de naïveté malgré une solarité bienvenue.

Et non, parce que quoi qu'on en dise, les Pixies ne parviennent toujours pas ici à retrouver leur lustre d'antan. La note rattachée à cet article peut apparaître bien sévère, mais elle ne fait que mettre en exergue l'abîme qui sépare cet EP-2 et Trompe Le Monde. Dans une récente interview, David Lovering, ici particulièrement en forme et révélant à nouveau sa méticuleuse brutalité, avouait, deux points ouvrez les guillemets : "Personne ne remplacera jamais Kim Deal". Ce deuxième EP ne peut que confirmer ses dires jusqu'à l'absurde. La basse est ici inexistante ou comme telle : quid de ces lignes magnétiques, de cette opposition quatre/six cordes, sans même parler du chant et des choeurs de la cool girl ? Les Pixies sont orphelins d'un élément indissociable de leurs succès d'antan, un élément qui, soyons clair, ne reviendra jamais. Restent que trois quarts de l'effectif des lutins parviennent ici, sous la direction d'un Black Francis plus inspiré et concerné, à accoucher d'un mini album acceptable. Rendez-vous est pris le 7 avril pour la sortie de l'EP-3… bah, à défaut de retrouver un impossible lustre nineties, sans parler de la fougue d'une jeunesse évanouie, on pourra encore, pourquoi pas, se laisser tenter par quelques nouveaux émoluments de l'un des tous meilleurs groupes de rock ayant jamais existé. Quoi qu'il advienne.

 

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